Aménagement et gestion des eaux des bassins du Niger et de la Volta: Près de 175 milliards F Cfa pour lesSchémas directeurs

Les Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux des bassins du Niger et de la Volta devant être mis en œuvre d’ici 2040 coûteront respectivement 172 062 607 000 F Cfa et 2 219,7 milliards de F Cfa, soit au total environ 175 milliards F Cfa. C’est ce qu’on retient des assises hebdomadaires du gouvernement, mercredi dernier.

En effet, le Bénin implémente la gestion intégrée des ressources en eau comme approche privilégiée de gestion rationnelle, efficiente et durable en vue de garantir l’eau en quantité et en qualité pour tous les usages. Sur cette base, plusieurs outils ont été mis en place dont le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux qui est un instrument de planification et d’orientation, pour la gestion durable des ressources en eau à l’échelle d’un bassin hydrographique.

La finalité d’une telle démarche est de capitaliser les initiatives prises, les expériences acquises et de mettre à la disposition des acteurs de la gestion des terres, des eaux et des écosystèmes associés, un outil de planification multisectorielle intégrée et un programme d’investissement, facilitant la prise de décisions.

Les Sdage des bassins du Niger et de la Volta sont des instruments incontournables pour construire une gouvernance efficace de l’eau, au service du développement durable, de la paix régionale et de la prospérité des populations.

Entre enjeux environnementaux, économiques et sociaux, les Sdage constituent une réponse globale aux défis liés à l’eau, tout en renforçant la coopération régionale et la résilience face aux changements climatiques.

Pertinence

Les Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) des bassins du Niger et de la Volta sont des cadres de planification stratégique essentiels pour la gestion durable et intégrée des ressources en eau dans ces deux grands bassins transfrontaliers d’Afrique de l’Ouest. Ils servent à orienter, de manière cohérente et concertée, les politiques, les investissements et les actions de gestion de l’eau à l’échelle de chaque bassin.

En matière environnementale, les Sdage permettent d’évaluer l’état quantitatif et qualitatif des ressources en eau, de diagnostiquer les pressions (pollution, déforestation, surexploitation) et de proposer des mesures de préservation et de restauration des écosystèmes aquatiques. Ils visent à garantir un équilibre entre les besoins des populations, la préservation des milieux naturels et la disponibilité future de la ressource.

Au niveau économique, ces schémas définissent les grandes orientations pour sécuriser l’approvisionnement en eau des secteurs productifs : agriculture, énergie (hydroélectricité), industrie, pêche et élevage. Ils facilitent la planification des infrastructures hydrauliques (barrages, stations de pompage, réseaux d’irrigation) et contribuent à la sécurité alimentaire et énergétique dans la sous-région.

De la même manière, les Sdage, sur le plan social intègrent les enjeux d’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement, de santé publique, de réduction des inégalités territoriales et de résilience des communautés face aux effets du changement climatique (crues, sécheresses, pénurie d’eau). Ils favorisent également une gouvernance participative et inclusive, en impliquant les États, les collectivités, les usagers, les Ong, les femmes et les jeunes dans le processus décisionnel.

Les Sdage ont aussi une grande utilité en matière de coopération régionale. Dans ce domaine, ces outils sont fondamentaux. Dans des bassins transfrontaliers comme ceux du Niger et de la Volta, ils facilitent la coordination entre les États riverains, préviennent les conflits liés à l’eau, harmonisent les politiques nationales et renforcent les mécanismes de dialogue et de solidarité autour d’un bien commun. Ils sont élaborés sous l’égide d’organismes de bassin (Abn, Abv) qui veillent à leur mise en œuvre.

Les Sdage constituent aussi des leviers de mobilisation de ressources. Ils offrent une vision claire et structurée des besoins et priorités, ce qui permet d’aligner les projets avec les priorités régionales et de convaincre les bailleurs de fonds d’investir dans des initiatives cohérentes, durables et à fort impact.