La Nation Bénin...
Le
taux d'endettement global du Bénin est de 52,1 % du Pib à fin juin, marquant
une légère amélioration par rapport au niveau de 52,4 % enregistré à fin mars
2024. La dette publique reste «viable » avec un risque de surendettement «
modéré», témoignant d’une gestion financière maîtrisée.
Au 30 juin dernier, la dette publique du Bénin s’élève à 6 756,90 milliards F Cfa, représentant 52,1 % du produit intérieur brut (Pib) contre un encours de 6 795,80 milliards F Cfa pour un taux de 52,4 % du Pib à la fin du premier trimestre. La dette extérieure compte pour 4 774,11 milliards F Cfa, soit 70,7 % du portefeuille total et la dette intérieure : 1 982,79 milliards F Cfa, représentant 29,3 % du portefeuille, détaille le Bulletin statistique de la dette publique au titre du deuxième trimestre 2024 (Cagd, juillet 2024). Le taux d’endettement pour la dette extérieure est de 36,8 % du Pib, tandis que celui de la dette intérieure est de 15,3 % du Pib.
Les
nouveaux accords de prêts signés par le Bénin au cours du deuxième trimestre et
dont les entrées en vigueur ont été prononcées par les bailleurs de fonds, dans
le cadre du financement de divers projets inscrits au Programme d’action du
gouvernement, sont chiffrés à 290,21 milliards F Cfa entièrement libellés en
devises. Au cours du premier semestre 2024, l’Etat béninois a conclu trois
nouveaux projets de partenariats public-privé (Ppp) pour un montant total de
53,74 milliards F Cfa, visant essentiellement à renforcer les infrastructures.
A
fin juin, l’encours des prêts rétrocédés aux entreprises publiques s’élève à
164,47 milliards F Cfa pour un engagement initial de 307,70 milliards F Cfa,
représentant 2,4 % de l’encours de la dette publique et 1,3 % du Pib. Ces prêts
sont régulièrement honorés par les entreprises bénéficiaires, notamment le Port
autonome de Cotonou (Pac) qui rembourse un prêt de 23,9 milliards F Cfa
contracté auprès d’une banque internationale (Natixis).
Concernant les tirages, les décaissements sur emprunts en devises atteignent 504,55 milliards F Cfa, dont 152,19 milliards pour les prêts multilatéraux, 10,11 milliards pour les prêts bilatéraux, et 342,25 milliards pour les prêts commerciaux au 30 juin 2024. De plus, les tirages en monnaie locale s’élèvent à 19,69 milliards F Cfa, majoritairement auprès de la Banque ouest-africaine de développement (Boad).
La dette publique du Bénin est en grande partie dominée par les créanciers non-résidents, qui détiennent 85,7 % de l’encours total. La dette multilatérale constitue 50,3 % de la dette extérieure, tandis que les titres publics représentent la majorité de la dette intérieure avec 83,4 %. Concernant les devises, l’euro domine à 51,7 %, suivi du F Cfa (29,3 %) et du dollar américain (10,6 %). Cette diversification permet au Bénin de limiter les risques de change.
Le marché financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) continue d’être une source majeure de financement pour le Bénin. A la fin du deuxième trimestre, l’Etat a levé 91,21 milliards F Cfa via des titres publics pour financer le budget. Sur ce montant, 90,53 milliards F Cfa ont été levés par des obligations du Trésor, et 0,68 milliard F Cfa par des bons du Trésor. Le portefeuille des titres publics béninois est composé de 63 titres actifs, incluant 60 obligations du Trésor pour un montant de 1 628,18 milliards F Cfa, et 3 bons du Trésor pour 22,80 milliards F Cfa.
Selon la Cagd, le service de la dette publique a été assuré au premier semestre de cette année pour un montant de 499,78 milliards F Cfa dont 334,48 milliards F Cfa en remboursement du principal et 165,30 milliards F Cfa en paiement des charges financières. Le Bénin n’a pas d’arriérés de paiement sur le service de la dette publique à fin juin 2024, souligne le bulletin.
De
plus, le service de la dette liée aux prêts rétrocédés aux entreprises
publiques est régulièrement honoré à bonne date au même titre que le service
des prêts directs de l’Etat, assurant ainsi une bonne gestion financière tant
pour l'État que pour les entreprises bénéficiaires.
La
dette garantie par l’Etat, les dettes bancaires non garanties des entreprises
publiques et les prêts rétrocédés ne représentent pas des facteurs de risques
budgétaires majeurs pour les finances publiques, assure le bulletin.
D’après
les résultats de l’Analyse de viabilité de la dette (Avd) menée conjointement
en mai dernier par les services du ministère de l’Economie et des Finances et
le Fonds monétaire international (Fmi), la dette publique du Bénin demeure
viable avec un risque de surendettement « modéré ».
Le
taux d’endettement reste inférieur à la norme communautaire de 70 % fixée par
l’Uemoa, témoignant d’une gestion financière maîtrisée par les autorités
béninoises. Le pays démontre ainsi sa capacité à équilibrer financement des
infrastructures et stabilité financière.
Les
indicateurs de coût et risque du portefeuille de la dette publique sont
demeurés quasiment stables par rapport à leur situation au 31 mars 2024. Grâce
à sa stratégie financière prudente, le Bénin se positionne comme un modèle de
gestion efficace de la dette publique en Afrique subsaharienne■