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Financement de l’économie béninoise de 1960-2010: Le regard rétrospectif de Claude d’Almeida

Economie
Par   Bruno SEWADE, le 27 oct. 2015 à 05h38

Après son ouvrage sur « Le devenir du Franc CFA » paru en 1999, Claude d’Almeida, reconnu dans le milieu bancaire pour avoir travaillé à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vient de mettre sur le marché un autre livre sur « le Financement de l’économie béninoise de 1960-2010 ». Dans cet ouvrage, il suggère de modifier la règlementation bancaire en vigueur pour y insérer l’obligation pour les banques d’être cotées à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM).

«Pour permettre un meilleur financement de concours à long terme, il faut conforter la vocation de la Bourse régionale des valeurs mobilières». C’est la conclusion à laquelle est parvenu le consultant Claude d’Almeida qui vient de mettre sur le marché, un ouvrage sur «le Financement de l’économie béninoise de 1960-2010». Pour lui, ceci peut être acquis en modifiant la règlementation bancaire pour exiger la cotation boursière de toutes les entreprises qui font appel public à l’épargne en commençant par les moyennes et grandes banques et compagnies d’assurances dans le cadre notamment, du processus engagé de réforme du niveau du capital minimum des banques et des compagnies financières. Cela assurera à long terme l’accès à des ressources longues en vue du financement de l’investissement.

Dans son ouvrage, Claude d’Almeida rappelle que le Bénin reçoit d’importants financements publics et privés au titre de l’Aide internationale au développement. Cette aide concerne aussi bien l’aide publique au développement (APD) que les autres formes de ressources telles les subventions, prêts et crédits à des fins militaires, les investissements, directs étrangers (IDE).
En effet, l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1969 déjà selon l’ouvrage a fixé à 0,7% du Produit national brut (PNB), l’objectif que les pays développés devaient atteindre en matière d’APD. Cet objectif explique Claude d’Almeida dans son ouvrage a été réitéré à Monterrey, au Mexique, en 2002, et à Gleneagles en 2005. Mais cette promesse d’atteindre une APD de 0,7% n’a pas été tenue.
Le volume moyen de l’APD nette de l’OCDE reçue par le Bénin (444), rapporté au flux moyen de l’APD reçue par les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) reste modeste. Le Bénin se place en cinquième position après le Sénégal (899), le Burkina Faso (831), le Mali (820) et le Niger (546).
Dans son ouvrage, Claude d’Almeida a montré que l’aide ne parvient pas encore à financer l’ensemble des investissements structurants qui faciliteraient l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement. L’aide publique au développement ne peut suffire à financer la politique d’investissements massifs nécessaire au Bénin. Toutefois, à court terme, le vrai problème du Bénin reste la faible consommation des crédits extérieurs approuvés. Le deuxième problème évoque-t-il, c’est le saupoudrage des ressources disponibles, sur un grand nombre de petits projets, par ailleurs éphémères.
S’agissant des investissements directs étrangers (IDE), Claude d’Almeida précise qu’ils ont connu un bref essor au début des années 1990 (privatisation), suivi d’une baisse drastique et d’une reprise modeste. Le stock des IDE était de 28% du Produit intérieur brut (PIB) en 2000, taux commun à la région, mais inférieur à ceux du Togo et du Nigeria. L’IDE selon les données du CNUCED en 2004 n’occupe pas une place de choix dans la production totale du Bénin, mais occupe une place modeste selon une étude menée en 2005 par la Banque mondiale.
Bien que représentant un volume important, l’aide internationale au développement n’est pas selon l’auteur, l’objet de cet ouvrage consacré au financement de l’économie béninoise. L’accent est mis par Claude d’Almeida sur le financement bancaire de l’économie nationale.
La première partie porte principalement sur l’histoire du financement de l’économie avant les indépendances. Dans cette partie, l’auteur met l’accent sur la mise en place des institutions de financement, en faisant ressortir leur rôle au moment de leur création. La principale période est celle de la colonisation, marquée par l’exploitation des colonies au profit des métropoles.
La seconde partie de l’ouvrage présente le financement de l’économie béninoise au cours des cinquante premières années d’indépendance. Et la troisième expose des pistes de réformes de financement de l’économie béninoise et des autres pays de l’UEMOA, cinquante ans après la création de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA).