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Panafricanisme économique: L’université scrute les conditions d’émergence

Economie
Le partage des connaissances pour un développement économique inclusif et durable Le partage des connaissances pour un développement économique inclusif et durable

Les universitaires et scientifiques conviés au colloque international sur la Zone de libre échange économique (Zlecaf) ont rendu publiques, vendredi 10 novembre à l’Université d’Abomey-Calavi, les conclusions de leur rencontre. A l’occasion, ils ont exposé de nombreuses voies pour parvenir au panafricanisme économique sans enfermement ni isolement. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 14 nov. 2023 à 02h57 Durée 4 min.
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Six points étaient au coeur des  réflexions et débats au cours du colloque international de 48 h sur la Zone de libre échange économique (Zlecaf) organisé par l’Observatoire de la Francophonie économique (Ofé) et la Chaire en gouvernance et droit du commerce international (Cgdci) de l’Université de Montréal (Québec, Canada) en collaboration avec l’Université d’Abomey-Calavi. Le thème de la rencontre s’intitule ‘’La Zlecaf : renforcer les capacités et partager les connaissances pour un développement économique inclusif et durable’’.

Le premier axe de réflexion a porté sur les rationalités sous-jacentes et l’analyse critique du panafricanisme économique. L’axe 2 est relatif à la liberté du  commerce et de l’investissement en lien avec les règles d’accès au marché africain tandis que l’axe 3 traite des enjeux environnementaux et de développement durable. L’égalité de genres, inclusion, employabilité des jeunes et informalité, l’innovation, commerce électronique et l’intelligence artificielle et le règlement des différends constituent les autres axes de réflexion de cet important conclave.

L’objectif poursuivi, c’est de revenir sur les conditions d’émergence du panafricanisme économique africain « à travers une analyse transversale et pluridisciplinaire de ce régionalisme économique africain renaissant ». Il était question pour les panélistes et participants de tenter une compréhension aux mécanismes de fonctionnement du nouveau régionalisme africain, d’en apprécier les effets socio-économiques, d’identifier les difficultés de sa mise en œuvre et de dégager les leçons pour l’avenir. Exercice plaisant et surtout passionnant auquel ils se sont livrés à cœur joie, ainsi qu’ils le témoigneront à la clôture des travaux.

Isidore Mètonou, représentant le ministre en charge du Commerce, apprécie la tenue du colloque et appelle à plus de mobilisation autour de la thématique. Valérie Amiraux, vice-rectrice de l’Université de Montréal, perçoit la rencontre comme un « événement magnifique » avec beaucoup d’échanges. « J’ai découvert beaucoup d’attentes, beaucoup de propositions et d’ouverture. Cela m’a permis d’apprendre et de toucher du doigt certains enjeux prioritaires du libre-échange », soutient-elle. Aussi, se dit-elle séduite par l’engagement des étudiants pour les discussions, ainsi que la liberté de ton académique des intervenants.

 Hervé Agbodjan, directeur de l’Ofé n’en est pas moins satisfait. « Nous avons convenu que le panafricanisme n’est pas un repli ni ringard ni revanchard. Il appelle au sursaut et il ne sera pas possible de construire un marché africain sans un minimum de valeurs communes», précise-t-il. Yacoubou Amadou, directeur adjoint de cabinet du ministre d’Etat en charge du Développement, salue la contribution de l’université à cette thématique de développement. L’évènement est certes scientifique, retient-il, mais il porte des contours importants pour les décideurs. La communication qu’il a présenté à l’occasion au nom de Abdoulaye Bio Tchané évoque les enjeux de la Zlecaf sous toutes leurs formes.  

La Zlecaf, faut-il le rappeler, est une zone de libre-échange continentale, une première pour un continent où pullulent les formes d’intégration régionale, plus ou moins opérationnelles, et globalement inefficaces. L’ambition affichée consiste principalement à libéraliser le commerce à l’échelle du continent, créer les conditions d’un développement socio-économique inclusif et durable et favoriser la transformation structurelle des économies africaines.