La Nation Bénin...
Un
séminaire sur le dialogue entre juge de la constitutionnalité et juge de la
légalité s’est ouvert, lundi 25 novembre dernier à Grand-Popo, sous l’égide de
la Cour constitutionnelle. L’objectif de cette rencontre de deux jours est
d’instaurer un mécanisme de dialogue périodique entre juridictions pour une
convergence des décisions sur des questions relatives à la violation des droits
de l’homme.
Initiative
de la Cour constitutionnelle, le séminaire sur le dialogue entre juge de la
constitutionnalité et juge de la légalité permettra de renforcer la cohérence
et l’efficacité du système judiciaire. Il permet aussi aux juges de différents
niveaux de justice de partager leurs expériences, de clarifier leurs rôles
respectifs et de trouver des solutions communes aux défis juridiques
contemporains.
Y
prennent part les conseillers à la Cour constitutionnelle, la secrétaire
générale de l’institution, le procureur général près la Cour suprême, les
conseillers à la Cour suprême, des magistrats ainsi que des assistants
juridiques de la haute juridiction.
A
l’ouverture des travaux, Dorothé Sossa, président de la Cour constitutionnelle,
a souligné que le dialogue des juges qui devrait préoccuper est celui
intervenant entre les juges nationaux. Dans la mesure où il s’agit, note-t-il,
de définir une conjonction heureuse de l’action du juge de la
constitutionnalité et de celle du juge de la légalité afin de mettre les réalités
locales en perspective.
« Est-il
concevable que les droits fondamentaux soient invoqués à l’encontre d’un
particulier ? Le citoyen, non dépositaire d’un pouvoir public, est-il débiteur
des droits de l’homme ? Ne serait-il pas
possible d’envisager que l’intervention du juge de la légalité précède celle du
juge de la constitutionnalité chaque fois que le dossier l’autorise ? Aucune
solution légale n’est-elle envisageable pour prévenir la garde à vue et la
détention provisoire abusives ? ». Autant de questions qu’il a portées à
l’intention des participants face au foisonnement des recours à la Cour
constitutionnelle. Des préoccupations face auxquelles il ne s’est nullement
montré aussi passif.
Il
est de bon ton selon lui « de générer la formation de jurisprudences
compatibles entre nos différentes juridictions, d’éviter les réponses
inconciliables à une même question juridique, de prévenir les conflits négatifs
de compétences entre juridictions et de faire converger l’interprétation des
textes juridiques ».
Les
conseillers Michel Adjaka de la Cour constitutionnelle et Alexis Métahou de la
Cour suprême ont édifié les participants, à travers une communication, sur le
dialogue entre juge de la constitutionnalité et juge de la légalité.
Des réflexions ont par ailleurs été menées sur des recommandations relatives à la mise en place d’un cadre de concertation entre juridictions de la légalité et la Cour constitutionnelle pour assurer une interprétation harmonieuse des dispositions constitutionnelles.