La Nation Bénin...
En capitalisant les atouts humains, sociaux et
culturels des communautés de la diaspora, de nouvelles voies s’offrent au
continent africain pour relever les défis contemporains, selon un dernier
rapport publié par la Bad et l’Oim.
L’engagement
de la diaspora est essentiel pour atténuer l’impact de la fuite des cerveaux et
faciliter le flux de compétences et de connaissances de différentes parties du
monde vers le continent africain, et vice versa, d’après le rapport Diaspora
Engagement, Climate-Induced Migration and Skills Mobility (Engagement de la
diaspora, migration climatique et mobilité des compétences: focus sur
l’Afrique). Le document publié, le 21 mars dernier par la Banque africaine de
développement (Bad) et l’Organisation internationale pour les migrations (Oim)
indique que les communautés de la diaspora africaine jouent un rôle essentiel
dans la résolution des problèmes liés au climat. Lorsque l’expertise technique
est mise à profit et la mobilité des compétences est facilitée, les défis
d’adaptation ou de réduction des risques de catastrophe peuvent être relevés.
Il souligne également que les partenariats demeurent essentiels pour intégrer
l’engagement de la diaspora dans les réponses politiques et programmatiques au
changement climatique et à la mobilité des compétences aux niveaux national,
régional et continental.
« L’étude
illustre minutieusement le fait que, lorsqu’elles sont bien gérées, les
migrations peuvent être un puissant moteur du développement humain et de la
réduction de la pauvreté », écrit Akinwumi A. Adesina, président du groupe de
la Bad dans sa préface. « La migration peut favoriser des économies durables et
équitables en introduisant l’innovation, les compétences, les connaissances et
les transferts de fonds entre les pays d’origine et de destination »,
ajoute-t-il.
La
recherche de meilleures opportunités d’emploi constitue un moteur majeur de
migration intrarégionale en Afrique et vers d’autres régions en dehors du
continent. Le rapport indique que les communautés de la diaspora sont disposées
à investir dans leurs pays d’origine.
Recommandations
L’étude
met l’accent sur la lutte contre la fragilité et le renforcement de la
résilience à travers des échanges, des projets et programmes pouvant faciliter
une paix durable, une intégration économique inclusive ainsi que la sécurité
humaine et le développement du continent africain. En fait, les diasporas
peuvent jouer un rôle important dans la réconciliation des communautés et
contribuer à la cohésion sociale dans les communautés d’origine si la confiance
est approfondie et les capitaux sociaux et culturels sont exploités.
Il
faut créer un environnement propice pour encourager l’investissement de la
diaspora et explorer les moyens d’intégrer le financement de la diaspora dans
les politiques de mobilisation des ressources nationales. Les contributions des
communautés de la diaspora africaine devraient être maximisées dans le
transfert de connaissances, la mobilité des compétences et de la main-d’œuvre,
la numérisation et le changement climatique.
Concernant
la mobilité des compétences en particulier, il s’avère important de mettre en
place des mécanismes qui permettraient aux pays de s'engager avec leurs
diasporas qui peuvent ne plus avoir la citoyenneté des pays d'origine. Des
programmes novateurs pourraient encourager le retour temporaire en Afrique des
diasporas qui peuvent ne plus avoir la citoyenneté des pays d’origine, créant
ainsi des voies pour se reconnecter et concilier leur relation avec le
continent. La mobilité de la main-d’œuvre intra-africaine aiderait à combler
l’inadéquation actuelle entre les formations pédagogiques et les besoins du
marché à travers le continent. Il apparaît aussi nécessaire d’harmoniser les
cadres de certification existants et de renforcer les mécanismes de reconnaissance
de compétences et de qualification.
La
participation des communautés d’accueil à la conception et la mise en œuvre
d’actions est également essentielle pour que les migrants et les personnes
déplacées internes soient intégrés dans ces communautés, selon le rapport
Bad/Oim. Dans les interventions visant à lutter contre les migrations et les
déplacements induits par le climat, il est essentiel que la coordination
garantisse un accès généralisé aux services et que les actions de réponse
s’alignent sur les politiques dans divers domaines.