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Rapport Africa's Pulse: L'urgence de transformer le système éducatif

Economie
Le rapport Africa's Pulse souligne l'importance de transformer le système éducatif pour permettre une croissance inclusive et durable Le rapport Africa's Pulse souligne l'importance de transformer le système éducatif pour permettre une croissance inclusive et durable

La Banque mondiale a rendu public son dernier rapport «Africa's Pulse », ce lundi 14 octobre. Un rapport dans lequel elle souligne l'urgence de transformer le système éducatif en Afrique subsaharienne pour stimuler une croissance inclusive et durable. 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 16 oct. 2024 à 08h12 Durée 3 min.

Alors que la région peine à sortir de la stagnation économique, la refonte de l'éducation et des compétences est indispensable pour relever les défis futurs et assurer l'inclusion des jeunes générations sur le marché du travail. C’est ce que suggère la Banque mondiale dans le dernier rapport Africa's Pulse 2024, baromètre semestriel de l'état des économies africaines. La Banque mondiale note que la croissance économique en Afrique subsaharienne reste modeste, avec des prévisions de 3 % pour 2024 après une faible progression de 2,4 % en 2023. Cependant, cette reprise, selon le rapport Africa's Pulse, reste insuffisante pour sortir des millions de personnes de la pauvreté. Intitulé « Transformer l'éducation pour une croissance inclusive », le rapport met en avant deux axes fondamentaux pour relancer la croissance : stabiliser les économies et réformer en profondeur l'éducation afin de préparer les jeunes à un avenir économique plus prometteur. Le rapport souligne que l'inflation, bien qu'en légère baisse, passant de 7,1 % en 2023 à 4,8 % en 2024, ainsi que la réduction des déficits budgétaires, ne suffiront pas à enclencher une croissance véritablement inclusive. Avec une croissance du Pib par habitant atteignant péniblement 0,5 % en 2024, contre une moyenne de 2,4 % entre 2000 et 2014, la région fait face à de nombreux obstacles dont le poids croissant de la dette publique, les effets du changement climatique et les conflits qui freinent l'investissement productif. Pour transformer durablement l'économie, Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, insiste sur l'importance d'investir dans des secteurs tels que l'éducation. « Le lourd fardeau de la dette limite les investissements dans des secteurs cruciaux comme l'éducation, la santé et les infrastructures », souligne-t-il. En effet, alors que la population en âge de travailler augmente plus rapidement en Afrique que dans le reste du monde, les dépenses publiques en matière d'éducation par habitant restent très faibles. 

Projection

Selon le rapport, pour atteindre l'objectif d'une éducation universelle d'ici 2030, les pays de la région accueilleront 170 millions d'enfants et d'adolescents supplémentaires dans les systèmes éducatifs, nécessitant ainsi la construction de 9 millions de salles de classe et le recrutement de 11 millions d'enseignants. À ce jour, 270 millions d'enfants sont scolarisés, un chiffre impressionnant mais encore insuffisant pour combler le fossé éducatif qui pénalise des millions de jeunes. La transformation de l'éducation ne concerne pas seulement l'accès aux établissements scolaires, mais aussi l'acquisition de compétences en adéquation avec le marché du travail. La Banque mondiale relève dans ce rapport qu’actuellement, sept enfants sur dix en Afrique subsaharienne n'ont pas accès à un enseignement préprimaire, et moins de 1,5 % des jeunes de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10 % dans les pays à revenus élevés. Doter les jeunes Africains de compétences adaptées aux besoins émergents comme l’économie numérique ou la transition verte est essentiel pour assurer une croissance inclusive. « Les jeunes Africains devront être bien instruits et correctement qualifiés pour avoir accès à des emplois de meilleure qualité et tirer parti des débouchés créés par l'économie numérique et la transition verte », affirme l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique. La Banque mondiale lance donc un appel à une planification éducative rigoureuse, fondée sur des données probantes, pour garantir des dépenses intelligentes et maximiser l'impact des réformes. Il est impératif de renforcer les initiatives pour soutenir l'entrepreneuriat, créer des petites entreprises et attirer des investissements étrangers. La Banque mondiale souligne que seules des actions coordonnées permettront de transformer les systèmes éducatifs africains et de stimuler un marché du travail capable d'absorber les millions de jeunes diplômés qui arrivent chaque année. Le rapport semestriel Africa's Pulse 2024 dresse un constat avec plein d'espoir. L’éducation bien plus qu'un simple levier économique, est le fondement d'une croissance durable et inclusive pour l'Afrique subsaharienne. Les investissements dans l'éducation ne sont pas seulement nécessaires, ils sont urgents■