La Nation Bénin...
Dans son projet de budget 2026, le gouvernement confirme l’ancrage de sa politique sociale en misant sur l’emploi. Plusieurs programmes phares, déjà porteurs de résultats, seront consolidés afin d'accélérer l’insertion professionnelle des jeunes, soutenir les entreprises et renforcer les secteurs stratégiques.
Le gouvernement entend créer un environnement propice à l’épanouissement des compétences et à la réduction durable du chômage. Le budget général de l’État pour l’année 2026 affiche clairement l’ambition de poursuivre et amplifier les initiatives en faveur de l’emploi, considérées comme l’un des piliers de la cohésion sociale et de la prospérité nationale. À travers une série de mesures à sensibilité sociale pour un coût budgétisé de plus de 15 milliards, le gouvernement entend consolider les acquis enregistrés ces dernières années, avec une approche articulée autour de l’insertion, de la formation et de l’accompagnement des jeunes. Depuis 2016, plusieurs mécanismes d’appui ont été progressivement mis en place pour répondre à la problématique de l’emploi des jeunes, souvent confrontés au chômage, au sous-emploi ou à l’inactivité. Les résultats obtenus ont convaincu de la nécessité d’un renforcement. Le budget 2026 adopte ainsi une approche cohérente pour maintenir le financement des mesures d’ordre général qui soutiennent les entreprises et l’embauche, tout en poursuivant ou en intensifiant les programmes ciblés destinés aux jeunes diplômés et non diplômés.
Au cœur de cette dynamique, le Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement (Pspie) fait partie des priorités. Conçu pour répondre simultanément au déficit d’enseignants et au sous-emploi des jeunes Aspirants au métier d’enseignant, il vise à améliorer la qualité du système éducatif. Après plusieurs années d’expérimentation, le gouvernement a décidé d’intégrer progressivement les Aspirants au métier d’enseignant (Ame) dans la fonction publique, selon les conditions d’éligibilité définies. Cette perspective crée de nouveaux espoirs pour des milliers de jeunes, même si les besoins varieront d’une année à l’autre. Le Pspie, dans sa version consolidée, devrait améliorer la continuité pédagogique et renforcer le capital humain national.
Autre dispositif essentiel, le Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) continuera de soutenir l’intégration professionnelle de 2 000 jeunes diplômés chaque année dans le secteur privé. Le mécanisme repose sur un partenariat gagnant-gagnant entre l’État et les entreprises. D’une part, les jeunes bénéficient d’une immersion professionnelle qui renforce leurs compétences techniques et leur employabilité.
D’autre part, l’État prend en charge totalement leur salaire durant la période du programme, réduisant ainsi les coûts d’embauche pour les entreprises. Plusieurs bénéficiaires des précédentes cohortes ont déjà été confirmés dans leurs postes ou recrutés par d’autres employeurs, preuve de l’efficacité du dispositif.
Toutes les couches concernées
Le Projet d’inclusion des jeunes (ProDIJ) figure également parmi les priorités du budget 2026. L’objectif est de toucher 46 500 jeunes, en particulier ceux âgés de 15 à 30 ans, peu ou pas instruits, vivant dans des zones défavorisées ou exposés aux risques de radicalisation. Le ProDIJ vise à créer un cadre durable d’insertion socioéconomique pour les jeunes vulnérables à travers un appui à l’apprentissage traditionnel en vue de l’obtention du Certificat de qualification professionnel (Cqp) ; la mise en place du dispositif Azôli pour l’accompagnement socioprofessionnel ; et la bancarisation des bénéficiaires pour faciliter leur accès au financement. Le programme accorde une attention particulière aux femmes, qui représenteront 50 % des bénéficiaires, afin de réduire les inégalités de genre sur le marché du travail.
Dans le domaine de la santé, le gouvernement entend poursuivre le Programme spécial d’insertion des jeunes médecins stagiaires et paramédicaux, financé par le projet « Combler les écarts» de la Banque islamique de développement. Ce mécanisme prévoit des contrats de stage de deux ans pour les jeunes professionnels (médecins, infirmiers, sages-femmes, aides-soignants, etc.), avec un dispositif de sortie pour faciliter leur insertion professionnelle ou leur spécialisation. L’objectif est double : renforcer la couverture sanitaire universelle tout en offrant des opportunités d’emploi qualifié.
Enfin, le budget 2026 prévoit la continuation des recrutements directs et indirects dans plusieurs secteurs clés de la fonction publique : éducation, santé, agriculture, sécurité, finances, entre autres. Ces recrutements visent à répondre aux besoins croissants de l’administration publique et à accompagner les chantiers de modernisation engagés. Avec ce bouquet d’initiatives cohérentes et structurées, le gouvernement confirme son engagement à bâtir une économie inclusive, centrée sur la jeunesse et l’emploi. Le budget 2026 s’annonce, à bien des égards, comme un levier stratégique pour consolider l’avenir professionnel de milliers de Béninois.
Les initiatives en faveur de l’emploi offrent de nouvelles perspectives d’insertion à des milliers de jeunes