Une nouvelle tournure dans les relations entre le Bénin et le Fonds international de développement agricole (Fida). L’institution onusienne va installer dans les mois à venir un bureau à Cotonou. Au terme de son séjour dans la métropole béninoise, Donal Brown et Bernard Hien, respectivement vice-président et directeur régional du Fida pour l’Afrique centrale et de l’Ouest sont allés faire l’annonce à Patrice Talon, président de la République, ce mercredi 19 juillet au palais de la Marina. Cette décision est le fruit de la bonne coopération entre le Bénin et cette institution onusienne depuis une quarantaine d’années. En témoignent les nombreux acquis constatés lors de la visite de la délégation du Fida à Comè, Grand-Popo, etc.
« Je suis très impressionné par le portefeuille du Fida au Bénin. Nous avons un investissement de 250 millions de dollars. Nous avons visité deux projets de culture de riz et de légumes pour les marchés local et nigérian avec plus de 500 000 bénéficiaires », informe le vice-président du Fida. Il est davantage satisfait par les investissements importants du gouvernement dans l’agriculture. « Le Bénin est l’un des premiers pays à investir dans le secteur agricole. Je ressors de cette audience pour être un ambassadeur informel du Bénin », conclut-il.
Avis partagé
Pour sa part, Bernard Hien, directeur régional du Fida, s’est voulu plus explicite sur les réalisations des bénéficiaires des financements de son institution et surtout la dynamique qui soutient la coopération. « Actuellement, au titre de notre coopération, nous travaillons à accompagner le développement d’un certain nombre de chaînes de valeur agricoles. Nous avons eu l’opportunité de visiter sur le terrain la chaîne de valeur riz où nous avons vu comment les petits producteurs sont intégrés ; cela part d’abord de l’accompagnement pour relever la productivité, et nous avons pu constater qu’il a été relevé de 110 % »,
explique-t-il. Au constat, grâce aux aménagements, la production qui se faisait à raison d’une récolte par an est passée à deux. « Nous avons pu voir comment ces producteurs sont désormais connectés avec le secteur privé pour adresser les défis qu’il y avait dans la transformation et comment la technologie, les équipements sont utilisés désormais pour permettre à la production d’être transformée et répondre aux besoins du marché. Il y a du riz qui est fait et vendu pour être servi dans les avions », a constaté le directeur régional du Fida.
Dans le domaine du maraichage qui est une autre chaîne de valeur sur laquelle la coopération travaille, la délégation avait visité le mardi un périmètre de 500 hectares sur lequel sont installés 950 producteurs qui gagnent réellement leur vie grâce au maraichage. Certains des bénéficiaires ont tellement amélioré leurs revenus qu’ils ont pu acquérir des moyens roulants conséquents, se construire des maisons décentes, etc. « Il y a aussi un marché sous régional qui existe et c’est ce que nous voulons voir : comment améliorer leurs moyens d’existence, améliorer leurs revenus et leur sécurité alimentaire. Notre prochaine coopération avec le gouvernement telle que nous l’avons expliqué au chef de l’Etat, c’est comment porter cette coopération à une autre échelle », a ajouté Bernard Hien.
Face à de telles appréciations des partenaires techniques et financiers, Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, ne peut que se réjouir. Mais il reste vigilant sur les ambitions du gouvernement. « Depuis trois à quatre ans, le portefeuille du Bénin est très apprécié. Ce qu’on a vu sur le terrain montre très bien que nous avons mis en place un certain nombre de réformes qui donnent leurs fruits », soutient-il. Ces acquis obtenus, il faudra maintenant aller plus loin. « Nous avons démontré aussi à nos partenaires que les besoins du terrain sont plus importants que les enveloppes disponibles aujourd’hui. Il faut ouvrir ; il faut satisfaire davantage et il faut contribuer au financement de l’agriculture et surtout à la formation des gens qui sont dans le secteur agricole. Nous allons davantage travailler pour que le capital humain soit formé, renforcé dans ses capacités et qu’on retourne à l’agriculture, confiant de gagner », fait comprendre le ministre.