La Nation Bénin...

Port de Cotonou: Un fleuron en quête d’attractivité et de modernité

Economie
Créer un port performant, connecté et capable de relever les défis de demain Créer un port performant, connecté et capable de relever les défis de demain

En combinant innovation, collaboration et investissements ciblés, le port de Cotonou s’inscrit dans une dynamique de transformation visant à redéfinir son rôle dans le commerce mondial. Un panel consacré aux défis et opportunités a permis de tracer une feuille de route ambitieuse pour ce pilier de l’économie béninoise.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 27 mars 2025 à 07h28 Durée 3 min.
#port de Cotonou

Le port de Cotonou nourrit l’ambition de devenir un hub stratégique en Afrique de l’Ouest, à l’image du succès des ports de Tanger Med, Djibouti et Port-Saïd. Depuis 2018, sa gestion est confiée au Port d’Anvers-Bruges International (Pai), une collaboration qui a permis des avancées significatives en termes d’accès nautique et de compétitivité.

« Notre objectif est de créer un port performant, connecté et capable de relever les défis de demain », a déclaré Kristof Waterschoot, directeur général du Pai, lors du panel consacré aux défis et aux opportunités du port face aux enjeux de la mondialisation et des nouvelles technologies, à l’occasion de ses 60 ans d’existence. Il a souligné la nécessité d’intégrer une vision « SmartPort » en s’appuyant sur des technologies de pointe et les meilleures pratiques internationales. Il s’agit de « transformer notre modèle traditionnel pour adopter une approche digitale et durable, tout en capitalisant sur nos atouts géographiques et infrastructurels», a-t-il ajouté.

La numérisation des activités constitue un pilier central de cette transformation. Emile Tchabi, chef du département Système d’information portuaire, a expliqué comment les nouvelles technologies contribuent à optimiser les opérations, réduisant notamment les délais de traitement des marchandises. Grâce aux systèmes informatiques déployés, le temps moyen de passage des conteneurs est désormais de dix jours, une nette amélioration par rapport aux standards précédents, a-t-il souligné.

Des investissements stratégiques

Fabrice Ture, directeur général de Bénin Terminal, a mis en avant les investissements en cours, qui visent à moderniser les infrastructures portuaires. Ces initiatives incluent la capacité à accueillir des navires de grande taille, pouvant atteindre 400 mètre de long, ainsi que le développement de zones logistiques modernes. « Ces efforts sont essentiels pour répondre à la croissance des échanges et renforcer notre compétitivité régionale », a-t-il affirmé.

Dans le cadre du Plan directeur 2021-2026, un programme d’investissement de 461,6 millions d’euros (302,8 milliards F Cfa) porte sur douze projets destinés à augmenter la capacité du port à plus de 20 millions de tonnes, à réduire les délais d’attente des navires et des camions, à moderniser les infrastructures obsolètes, ainsi qu’à maintenir le rôle du port de Cotonou comme port de transit clé pour le Niger, le Burkina Faso et le Mali.

La transformation du port repose également sur une gouvernance participative impliquant tous les acteurs portuaires, des autorités aux concessionnaires en passant par les utilisateurs. Kristof Waterschoot a insisté sur la cocréation de solutions adaptées au contexte local pour garantir une transition harmonieuse vers un écosystème digital. « Impliquer tous les acteurs est essentiel pour assurer une gouvernance efficace et une transformation réussie », a-t-il souligné.

Par ailleurs, la sécurité des informations et la gestion des risques apparaissent comme des enjeux cruciaux. L’interopérabilité des technologies et le développement des compétences locales sont aussi identifiés comme des leviers clés pour garantir la compétitivité du port dans un environnement en constante mutation.

Poumon de l’économie nationale

Considéré comme le « poumon de l’économie nationale », le port de Cotonou gère 49 % d’import-export pour le Bénin, desservant ainsi 90 % du commerce international du pays. En 2022, il a traité 12 millions de tonnes de marchandises, avec 49 % du trafic de transit dirigé vers l’hinterland, notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali, et le Nigeria. Selon les projections, le trafic devrait atteindre 23 millions de tonnes d’ici 2038, renforçant ainsi la position stratégique du port au service de 100 millions de consommateurs.