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Réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et protection côtière: Un projet ambitieux conciliant développement et écologie

Environnement

La réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et les travaux de protection côtière s’inscrivent dans une dynamique de développement durable. Grâce à une approche rigoureuse en matière de gestion environnementale, ce projet ambitieux entend minimiser son empreinte écologique tout en améliorant les infrastructures de transport.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 févr. 2025 à 06h40 Durée 3 min.
#protection côtière

Le financement du projet de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou (Phase 2) et de protection côtière est estimé à plus de 6,5 milliards de F Cfa, dont une part importante sera consacrée aux mesures d’atténuation des impacts environnementaux. Un Plan de gestion environnementale et sociale (Pges) a été élaboré pour assurer la compensation de la déforestation, la mise en place d’infrastructures d’assainissement, la gestion des déchets et le suivi environnemental tout au long des travaux, selon le Rapport d’étude d’impact environnemental et social publié par la Banque africaine de développement (Bad), partenaire financier du projet.

Les travaux concernent la réhabilitation et l’aménagement de plusieurs infrastructures sur une distance totale de 115 kilomètres, répartis en plusieurs sections. Parmi les principaux aménagements, figurent le dédoublement de la route Ouidah-Hillacondji (58,5 km), l’aménagement des contre-allées entre Godomey et Ouidah (35,5 km), ainsi que des voies d’accès aux sites touristiques de Ouidah, tels que la Porte du Non-Retour et la forêt sacrée de Kpassè (21 km). Un parking pour gros porteurs de 6 ha et des casernes/logements pour les services aux frontières sur un domaine de 3 ha sont également prévus. Cette mise en place d’infrastructures entraînera la suppression de plusieurs hectares de végétation, principalement dans les zones de construction des nouvelles voies.

 

Mesures prises

Pour compenser cette perte, un programme de reboisement prévoit la plantation de 171 000 arbres, avec des essences locales adaptées aux conditions climatiques et aux sols de la région, souligne le rapport. Ces arbres seront suivis pendant plusieurs années pour garantir leur survie. De plus, un plan de protection contre les feux de brousse et l’exploitation illicite du bois sera mis en place avec la participation active des populations locales.

Pour limiter les émissions de poussières et de gaz polluants, des systèmes d’arrosage seront installés sur les pistes et dans les zones de travaux. Les engins utilisés devront respecter les normes d’émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à limiter leur impact sur la qualité de l’air.

Pour atténuer les nuisances sonores, les travaux les plus bruyants seront réalisés en journée. Des écrans antibruit seront installés à proximité des zones habitées, afin de minimiser les perturbations. L’objectif est de respecter les normes de qualité de l’air et de bruit définies par l’Organisation mondiale de la santé et les directives environnementales de la Bad.

La gestion des ressources en eau sera également essentielle. Des bassins de rétention seront aménagés pour récupérer les eaux pluviales et limiter les risques d’inondation. Un dispositif de filtration sera mis en place pour éviter toute contamination des nappes phréatiques et des cours d’eau par les hydrocarbures et autres polluants provenant des engins de chantier.

 

Préservation des écosystèmes sensibles

La construction des infrastructures générera plusieurs milliers de tonnes de déchets solides, notamment des déblais, des matériaux de construction usagés et des déchets plastiques. L’étude d’impact préconise un programme de gestion des déchets, qui inclut leur tri et leur recyclage dans la mesure du possible.

Le tracé du projet traverse plusieurs zones écologiquement sensibles, où vivent des espèces protégées. Pour éviter la fragmentation de leurs habitats, des corridors écologiques seront aménagés pour permettre aux animaux de circuler librement. Une étude de biodiversité a été réalisée avant le début des travaux pour identifier les espèces vulnérables et mettre en place des mesures adaptées, telles que la relocalisation des populations animales concernées.

Les zones humides proches du tracé feront l’objet d’une surveillance renforcée afin de prévenir toute altération des écosystèmes aquatiques. Des barrières seront installées autour des cours d’eau pour empêcher la dispersion de déchets et de substances polluantes.

Un Plan de suivi environnemental permettra d’évaluer l’efficacité des mesures mises en place, en ce qui concerne la qualité de l’air, le niveau sonore autour du chantier, l’évolution du reboisement et le taux de survie des plants. La qualité des eaux souterraines et des cours d’eau sera également contrôlée pour prévenir toute pollution accidentelle. L’évaluation des déchets produits et de leur gestion sera intégrée au dispositif de suivi.

Le succès du projet reposera sur l’application stricte de ces mesures et l’engagement des différents acteurs impliqués dans sa mise en œuvre.