La Nation Bénin...

Afrique: La FAO redoute des zones d’insécurité alimentaire

Economie
Par   LANATION, le 13 juil. 2015 à 22h12

En dépit d’une tendance favorable des récoltes de céréales au plan mondial, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) évoque des zones d’insécurité alimentaire, notamment sur le continent africain.

La récolte céréalière mondiale révèle une tendance favorable. Mais plusieurs pays africains sont menacés par l’insécurité alimentaire, rectifie l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La nouvelle édition du rapport trimestriel ‘’Perspectives de récolte et situation alimentaire’’ publié la semaine dernière par l’agence onusienne, souligne que les tendances de prix et perspectives favorables de la production céréalière mondiale occultent des zones localisées d'insécurité alimentaire. Sur 34 pays concernés par cette situation critique, 28 se situent sur le continent africain, dont beaucoup hébergent des réfugiés en grands nombres ayant besoin d'une aide alimentaire extérieure. «Sur le continent africain, la production globale de 2015 s'annonce inférieure au résultat élevé de l'an dernier, l'ensemble des régions prévoyant des récoltes réduites, à l'exception de l'Afrique centrale et de l'Afrique du Nord», indique le rapport de la FAO. Plus préoccupant, la production globale de maïs qui représente l'essentiel de la production céréalière de la sous-région, est estimée à 20,6 millions de tonnes, soit une chute de 26% par rapport au résultat exceptionnel de 2014. «Les récoltes de maïs de la Zambie et du Malawi en 2015 devraient être respectivement inférieures de 21 et 26 pour cent à celles de 2014, et les déficits pluviométriques ont eu de graves répercussions sur la production de maïs des pays dépendant des importations – Lesotho, Namibie, Botswana et Swaziland, avec des baisses oscillant entre 13 et 43 pour cent», pointe le rapport.

21 millions de tonnes de productions en 2014

En Afrique de l'Ouest, les bonnes récoltes enregistrées l'an dernier au Sahel ne gomment pas les problèmes de sécurité alimentaire localisés. D'après les dernières estimations, la production céréalière totale de 2014 dans les neuf pays du Sahel serait de 21 millions de tonnes, soit environ 7 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans grâce aux bons résultats obtenus au Mali et dans d'autres pays côtiers. Le rapport pointe de vastes zones de la ceinture du Sahel ayant pâti d'une forte baisse de la production due aux mauvaises conditions météorologiques, notamment dans les pays situés à l'ouest de la sous-région. «Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, la production céréalière de 2014 aurait dégringolé de 83% au Cap-Vert. Elle aurait également reculé de 28 pour cent en Gambie, de 33 pour cent en Guinée-Bissau et de 17 pour cent au Sénégal. De vastes zones de Mauritanie, du Niger et du Tchad sont également concernées», souligne-t-il.
Mais ces zones de turbulences ne pèsent pas lourd sur la tendance générale du marché des produits alimentaires. L’Indice des prix alimentaires a fléchi seulement de 0,9 % en juin par rapport au mois de mai. A 165,1 points, il est désormais inférieur de 21% à celui d'il y a un an et à son plus bas niveau depuis septembre 2009. Cette baisse, selon la FAO s'explique essentiellement par un recul de 6,6% du prix du sucre et de 4,1% des prix des produits laitiers, qui ont largement annulé le redressement des cours de l'huile de palme et du blé. La demande croissante à l'échelle mondiale d'aliments pour le bétail, en particulier au Brésil, en Chine et aux Etats-Unis, soutient les prix des céréales secondaires, notamment du maïs.