La Nation Bénin...
Le
Bénin poursuivra les efforts pour assurer la viabilité globale de la dette
publique et minimiser les risques liés au portefeuille à travers un monitoring régulier
de l’évolution des indicateurs, selon le Document de programmation budgétaire
et économique pluriannuelle 2025-2027.
Pour 2025-2027, la politique de gestion de la dette au Bénin restera marquée par la proactivité, afin de maintenir la dette viable. C’est du moins la vision réaffirmée par le gouvernement à travers le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2025-2027 adopté le 12 juin dernier par le Conseil des ministres. Le taux d’endettement devrait baisser progressivement sur la période, passant de 54,2 % du produit intérieur brut (Pib) en 2023 à 53,6 % en 2025 puis à 52,3 % du Pib en 2027, d’après les projections de la Caisse autonome de gestion de la dette (Cagd, avril 2024).
Pour
ce faire, l’Etat portera prioritairement son choix sur les financements
concessionnels, tout en diversifiant ses sources de financement et en veillant
à la qualité de son portefeuille, indique le document publié par le ministère
de l’Economie et des Finances. Seront privilégiés les partenaires
traditionnels, ceux qui présentent un coût moindre et une longue maturité, dans
la gestion du risque de refinancement et de coût du portefeuille de la dette
publique. La Stratégie d’endettement actuellement en vigueur (2020-2024)
prévoit que la dette arrivant à maturité dans un an demeure inférieure à 10 %.
Nonobstant
cela, le gouvernement entend solliciter les banques commerciales
internationales et veiller aux conditions du marché obligataire international
afin de se positionner dès que possible et de capter les ressources les plus
attractives, selon le Dpbep 2025-2027.
Le
gouvernement a opté pour les emprunts en devises stables dans le financement de
projets à fort taux de rentabilité et à fort impact économique, pour contenir
le risque de taux de change. Pendant les deux années à venir, la part de la
dette publique à taux d’intérêt fixe devrait se situer au-delà de 95 % afin de
limiter l’exposition aux variations de taux d’intérêt induites par les prêts à
taux flottant.
L’amélioration de la qualité du portefeuille de la dette publique en termes de maturité et de coût restera une priorité, avec des opérations éventuelles de gestion de passif à travers le reprofilage de la dette, l’échange de titres, annonce le gouvernement.
Le
marché régional des titres publics de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (Uemoa) constitue une source importante du financement bancaire
en monnaie locale. Le gouvernement compte poursuivre sa politique de
rallongement de la maturité des titres publics dans le but de réduire le risque
de refinancement du portefeuille de la dette publique. Le recours aux banques
commerciales locales pour le financement des projets de développement est
envisagé ainsi que les financements provenant des banques régionales de
développement comme la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et la
Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc).
L’Etat
veillera au suivi rigoureux du risque de liquidité, en mettant un point
d’honneur au remboursement à bonne date de l’ensemble de ses engagements
vis-à-vis de ses partenaires. Un suivi rapproché des ratios de liquidité sera
également maintenu en vue de veiller à la soutenabilité des finances publiques.
Le
risque de crédit lié à la perception du marché sera aussi surveillé. Le Bénin
entend poursuivre sa stratégie d’évaluation régulière de sa notation financière
par les diverses agences de notation ainsi que les réformes de transformation
structurelle de l’économie et de bonne gestion des finances publiques.
Le
monitoring permanent des passifs contingents permettra de prévenir tout risque
y afférent. Aucune émission de garantie souveraine de l’Etat n’est prévue au
titre de l’année 2025, assure le gouvernement qui mise sur une bonne gestion
administrative et financière des entreprises publiques. La dette bancaire non
garantie de ces dernières fait l’objet d’un suivi rigoureux au travers d’un
mécanisme de collecte, de monitoring et de reporting■