La Nation Bénin...
Les dépenses d’investissement dans les communes ont chuté pour la deuxième année consécutive au Bénin, avec un repli de 19,07 % en général et une baisse drastique de 53,7 % au niveau des communes à statut particulier et ce, en dépit des ressources importantes disponibles en 2023, selon le Trésor.
Les
dépenses d’investissement des communes connaissent encore un repli en 2023,
malgré la disponibilité des ressources. Elles s’élèvent à 20,66 milliards F Cfa
représentant seulement 13,2 % des prévisions de l’année, soit une régression de
19,1 % par rapport aux 25,53 milliards dépensés en 2022, d’après la Note de
conjoncture des finances locales du Bénin au titre de l’année 2023 (Dgtcp, mars
2024).
Les
communes ont, en fait, réalisé moins d’infrastructures visibles pour la
population (mise en valeur des terrains, constructions, équipements et
matériels) en 2023 qu’en 2022, fait observer la direction générale du Trésor et
de la Comptabilité publique (Dgtcp). La note signale des difficultés observées
dans les procédures de passation des marchés publics, d’acquisition du matériel
roulant et d’engins lourds via l’Agence de gestion de la logistique des officiels
(Aglo) et le retard dans le transfert de certaines ressources comme principaux
déterminants de la non-consommation des ressources d’investissement disponibles
qui se reportent d’année en année. Toutes choses qui appellent à des actions
hardies pour inverser la tendance.
Pourtant,
les dotations et subventions d’investissement transférées aux communes sont en
hausse de 28 %, s’élevant à 30 milliards F Cfa en 2023 contre 23 milliards F
Cfa en 2022, après le pic de 41,9 milliards F Cfa en 2021. Pour la Dgtcp, cet
accroissement est en lien avec la reprise de l’abondement du Fonds d’appui au
développement des communes (Fadec) par certains partenaires techniques et
financiers.
Situation préoccupante
Le phénomène de ressources importantes d’investissement non consommées et reportées s’observe depuis 2008. La réforme structurelle de 2022 n’a pas encore résorbé ce problème systémique. En 2023, les ressources disponibles au début d’exercice et non consommées au 31 décembre s’élèveraient à 55,27 milliards F Cfa soit un taux de non-consommation de 72,8 %. Déjà en 2022, seulement 40 % des ressources d’investissement disponibles sont utilisées et 60 % reportées en 2023.
Le repli drastique de l’investissement local observé au cours de cette deuxième année consécutive à la réforme, est très prononcé au niveau du groupe des communes à statut particulier où il est noté une baisse considérable de 53,7 % des investissements. Par rapport à 2022, il est enregistré une chute des investissements de 65 % pour la municipalité de Cotonou, 58 % pour Porto-Novo et 30 % pour la commune d’Abomey-Calavi. Cela nécessite des mesures pour la consommation diligente des ressources les années à venir.
Le service public communal offert à la population s’en ressent. Dans les communes à statut particulier, la dépense annuelle par tête d’habitant est de 7 620 F Cfa en 2023 contre 9 416 F Cfa en 2022.
En
revanche, les communes intermédiaires affichent un accroissement positif dans
tous les compartiments de l’investissement sauf les équipements et matériels.
Enfin,
la rubrique « Autres dépenses d’investissement » constituée essentiellement de
frais d’études et de recherches a connu en 2023 au niveau des communes à statut
intermédiaire et des communes ordinaires d’importantes dépenses. Ce fait révèle
que ces communes ont effectué les études préalables au démarrage de grands
travaux, fait remarquer la Dgtcp.