La Nation Bénin...
Les universitaires et scientifiques conviés au
colloque international sur la Zone de libre échange économique (Zlecaf) ont
rendu publiques, vendredi 10 novembre à l’Université d’Abomey-Calavi, les
conclusions de leur rencontre. A l’occasion, ils ont exposé de nombreuses voies
pour parvenir au panafricanisme économique sans enfermement ni isolement.
Six points étaient au coeur des réflexions et débats au cours du colloque
international de 48 h sur la Zone de libre échange économique (Zlecaf) organisé
par l’Observatoire de la Francophonie économique (Ofé) et la Chaire en
gouvernance et droit du commerce international (Cgdci) de l’Université de
Montréal (Québec, Canada) en collaboration avec l’Université d’Abomey-Calavi.
Le thème de la rencontre s’intitule ‘’La Zlecaf : renforcer les capacités et
partager les connaissances pour un développement économique inclusif et
durable’’.
Le premier axe de réflexion a porté sur les
rationalités sous-jacentes et l’analyse critique du panafricanisme économique.
L’axe 2 est relatif à la liberté du
commerce et de l’investissement en lien avec les règles d’accès au
marché africain tandis que l’axe 3 traite des enjeux environnementaux et de
développement durable. L’égalité de genres, inclusion, employabilité des jeunes
et informalité, l’innovation, commerce électronique et l’intelligence
artificielle et le règlement des différends constituent les autres axes de
réflexion de cet important conclave.
L’objectif poursuivi, c’est de revenir sur les
conditions d’émergence du panafricanisme économique africain « à travers une
analyse transversale et pluridisciplinaire de ce régionalisme économique
africain renaissant ». Il était question pour les panélistes et participants de
tenter une compréhension aux mécanismes de fonctionnement du nouveau
régionalisme africain, d’en apprécier les effets socio-économiques,
d’identifier les difficultés de sa mise en œuvre et de dégager les leçons pour
l’avenir. Exercice plaisant et surtout passionnant auquel ils se sont livrés à
cœur joie, ainsi qu’ils le témoigneront à la clôture des travaux.
Isidore Mètonou, représentant le ministre en
charge du Commerce, apprécie la tenue du colloque et appelle à plus de
mobilisation autour de la thématique. Valérie Amiraux, vice-rectrice de
l’Université de Montréal, perçoit la rencontre comme un « événement magnifique
» avec beaucoup d’échanges. « J’ai découvert beaucoup d’attentes, beaucoup de
propositions et d’ouverture. Cela m’a permis d’apprendre et de toucher du doigt
certains enjeux prioritaires du libre-échange », soutient-elle. Aussi, se
dit-elle séduite par l’engagement des étudiants pour les discussions, ainsi que
la liberté de ton académique des intervenants.
Hervé
Agbodjan, directeur de l’Ofé n’en est pas moins satisfait. « Nous avons convenu
que le panafricanisme n’est pas un repli ni ringard ni revanchard. Il appelle
au sursaut et il ne sera pas possible de construire un marché africain sans un
minimum de valeurs communes», précise-t-il. Yacoubou Amadou, directeur adjoint
de cabinet du ministre d’Etat en charge du Développement, salue la contribution
de l’université à cette thématique de développement. L’évènement est certes
scientifique, retient-il, mais il porte des contours importants pour les
décideurs. La communication qu’il a présenté à l’occasion au nom de Abdoulaye
Bio Tchané évoque les enjeux de la Zlecaf sous toutes leurs formes.
La Zlecaf, faut-il le rappeler, est une zone de
libre-échange continentale, une première pour un continent où pullulent les
formes d’intégration régionale, plus ou moins opérationnelles, et globalement
inefficaces. L’ambition affichée consiste principalement à libéraliser le
commerce à l’échelle du continent, créer les conditions d’un développement
socio-économique inclusif et durable et favoriser la transformation
structurelle des économies africaines.
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