La Nation Bénin...
La
Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a publié, le 16
juillet dernier, une décision rappelant le seuil pour la déclaration des
transports physiques internationaux d'espèces et instruments négociables au
porteur.
Le
seuil à partir duquel toute personne, en provenance d'un Etat tiers qui entre
sur le territoire d'un Etat membre de l'Union monétaire ouest-africaine (Umoa)
ou qui quitte celui-ci à destination d'un Etat tiers, est tenue d'effectuer, au
moment de l'entrée ou de la sortie, une déclaration de transport physique
d'espèces et instruments négociables au porteur est fixé à cinq millions de
francs Cfa. La banque fait obligation de cette déclaration qui se fera auprès
de l'administration des douanes au point d'entrée ou de sortie du territoire.
Des sanctions applicables sont prévues pour toute personne qui contrevient aux
dispositions de cette instruction, suivant la loi uniforme relative à la lutte
contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la
prolifération des armes de destruction massive dans les Etats membres de
l'Umoa. Cette loi instituée pour pallier les conséquences désastreuses qu’entraînent
les activités des organisations criminelles sur les économies des pays, établit
les principes et bases d’une politique collective et cohérente de lutte contre
ces fléaux. A cet effet, une harmonisation législative est requise et les Etats
sont appelés à insérer dans leur législation, l’infraction liée au blanchiment
de capitaux avec une harmonisation des concepts, afin que la coopération
judiciaire internationale puisse fonctionner avec le maximum d’efficacité.
Cette loi prône également la collaboration entre les pouvoirs publics, les
autorités monétaires, le monde financier et les professions et catégories
d’entreprises qui exercent des activités particulièrement favorables au
blanchiment de capitaux. Elle repose principalement sur l’organisation de la
déclaration par les assujettis, des opérations suspectes, complexes,
inhabituelles ou de montant élevé. Et cette déclaration devrait s’appuyer sur
la connaissance approfondie, par lesdits assujettis, de la clientèle et de la
nature de leurs activités. Le blanchiment de capitaux étant un phénomène
mondial, la solution ne peut être que globale. D’où l’appel à l’intensification
de la coopération entre les Etats dans le cadre de conventions bilatérales ou
multilatérales. Il faut dire que le traité de l'Union monétaire ouest-africaine
du 20 janvier 2007 est aussi un instrument dans cette lutte. L’article 34 de ce
traité appelle à l’harmonisation des législations. De façon précise, cet
article stipule que les gouvernements des Etats membres de l’Umoa conviennent d'adopter
une réglementation uniforme dont les dispositions sont arrêtées par le Conseil
des ministres, en vue de permettre la pleine application des principes d'union
monétaire. Cette réglementation uniforme concerne notamment l'exécution et le
contrôle de leurs relations financières avec les Etats n'appartenant pas à
l’Umoa. Elle concerne également les règles générales d'exercice de la
profession bancaire et financière ainsi que des activités s'y rattachant. Il en
est de même pour les systèmes de paiement, la répression de la falsification
des signes monétaires et de l'usage des signes falsifiés et la répression du
blanchiment de capitaux■