La Nation Bénin...
Le Bénin ne vacille pas. Après une résilience
affirmée ces dernières années en dépit des crises mondiales et régionales, 2024
s’annonce sous d’heureuses perspectives, avec une croissance de 5,6 % en 2023,
qui devrait se consolider à 6,3 % cette année, selon les prévisions du Fmi.
Une croissance ressentie dans tous les secteurs
d’activités : +4,8 % pour le secteur primaire ; +7,0 % pour le secondaire et
+6,8 % pour le tertiaire au titre du troisième trimestre de l’année 2023. Et le
cataclysme annoncé en raison de la fermeture des frontières avec le Niger n’a
pas eu lieu. Le Bénin n’aura perdu que 0,4 point avec une croissance de 5,6 %
au cours de l’année écoulée, sur une prévision de 6 %, selon le Fonds monétaire
international (Fmi). Ce dynamisme de la performance de l’économie béninoise est
assuré par les projets structurants dans les di-vers secteurs d’activité,
assure l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad). Le
secteur primaire reste conforté par l’agriculture. Le secteur secondaire se
revigore. Le secteur tertiaire, principal contributeur au Pib, maintient sa
dynamique. A l’orée de cette nouvelle année, les signaux sont au vert. La
croissance devrait se consolider à 6,3 % en 2024, selon les prévisions du Fmi.
L’institution financière avait approuvé le 14 décembre dernier, un nouvel
accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (Frd) d’un
montant de 200 millions de dollars pour appuyer l’action climatique du pays
soit environ 120 254 280 000 F Cfa, et conclu par la même occasion, la 3e revue
au titre du Mécanisme élargi de crédit et de la Facilité élargie de crédit
(Medc/Fec) permettant le décaissement immédiat de 136 millions de dollars soit
81 772 910 400 de F Cfa au profit du budget de l’Etat, portant le total des
décaissements à date, au titre dudit programme à environ 493 millions de
dollars soit 297 028 071 600 de F Cfa.
Un pays crédible
Un nouveau coup de pouce qui devrait soutenir
les projets structurants du gouvernement en matière de lutte contre les effets
du changement climatique et par ricochet améliorer les conditions de vie des
populations. Selon le Fmi, «la Frd appuiera l’action climatique des autorités
visant à renforcer la résilience au changement climatique à travers
l’atténuation des risques de transition énergétique par une réforme globale des
subventions aux carburants, tout en catalysant d’autres sources de
financement». Pour Constant Lonkeng, chef de mission du Fmi pour le Bénin,
c’est une marque de confiance exprimée vis-à-vis du pays par l’institution, car
l’accord va au-delà de la quote-part du pays. « Le Bénin est un pays très
crédible en matière de rigueur budgétaire », avait-il déclaré. Avec un risque
d’endettement modéré, un statut de luxe dans la sous-région, le pays dispose de
beaucoup de marge de ma-nœuvre pour la réalisation de ses ambitions pour le
compte de la nouvelle année, et affiche déjà sa volonté de maintenir le cap, à
travers la souplesse annoncée dans la mesure de fermeture des frontières avec
le Niger. Le Bénin a levé la suspension des importations de marchandises
transitant vers le Niger par le port de Cotonou, a annoncé mercredi 27 décembre
le directeur général du port dans un communiqué, après cinq mois de sanctions
ouest-africaines appliquées en réponse au coup d’État militaire dans ce pays.
Des défis mais..
Le Bénin se démarque par sa résilience
économique. Déjà, en 2020, année marquée par les conséquences économiques de la
pandémie de Covid-19, le pays est parvenu à maintenir une croissance positive
(à 3,8 %), et a intégré officiellement le groupe des « pays à revenu
intermédiaire », aux côtés des pays tels que le Maroc, la Côte d’Ivoire, le
Sénégal ou encore le Cameroun. Même résilience face aux effets de la crise
relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la situation sécuritaire au
nord du pays. Malgré ces chocs, la croissance du Pib réel a été soutenue en
2022, de 6 % après une performance remarquable de 7,2 % en 2021, portée par les
trois secteurs d’activités à savoir, le primaire, le secondaire et le
tertiaire. C’est une performance saluée par l’agence de notation Standard &
Poor’s (S&P), qui a maintenu sa note de crédit à B+, et amélioré sa
perspective de «stable » à « positive ». C’est dire que les conditions sont
réunies pour permettre au pays de poursuivre cette tendance en dépit des défis
liés notamment à la bonne gestion des ressources, à l’élargissement de
l’assiette fiscale pour continuer d’accroître la mobilisation des ressources
intérieures et bien autres.