La Nation Bénin...

Réformes fiscales en Afrique de l’Ouest: Evaluer les systèmes pour des recettes accrues

Economie
Les recommandations issues de cet atelier permettront de poursuivre efficacement les réformes engagées afin d’accroître le niveau de mobilisation des recettes fiscales intérieures Les recommandations issues de cet atelier permettront de poursuivre efficacement les réformes engagées afin d’accroître le niveau de mobilisation des recettes fiscales intérieures

Cotonou accueille, du 4 au 7 février, un atelier régional sur les stratégies de réformes d’administration fiscale. Organisé avec l’appui du Fmi, cet atelier vise à améliorer les performances des fiscs et à renforcer la mobilisation des recettes fiscales en Afrique de l’Ouest.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 05 févr. 2025 à 07h09 Durée 2 min.
#recettes fiscales #administrations fiscales

Tadat, outil d’évaluation diagnostique des administrations fiscales, est au cœur de cet atelier régional de haut niveau ouvert ce mardi à Cotonou. Organisée conjointement par le Centre régional d’assistance technique du Fmi (Afritac) pour l’Afrique de l’Ouest, le Secrétariat Tadat et le département des Finances publiques du Fmi, cette rencontre porte sur l’élaboration des plans d’actions post-Tadat et des stratégies de réformes d’administration fiscale.

Pendant quatre jours, les discussions se concentreront sur l’institutionnalisation du principe de l’évaluation périodique et systématique des systèmes d’administration fiscale des pays membres, la formation des cadres des administrations fiscales à l’outil Tadat et l’acquisition des techniques d’élaboration et de pilotage d’un plan d’action post-Tadat, a indiqué Modeste Y. Somé, représentant résident du Fonds monétaire international (Fmi) au Bénin. Il est également question de développer une matrice décrivant les principaux éléments constitutifs d’une stratégie de réforme-type d’administration fiscale et d’indicateurs de convergence régionale sur la réforme-modernisation, a-t-il ajouté, avant d’insister sur la nécessité d’une approche coordonnée au niveau régional. « L’absence de cadrage régional constitue un facteur de risque qui freine l’efficacité des réformes », a expliqué M. Somé.

L’atelier réunit des représentants des administrations fiscales de plusieurs pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Sénégal, Togo, et de la Commission de l’Uemoa. Il se veut une plateforme de renforcement des capacités, permettant d’échanger sur les bonnes pratiques et de définir des recommandations pour une harmonisation des stratégies de réforme fiscale en Afrique de l’Ouest.

Approche de coopération

Depuis plusieurs années, le Fmi, via ses centres Afritac, soutient la modernisation des administrations fiscales africaines. Engagé depuis 2019 dans l’évaluation des performances fiscales avec l’outil Tadat, le Bénin a déjà mené deux évaluations (2019 et 2023) ainsi qu’une auto-évaluation en 2022. Chaque diagnostic débouche sur un plan d’action et un suivi rigoureux via un tableau de bord, a indiqué Hermann Orou Takou, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances.

Il a souligné l’importance de cet atelier pour le Bénin et l’ensemble de la région. « Notre pays est très honoré d’accueillir cet événement, qui permettra de définir un plan post-Tadat en vue d’améliorer la mobilisation des recettes fiscales intérieures et d’accroître la performance globale de nos administrations fiscales », a-t-il laissé entendre.

Nicolas Yènoussi, directeur général des Impôts du Bénin, a salué la pertinence de l’outil Tadat, conçu pour fournir une évaluation objective par rapport aux standards internationaux des forces et faiblesses d’un système d’administration fiscale. « Ce qui se mesure s’améliore. Tadat nous permet de diagnostiquer précisément nos forces et nos faiblesses afin d’y apporter des solutions efficaces », a-t-il affirmé. Il a appelé à une plus grande coopération régionale pour renforcer l’efficacité des plans d’actions post-Tadat. «Nos administrations font face à des défis communs, notamment le faible civisme fiscal et la complexité des procédures. Il est donc crucial de partager nos expériences et de mettre en place des indicateurs Smart pour un suivi rigoureux », a-t-il ajouté.

L’atelier de Cotonou constitue ainsi une étape clé vers des fiscs ouest-africains plus performants, condition essentielle pour la mobilisation des ressources intérieures et un développement économique durable des pays.