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Programme de développement de l’industrie de la microfinance: Favoriser l’accès aux services financiers à tous

Economie
Le programme va permettre d’améliorer l’offre de services  financiers auprès des couches vulnérables Le programme va permettre d’améliorer l’offre de services financiers auprès des couches vulnérables

Le Programme de développement de l’industrie de la microfinance s’attellera à promouvoir la finance inclusive et accroître les opportunités et services offerts par les Sfd dans les mois à venir.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 05 sept. 2023 à 07h42 Durée 3 min.
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Le ministère en charge de la Microfinance entend faciliter l’accès aux services financiers à tous, à travers le Programme de développement de l’industrie de la microfinance. Pour ce faire, sous l’égide de la direction générale de la Microfinance (Dgm) et du Fonds national de la microfinance (Fnm), la proportion de Systèmes financiers décentralisés (Sfd) respectant les normes de gestion prudentielles devrait passer de 20 % à 25 % en 2024 puis 35 % en 2026, d’après le Document de programmation pluriannuelle des dépenses (Dppd 2024-2026, mai 2023) du ministère. Le taux d’accroissement des clients des Sfd ressortirait à 25 % en 2024 puis 30 % en 2026, après 15 % en 2022 et ce, avec 100 % de remboursement des crédits. Le nombre de points de services passerait de 690 à 800 en 2024 puis à 900 dès 2025.
Avec l’appui de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd), le programme met l’accent sur la professionnalisation des acteurs et la diversification des services financiers. Il est prévu la mise en œuvre d’un programme d’éducation financière au profit de la population et d’une Stratégie nationale d’inclusion financière (Snif) et du volet crédit du projet d’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch). A cela s’ajoutent la digitalisation de tous les services financiers, le financement de l’agriculture et d’autres produits innovants ainsi que la finalisation du Document de politique de développement de la microfinance.
Il est aussi nécessaire de rechercher des financements innovants pouvant permettre d’améliorer l’offre de services financiers et de susciter la demande desdits services auprès des couches vulnérables.
Les actions à mener sont évaluées à 896,44 millions F Cfa pour l’année 2024 et à plus de 900 millions pour 2025 et 2026.

Diagnostic

La plupart des Sfd éprouvent encore des difficultés à se conformer aux exigences réglementaires, notamment le respect du ratio prudentiel et des normes de rentabilité, ce qui impacte leur capacité à servir leurs populations cibles. La Dgm devant assurer la promotion de la microfinance à travers la direction de la Promotion de la Microfinance, reste confrontée à un problème d’insuffisance de moyens financiers. Les ressources allouées à la Dgm ont baissé progressivement en passant de 234 millions F Cfa en 2019 à 168 millions F Cfa en 2022, soit une baisse de 28 % sur la période. Cet état de choses ne permet pas de faire face aux multiples demandes de renforcement des capacités des acteurs de la microfinance et de mener davantage des actions de promotion de la microfinance.
De même, le Fnm chargé de coordonner les actions et d’assurer un meilleur avenir au secteur de la microfinance, n’est pas mieux loti. De 2013 à 2018, les subventions d’exploitation de l’Etat au profit du Fnm sont passées de 5,214 milliards F Cfa à 800 millions F Cfa, avec toutefois une hausse à 5,414 milliards 
F Cfa en 2015. Puis, ces subventions sont passées de 934,865 millions F Cfa en 2017 à 600 millions F Cfa en 2020, avant de connaître une légère hausse à 890,388 millions F Cfa en 2021.
Les sources de financement des services financiers adaptés aux couches économiquement faibles sont presque exclusivement publiques et donc non compétitives et pérennes, une situation qui limite l’accès des Sfd aux ressources financières et des plus pauvres aux services de microcrédit adaptés. 
La loi n° 2012-14 du 21 mars 2012 portant réglementation des Sfd en République du Bénin se veut protectrice des clients et des Sfd, mais elle est limitative en termes d’activités que les Sfd peuvent exercer, notamment en matière de finance numérique, et nécessite des autorisations de la Banque centrale, avec des délais parfois importants.
Par ailleurs, le processus d’obtention de l’agrément pour l’ouverture d’un Sfd reste long et complexe, favorisant l’éclosion de l’informel?