Affichage publicitaire dans le cadre de la campagne électorale: Ce que prévoit la règlementation

Depuis le lancement officiel de la campagne électorale, vendredi dernier, les communes du Grand-Nokoué font face à une recrudescence d’affiches politiques et publicitaires dans l’espace public. Dans ce contexte, le gouvernement, à travers le ministre du Cadre de vie, rappelle avec fermeté les dispositions du décret n°2023-453 du 13 septembre 2023 portant réglementation de l’affichage publicitaire dans les communes du Grand-Nokoué. Ce texte vise à encadrer strictement les pratiques d’affichage afin de préserver l’environnement urbain, le cadre de vie et la sécurité des usagers.

Le décret s’inscrit dans une volonté plus large de lutte contre la pollution visuelle, devenue un enjeu majeur dans les grandes agglomérations comme Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji, Porto-Novo et Ouidah. L’occupation anarchique de l’espace public par des affiches publicitaires et politiques est souvent à l’origine de la dégradation du paysage urbain, de l’obstruction de la signalisation routière et de risques pour la sécurité publique. Face à ces constats, le gouvernement a jugé nécessaire de fixer des règles claires et contraignantes.

L’article 2 du décret est sans équivoque. Il interdit formellement l’apposition d’affiches publicitaires sur un certain nombre de supports jugés sensibles ou inappropriés. Sont notamment concernés les monuments naturels, qui doivent être protégés pour leur valeur environnementale et patrimoniale, les mâts de lampadaires servant à l’éclairage public, ainsi que les poteaux électriques et de télécommunication. L’interdiction s’étend également aux équipements publics liés à la circulation routière, maritime, fluviale et aérienne, afin d’éviter toute confusion ou gêne susceptible de provoquer des accidents.

Au-delà des interdictions, le décret précise les mécanismes de contrôle et de répression. Le respect de la réglementation sur l’affichage dans les communes du Grand-Nokoué est assuré conjointement par la Police républicaine et les services techniques des mairies concernées. Ces acteurs sont chargés de rechercher et de constater les infractions, de recevoir les plaintes des citoyens, et d’interpeller toute personne présumée auteur de pollution visuelle, conformément aux textes en vigueur. Cette approche concertée vise à garantir une application effective et uniforme de la réglementation sur l’ensemble du territoire concerné.

L’article 4 du décret prévoit des sanctions financières dissuasives à l’encontre des contrevenants. Tout auteur d’affichage effectué en violation de la réglementation s’expose à une amende de 50 000 francs Cfa par jour de présence de l’affichage irrégulier. Cette pénalité, cumulable dans le temps, traduit la volonté des autorités de responsabiliser les annonceurs, les partis politiques, les candidats et leurs équipes, et de mettre fin aux pratiques abusives observées lors des périodes de forte activité politique.

Alors que la campagne électorale bat son plein, le ministre du Cadre de vie a tenu à rappeler ces dispositions aux populations et aux candidats. Il a insisté sur le fait que la période électorale ne saurait justifier le non-respect des règles en vigueur. La liberté d’expression et la promotion des idéaux politiques doivent s’exercer dans le strict respect des lois et règlements, notamment ceux relatifs à la protection du cadre de vie et de l’espace public.

Ce rappel à l’ordre se veut à la fois préventif et pédagogique. Il invite chaque acteur à adopter des comportements responsables et citoyens, en privilégiant les espaces autorisés pour l’affichage et en évitant toute forme de pollution visuelle.