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Spectacle «Fassafass impro»: Un match d’improvisation théâtrale aux multiples retombées

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 19 juil. 2015 à 17h57

S’il y a un secteur des arts au Bénin qui peut se réjouir de la tenue, vendredi 17 juillet du spectacle «Fassafass impro» à l’Institut français de Cotonou, c’est bien celui du théâtre, puisqu’il s’en trouve renforcé !

4 en 1 ! C’est ainsi qu’on pourrait résumer l’évènement «Fassafass impro» organisé sur la scène de l’Institut français de Cotonou, vendredi dernier, puisqu’il y avait à la fois, le duel «Balles perdues» contre «Les Vétérans», la remise de parchemins aux « théorie+», un exposé sur l’écoute au théâtre et la différenciation des genres théâtraux et le coup de gueule poétique de Fidèle Anato. C’est d’ailleurs lui qui a coaché cet ensemble d’initiatives dont la finalité est de permettre une intégration active de jeunes formés aux arts de la scène et des vétérans de la scène. Deux écoles différentes, avec chacune son expérience pour un seul et même but, une intégration active au théâtre.

Devant un public composé pour l’essentiel d’amateurs de la chose culturelle, des habitués aux spectacles de Fidèle Anato et de nombreux acteurs du théâtre, les artistes ont presté pendant une centaine de minutes. Mais c’est sans doute le spectacle d’improvisation théâtrale qui aura le plus accroché. Sur scène, deux équipes propulsées suivant des thèmes servis par un juge dont l’autre mission entre deux prestations est d’égayer le public. Un public qui y a pris sans doute du plaisir avec les tableaux offerts par «Balles perdues» et «Les Vétérans» et qui a découvert par la même occasion, la pépinière théâtrale en gestation dans les laboratoires de Fidèle Anato à Akassato, «Les roses d’Agla» et les «Fretins adjrouvis d’Agomè».
Même si les initiatives sont nombreuses et que le public sans s’ennuyer a été contraint à une ballade entre différents spectacles, il faut plutôt voir la finalité de cet ensemble de tableaux. Laquelle est de valoriser le théâtre d’improvisation au Bénin et de préparer par la même occasion la relève. Le projet est vieux de plusieurs années et les travaux théoriques et pratiques qui lui servent de supports ont cours depuis avril-mai 2014. Plus d’un an est donc passé déjà depuis la sélection, les rencontres, les échanges, la formation, les répétitions… A cela, il faut ajouter «le sponsoring indirect des acteurs à travers leurs disponibilités et sacrifices», dit Fidèle Anato. «Aujourd’hui où l’actualité est de pouvoir solidifier la ligue d’improvisation béninoise, démultiplier les équipes et fidéliser des publics, nous sommes heureux de pouvoir mettre dans la cagnotte directement des équipes…», dira-t-il par ailleurs, pour ensuite préciser que le combat ne s’arrêtera pas là. D’autres enfants sont attendus pour la poursuite, explique Fidèle Anato. Cette initiative arrive à propos, pourrait-on dire, au regard des observations formulées par certains acteurs de vieille date du théâtre comme Hermas Gbaguidi et Osséni Soubérou, sans oublier Tola Koukoui, Alougbine Dine et bien d’autres, présents au spectacle du vendredi dernier et qui de leurs bénédictions en silence la soutiennent et la portent.
En tout cas, on a pu constater qu’après avoir apporté de la joie et de la bonne humeur au public, les acteurs eux-mêmes en ont eu, lorsqu’était venu pour eux le moment de recevoir leur parchemin des mains de leurs aînés qui sont aussi pour eux des idoles. Que dire de l’initiateur Fidèle Anato lui-même ? Rien de particulier, sauf à noter son euphorie de voir s’éclore sous des ovations et appréciations, un projet qu’il a couvé pendant longtemps loin des regards indiscrets et qui se sera révélé in fine comme l’une des initiatives les plus en vue d’intégration au théâtre par diverses voies.