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Conflits agropastoraux: Le ministre Akotègnon éclaire le Ces

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Le ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance locale était face aux membres du Conseil économique et social (Ces), vendredi 5 décembre dernier, pour éclairer les conseillers sur les défis et perspectives liés aux conflits agropastoraux au Bénin. L’institution s’est autosaisie de la situation pour proposer au gouvernement et à l'Assemblée nationale des pistes de solutions.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 08 déc. 2025 à 00h39 Durée 3 min.
#Conflits agropastoraux #Conseil économique et social (Ces)

La question des conflits agropastoraux préoccupe le Conseil économique et social (Ces). L’examen ouvert sur le thème « La gouvernance territoriale des conflits agropastoraux au Bénin, enjeux et perspectives», a conduit plusieurs acteurs dont des ministres à présenter la situation et les mesures de lutte aux conseillers du Ces.

Vendredi 5 décembre dernier, ce fut le tour de Raphaël Akotègnon, ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance locale, d’expliquer aux conseillers la situation et ce que fait son ministère pour contribuer à conjurer le mal. Dans son exposé, il a rappelé le cadre réglementaire, fourni quelques statistiques sur l’évolution de ces conflits, évoqué le mode de gestion desdits conflits et le fonctionnement des comités multi-acteurs de concertation pour la cohésion sociale.

« La gestion durable des ressources pastorales, l’aménagement des couloirs de transhumance et la sécurisation des aires de pâturage sont des défis majeurs qui mettront à terme fin aux conflits agro-pastoraux. Les comités multi acteurs sont un maillon essentiel de la gouvernance locale et de la prévention des crises contribuant de manière significative à la cohésion sociale au Bénin. Leur efficacité repose sur la collaboration de tous les acteurs. Il urge donc de trouver les voies et moyens pour permettre aux éleveurs de ruminants de satisfaire les besoins de leurs animaux en toute saison. Pour cela, il devient nécessaire d’œuvrer à l’amélioration des pratiques d’élevage en travaillant à mieux encadrer la mobilité du bétail », a conclu le ministre Raphaël Akotègnon.

Conrad Gbaguidi, président du Ces, apprécie la qualité de la communication du ministre ainsi que la richesse de ses analyses qui ont apporté un éclairage précieux sur les enjeux liés à la gouvernance territoriale des conflits agropastoraux. « Les éléments présentés renforcent notre compréhension des dynamiques institutionnelles, des défis opérationnels et des efforts déployés par le gouvernement sur le terrain. Ils constituent une base solide pour nourrir les réflexions du Ces et orienter nos travaux en vue de formuler des recommandations constructives, réalistes et adaptées aux réalités locales de notre pays », a affirmé le président de l’institution.

Conflits inquiétants

L’action du Conseil économique et social se fonde sur la loi organique n° 2024-26 du 17 juillet 2024 qui lui confère en effet la prérogative de se saisir de sa propre initiative des questions économiques, sociales, d'intérêt général afin d'alerter le gouvernement et l'Assemblée nationale sur les réformes pertinentes. C’est dans cette optique que le Ces a proposé le thème « La gouvernance territoriale des conflits agro-pastoraux au Bénin, enjeux et perspectives ».

« La fréquence, l'intensité et la diversité des conflits agro-pastoraux observés ces dernières années au Bénin interpellent l'ensemble des acteurs et tout particulièrement le Conseil économique et social. La récurrence de ces conflits ainsi que les dégâts en vie humaine et matériel qui y sont en corollaire constituent non seulement un défi pour la cohésion sociale mais également pour la sécurité des citoyens, le développement local et la durabilité du tissu économique de nos territoires », rappelle Conrad Gbaguidi. C’est pourquoi, explique-t-il, le Ces a souhaité mieux comprendre les mécanismes institutionnels existants, les statistiques récentes et les modes de gestion opérationnels mis en œuvre sur le terrain en vue de contenir ces différents conflits. Pour le président, cet éclairage technique et institutionnel est essentiel pour nourrir les réflexions et permettre au Ces de formuler des recommandations pertinentes, pragmatiques et adaptées aux réalités du terrain.