La Nation Bénin...
La
réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et les travaux de protection côtière
s’inscrivent dans une dynamique de développement durable. Grâce à une approche
rigoureuse en matière de gestion environnementale, ce projet ambitieux entend
minimiser son empreinte écologique tout en améliorant les infrastructures de
transport.
Le
financement du projet de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou (Phase 2) et
de protection côtière est estimé à plus de 6,5 milliards de F Cfa, dont une
part importante sera consacrée aux mesures d’atténuation des impacts
environnementaux. Un Plan de gestion environnementale et sociale (Pges) a été
élaboré pour assurer la compensation de la déforestation, la mise en place
d’infrastructures d’assainissement, la gestion des déchets et le suivi
environnemental tout au long des travaux, selon le Rapport d’étude d’impact
environnemental et social publié par la Banque africaine de développement
(Bad), partenaire financier du projet.
Les
travaux concernent la réhabilitation et l’aménagement de plusieurs
infrastructures sur une distance totale de 115 kilomètres, répartis en
plusieurs sections. Parmi les principaux aménagements, figurent le dédoublement
de la route Ouidah-Hillacondji (58,5 km), l’aménagement des contre-allées entre
Godomey et Ouidah (35,5 km), ainsi que des voies d’accès aux sites touristiques
de Ouidah, tels que la Porte du Non-Retour et la forêt sacrée de Kpassè (21
km). Un parking pour gros porteurs de 6 ha et des casernes/logements pour les
services aux frontières sur un domaine de 3 ha sont également prévus. Cette
mise en place d’infrastructures entraînera la suppression de plusieurs hectares
de végétation, principalement dans les zones de construction des nouvelles
voies.
Mesures prises
Pour
compenser cette perte, un programme de reboisement prévoit la plantation de 171
000 arbres, avec des essences locales adaptées aux conditions climatiques et
aux sols de la région, souligne le rapport. Ces arbres seront suivis pendant
plusieurs années pour garantir leur survie. De plus, un plan de protection
contre les feux de brousse et l’exploitation illicite du bois sera mis en place
avec la participation active des populations locales.
Pour
limiter les émissions de poussières et de gaz polluants, des systèmes
d’arrosage seront installés sur les pistes et dans les zones de travaux. Les
engins utilisés devront respecter les normes d’émissions de gaz à effet de
serre, contribuant ainsi à limiter leur impact sur la qualité de l’air.
Pour
atténuer les nuisances sonores, les travaux les plus bruyants seront réalisés
en journée. Des écrans antibruit seront installés à proximité des zones
habitées, afin de minimiser les perturbations. L’objectif est de respecter les
normes de qualité de l’air et de bruit définies par l’Organisation mondiale de
la santé et les directives environnementales de la Bad.
La
gestion des ressources en eau sera également essentielle. Des bassins de
rétention seront aménagés pour récupérer les eaux pluviales et limiter les
risques d’inondation. Un dispositif de filtration sera mis en place pour éviter
toute contamination des nappes phréatiques et des cours d’eau par les
hydrocarbures et autres polluants provenant des engins de chantier.
Préservation des écosystèmes sensibles
La
construction des infrastructures générera plusieurs milliers de tonnes de
déchets solides, notamment des déblais, des matériaux de construction usagés et
des déchets plastiques. L’étude d’impact préconise un programme de gestion des
déchets, qui inclut leur tri et leur recyclage dans la mesure du possible.
Le
tracé du projet traverse plusieurs zones écologiquement sensibles, où vivent
des espèces protégées. Pour éviter la fragmentation de leurs habitats, des
corridors écologiques seront aménagés pour permettre aux animaux de circuler
librement. Une étude de biodiversité a été réalisée avant le début des travaux
pour identifier les espèces vulnérables et mettre en place des mesures
adaptées, telles que la relocalisation des populations animales concernées.
Les
zones humides proches du tracé feront l’objet d’une surveillance renforcée afin
de prévenir toute altération des écosystèmes aquatiques. Des barrières seront
installées autour des cours d’eau pour empêcher la dispersion de déchets et de
substances polluantes.
Un
Plan de suivi environnemental permettra d’évaluer l’efficacité des mesures
mises en place, en ce qui concerne la qualité de l’air, le niveau sonore autour
du chantier, l’évolution du reboisement et le taux de survie des plants. La
qualité des eaux souterraines et des cours d’eau sera également contrôlée pour
prévenir toute pollution accidentelle. L’évaluation des déchets produits et de
leur gestion sera intégrée au dispositif de suivi.