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Pérennisation des métiers manuels: Les défis de l’apprenti, la relève de demain

Education
Par   LANATION, le 24 sept. 2021 à 11h12
Il est de plus en plus difficile d’avoir des apprentis assidus, consciencieux et déterminés à transcender les difficultés de leur métier pour aller jusqu’au bout de leur formation. C’est au Bénin, l’une des réalités de l’apprentissage, une école à même de perpétuer les métiers manuels. Mais pas sans les apprentis disposés à apprendre. La plomberie, la coiffure, la couture, la mécanique, la menuiserie, la cuisine, la fonderie et les autres métiers manuels sont indispensables à la vie sociale. Perpétuer ces métiers revient à compter sur la bonne volonté des apprentis capables de faire la fierté de leurs parents et de leurs patrons par leur exemplarité. Une équation difficile à résoudre, car la plupart des apprentis n’ont pas conscience de l’espoir qu’ils portent pour les générations futures. Supporter la souffrance pour se forger Fondre le métal et verser le liquide dans des moules afin d’en sortir un objet. C’est le métier de Fabrice Kpossou, 22 ans, fabricant de marmites qui a sous sa responsabilité deux apprentis qu’il nourrit et instruit. Fabrice Kpossou a commencé sa formation depuis qu’il avait 15 ans et s’est installé à son propre compte après sa libération fin 2019. Mais, il déplore qu’en dehors de ses deux apprentis qui sont avec lui depuis respectivement 6 mois et 9 mois, trois autres étaient venus mais sont repartis 3 jours après. La raison : ils ont été confrontés aux réalités du métier. « Le plus grand défi de ce métier est de supporter la chaleur intensifiée par les braises de charbon. Mais celui qui veut apprendre doit supporter les souffrances sinon, il ne pourra pas faire grandir son atelier, une fois autonome », explique-t-il. Des parents en cause Cette attitude de certains apprentis qui abandonnent très vite la formation est confirmée par dame Rachelle, couturière à Itta Carrefour. Elle met en cause les parents. « J’ai actuellement sept apprenties. Mais j’en ai connu plusieurs qui n’ont pas fait un long séjour chez moi. Il s’agit des enfants placés qui sont renvoyés par leur tuteur du fait de leur désobéissance. Mais il y a aussi des enfants qui estiment que ma rigueur est trop et obtiennent le soutien de leurs géniteurs pour abandonner», confie-t-elle. Pour elle, chaque apprenti doit faire focus sur ce qu’il veut apprendre en surmontant les obstacles qui peuvent se dresser sur son chemin. Mieux encore, les parents doivent faire un suivi pour s’assurer que leurs enfants donnent le meilleur d’eux-mêmes pendant la période de l’apprentissage. Henri Morgan (Stag.)