La Nation Bénin...
Le
substitut du procureur près la Cour de répression des infractions économiques
et du terrorisme (Criet) a livré ses réquisitions dans le dossier Steve Amoussou
présumé “Frère Hounvi”, chroniqueur et activiste politique, ce lundi 14 avril à
Cotonou.
Le
parquet a requis une peine de deux ans d’emprisonnement ferme à l’encontre de
Steve Amoussou, soupçonné d’être "Frère Hounvi", un activiste
politique connu pour ses critiques virulentes à l’égard du régime du président
Patrice Talon. Lors de l’audience correctionnelle tenue devant la Cour de
répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), ce lundi 14
avril, outre la peine privative de liberté, le parquet a également demandé que
l’accusé, qui s’est présenté à la barre en tant que conférencier, soit condamné
à verser une amende d’un million de francs Cfa. Steve Amoussou est poursuivi
par la juridiction spéciale pour «harcèlement à travers des moyens de
communication électronique, diffusion et initiation de fausses informations, et
provocation à la rébellion ». Il est fortement soupçonné d’être derrière le
pseudonyme "Frère Hounvi", une figure de l’opposition qui se proclame
farouchement opposée au président Talon.
Rappelons que c’est dans le cadre d’une affaire supposée d’escroquerie que Steve Amoussou a été interpellé à Lomé par des individus et conduit manu militari à Cotonou. Il aurait extorqué plusieurs millions de francs Cfa à un Béninois résidant à l’étranger. Ce dernier, après avoir été victime de l’arnaque présumée, aurait sollicité l’aide de Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi pour localiser et faire interpeller le mis en cause, qui se trouvait alors à Lomé, au Togo. Pour avoir procédé à l’enlèvement de Steve Amoussou, les deux hommes ont été condamnés à deux ans de prison ferme, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
Mais
selon le procureur spécial de la Criet, la procédure judiciaire actuelle, qui
tend vers sa fin après les réquisitions du procureur et les plaidoiries de la
défense, est ouverte à la suite de publications indiquant que Steve Amoussou
serait en réalité "Frère Hounvi". Lors de cette audience, tout comme
dans l’affaire d’enlèvement, l’accusé a plaidé non coupable, niant
catégoriquement être l’activiste en question.
La défense, pour sa part, s’appuie sur la décision de la Criet dans le dossier relatif à l’enlèvement pour dénoncer ce qu’elle considère comme une procédure entachée d’irrégularités. Les avocats de Steve Amoussou estiment que cette affaire ne devrait pas être poursuivie, allant jusqu’à saisir la Cour constitutionnelle. Toutefois, les recours engagés n’ont pas connu de succès. Le verdict est renvoyé au 26 mai.