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Amélioration du climat des affaires: Les pistes de réformes prioritaires pour l’Afrique

Economie
Le rapport Business Ready 2024 marque une évolution dans l’évaluation du climat des affaires à l’échelle mondiale Le rapport Business Ready 2024 marque une évolution dans l’évaluation du climat des affaires à l’échelle mondiale

Le rapport Business Ready 2024 lancé par la Banque mondiale offre une évaluation détaillée des points forts et des faiblesses des économies africaines en termes de climat des affaires. Il fournit des recommandations pour guider les gouvernements et le secteur privé dans leurs efforts de réformes, tout en mettant en lumière les opportunités de croissance inclusive et durable.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 07 oct. 2024 à 03h42 Durée 2 min.
#rapport Business Ready 2024

L’Afrique, avec ses économies en développement et ses besoins criants en investissements privés, se trouve au cœur des objectifs du rapport Business Ready  (B-Ready 2024), lancé le 3 octobre dernier par la Banque mondiale, en remplacement de l’ancien rapport Doing Business. Le nouveau rapport marque une évolution dans l’évaluation du climat des affaires à l’échelle mondiale, visant à renforcer le développement du secteur privé, tout en tenant compte des besoins des travailleurs, des consommateurs, et de l’environnement.

Intitulé « Business Ready 2024 : Le nouveau cadre pour améliorer le climat des affaires mondiales », le rapport qui couvre 50 économies, met l’accent sur les défis que rencontrent les économies africaines, en particulier en termes de fourniture de services publics et d’efficacité opérationnelle. En fait, le continent est confronté à des défis particuliers, notamment le ralentissement de l’investissement privé, l’insuffisance des infrastructures, et la faible diversification économique. Selon les prévisions, 30 % des 44 millions de jeunes qui entreront chaque année sur le marché du travail dans la prochaine décennie seront en Afrique.

Cette situation impose aux pays africains de mettre en place des réformes audacieuses pour améliorer l'environnement des affaires, recommande le rapport. « Alors que la démographie, l’endettement et les conflits pèsent sur la croissance économique, on ne pourra progresser qu’en mobilisant toute l’ingéniosité de l’entreprise privée », préconise Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Économie du développement, cité dans un communiqué parvenu à notre rédaction. « Et pour cela, poursuit-il, il faut des conditions propices, c'est-à-dire un climat d’investissement favorisant les miracles économiques que les entrepreneurs accomplissent si on leur en donne l’occasion et dont nous avons cruellement besoin aujourd’hui. »

Performances et lacunes

B-Ready 2024 montre une grande variation dans la performance des économies africaines en matière de climat des affaires. Des pays comme le Rwanda se distinguent par une gestion efficace de leurs services publics et une bonne efficacité opérationnelle, malgré leur faible niveau de revenu. Le Rwanda, avec ses efforts de digitalisation et d’interopérabilité des services gouvernementaux, fait partie des économies africaines performantes dans les deux premiers quintiles de classement.

D’un autre côté, des pays comme le Togo et le Ghana affichent des performances relativement moyennes, nécessitant des réformes supplémentaires pour améliorer la fourniture de services publics et la qualité des infrastructures​. La situation est plus préoccupante dans des pays comme le Tchad et la République centrafricaine, où les scores sont faibles, notamment en termes de services publics et de cadre réglementaire. Ces économies doivent faire face à des défis structurels tels que l’accès limité aux services de base et l’insuffisance des ressources pour soutenir un secteur privé dynamique.

B-Ready propose des pistes de réformes clés pour l’Afrique afin de stimuler le développement économique et l'emploi. L’adoption du numérique apparaît comme une priorité, avec l’objectif d'améliorer l'efficacité des services publics et de faciliter les démarches administratives pour les entreprises. Le rapport suggère également de renforcer la résilience des économies africaines face aux crises, en améliorant la compétitivité et la durabilité des investissements privés.

Les réformes en matière d'infrastructures énergétiques, de gestion des services fiscaux et de l’amélioration du cadre juridique pour le règlement des différends commerciaux sont également des recommandations clés pour aider l’Afrique à combler ses lacunes en matière de climat des affaires■

Approche plus équilibrée de l’évaluation

Le Business Ready (B-Ready), nouveau rapport phare de la Banque mondiale, évalue le climat des affaires à l’échelle mondiale, remplaçant le projet précédent, Doing Business. Avec un cadre analytique plus complet, B-Ready se concentre sur trois piliers : le cadre réglementaire, les services publics et l’efficacité opérationnelle.

Il offre une analyse des données critiques liées au cycle de vie des entreprises à travers dix sujets, incluant entre autres l'entrée sur le marché, la localisation des entreprises, les services publics, les services financiers, le commerce international et la fiscalité. L’objectif est de renforcer le développement inclusif et durable du secteur privé.

« Business Ready fournit aux pouvoirs publics les informations dont ils ont besoin pour créer les conditions qui permettent aux entreprises de générer de la prospérité au profit de leurs actionnaires, des consommateurs et des travailleurs tout en prenant soin de la planète », affirme Indermit Gill, vice-président du Groupe de la Banque mondiale.

Le nouveau rapport intègre des thèmes transversaux comme l’adoption du numérique, la durabilité environnementale et l’égalité des genres. L’évaluation du rapport se concentre sur des éléments clés tels que l’efficacité des cadres réglementaires, l’accessibilité des services publics, et la capacité opérationnelle des entreprises, en cherchant à combler les lacunes dans la prestation des services publics. Il met en évidence l’écart croissant entre la mise en place des réglementations et leur application concrète, mais souligne également que cet écart se réduit dans les économies où la qualité des régulations est élevée■

C. U. P.