La bonne tenue de l’activité économique, dans l’ensemble des secteurs, laisse augurer un taux de croissance de 5,7 % pour l’année 2023 dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), selon Adama Coulibaly, ministre des Finances et du Budget de Côte d’Ivoire, président en exercice du Conseil des ministres de l’Uemoa. En dépit du contexte actuel difficile, l’activité économique au sein de l’Union est demeurée « vigoureuse » au troisième trimestre 2023, s’est-il réjoui, lors de la quatrième session ordinaire du Conseil de l’Uemoa, tenue jeudi 21 décembre dernier à Cotonou.
Sur le quatrième trimestre de l’année, la progression de l’activité économique se poursuivrait dans l’Union, en lien avec l’exécution des programmes des Etats et la dynamique du secteur privé, d’après la Note de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa (Bceao, novembre 2023). La Banque centrale projette la croissance à 5,7 % au troisième trimestre 2023 et à 6,0 % au quatrième trimestre 2023, après 5,5 % au deuxième trimestre 2023. Elle précise que les performances des économies de l’Union seraient tirées par la bonne tenue des services et de l'industrie manufacturière, atténuées par les effets des crises sécuritaire et politique.
La hausse de la demande intérieure renforcerait la croissance économique des pays de l’Union, en dépit du durcissement des conditions financières sur les marchés financiers internationaux et de la montée des tensions géopolitiques qui ralentissent la croissance économique mondiale. Selon les dernières projections du Fonds monétaire international (Fmi), la croissance économique mondiale devrait ralentir à 3,0 % pour l’année 2023 contre 3,5 % en 2022.
Les tensions inflationnistes se sont atténuées, fait remarquer M. Coulibaly, bien que les risques d’un retournement de situation ne soient pas à écarter. Le taux d’inflation dans l’Uemoa ressortirait à 3,7 % sur l’ensemble de l’année après 7,4 % en 2022, indique-t-il.
Toutefois, une baisse des mobilisations de ressources extérieures a impacté les finances publiques des Etats membres, exacerbant le déficit budgétaire et entraînant une forte pression sur le marché financier régional. Il est noté au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, une hausse du déficit budgétaire global, en référence à la même période de l’année dernière, selon le président du Conseil des ministres de l’Uemoa. Le niveau des réserves de change présente une tendance baissière depuis le début de l’année, conséquence d’effets conjugués à l’échelle internationale et sous-régionale, à savoir la hausse des dépenses d’importation et de la lutte contre l’insécurité, ajoute-t-il.