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Trafic de biens culturels: Un livre sensibilise aux dangers

Culture
Présentation d’un court extrait de la pièce  « Le Retour des ancêtres » Présentation d’un court extrait de la pièce « Le Retour des ancêtres »

« Le Retour des ancêtres » est une pièce théâtrale qui sensibilise contre le trafic des biens culturels ; un acte réprimé au Bénin depuis quelques années. Cet ouvrage lancé, jeudi 22 février dernier à l’Université d’Abomey-Calavi, est écrit par Dr Rose Ablavi Akakpo, enseignante-chercheure et cheffe du département de Musique et Art dramatique de l’Institut national des métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture (Inmaac) à l’Uac.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 23 févr. 2024 à 11h39 Durée 3 min.
#Trafic de biens culturels
Le vol et le bradage des biens culturels restent une préoccupation et font l’objet d’une sensibilisation pour la protection et la valorisation du patrimoine culturel africain. Le livre « Le Retour des ancêtres » y apporte sa modeste contribution. Cet ouvrage est en fait une pièce de théâtre qui caricature le trafic des biens culturels africains et éclaire les populations sur les conséquences qui peuvent en découler maintenant que la pratique est réprimée par les lois en vigueur au Bénin. Le texte est écrit par Dr Rose Ablavi Akakpo, enseignante-chercheure et cheffe du département de Musique et Art dramatique de l’Institut national des métiers d’Arts, d’Archéologie et de la Culture (Inmaac) de l’Université d’Abomey-Calavi.
L’œuvre raconte l’histoire de Affougnon mort mystérieusement et ramené à la vie par les trois notables de son village après qu’il a été reconnu coupable du bradage du assin royal (autel sacré) à un trafiquant européen d’objets sacrés africains. Le chef de culte du village initie aussi un couple d’occidentaux aux rituels d’adhésion à un vodun. Ce qui est aussi proscrit. Si le chef de culte a reconnu son crime, Affougnon par contre n’a reconnu le sien que sous la contrainte des voix occultes suscitées par les sages. En guise de sanction, il a été obligé à faire des offrandes. La paix revenue dans le village, le roi lance un vibrant appel à tous pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel.
L’histoire racontée est pertinente et contemporaine. Le public s’en convainc davantage après avoir suivi un court extrait reproduit dans la salle. L’œuvre est subdivisée en cinq situations, selon son présentateur Dr Fernand Nouwligbèto. « La première est le bradage de l’assin royal, la deuxième est l’initiation du couple d’occidentaux, la troisième est la découverte du vol de l’assin, la quatrième est le sort de cet assin et des autres objets sacrés en occident et la dernière est la découverte et le châtiment des coupables », détaille-t-il. A l’en croire, la pièce a une allure moins classique, car elle va droit au but en abordant le nœud même du sujet à savoir le marchandage en vue du bradage de l’assin royal.
Au départ, raconte l’auteure du livre, la pièce a été créée dans le cadre du projet « Patrimoine en lumière » financé par l’ambassade de France près le Bénin, dont l’objectif était de sensibiliser la communauté universitaire aux enjeux du patrimoine culturel. Mais l’idée de l’éditer, dit-elle, vient de Eskil Agbo, promoteur de Béninlivres, émerveillé par le spectacle joué à Ouidah.
L’ouvrage publié est le premier coup d’essai de Dr Rose Ablavi Akakpo. Cette aventure est «un acte de dévoilement » pour celle qui se décrit comme «une personne qui aime passer  inaperçue ». Elle espère vivement que son « petit bébé » sera bien accueilli afin que cela l’incite à dévoiler les autres textes qui sommeillent sur son ordinateur.