La Nation Bénin...
Porté par un souci de prévenance, à l’approche des
élections générales de 2026, le ministère de la Justice et de la Législation a
organisé un atelier de renforcement sur le droit pénal des élections. Cette
session, qui s’est déroulée lundi 4 août dernier à l’École de formation des
professions judiciaires (Efpj), a réuni plusieurs juges et parquetiers autour
d’un partage d’expériences.
Quelles sont les infractions ou atteintes au processus
électoral, comment sont-elles constituées, que prévoient les textes quant à
leur traitement judiciaire ? A ces différentes questions, les magistrats de la
chaîne pénale sont mieux outillés pour répondre efficacement. L’atelier portant
sur le droit pénal aura été l’occasion pour les juges correctionnels, les juges
d’instruction et les parquetiers d’échanger autour des infractions commises
dans le processus électoral et du traitement judiciaire afférent.
Pour Marc Déguénon, directeur adjoint de l’Efpj, cette
formation aborde un thème brûlant et crucial. « Notre Etat, fondé sur les
principes de démocratie…, ne saurait tolérer que les procédures électorales
soient dévoyées par des pratiques malveillantes telles que les violences
électorales, la fraude, l’incitation à la rébellion…». A l’en croire, le rôle
du juge, en de pareilles circonstances, se résume au respect de la loi, à
l’intégrité du scrutin et la sanction des infractions. L’atelier organisé, lundi
dernier, visait justement à outiller les acteurs de la chaîne pénale sur la
gestion des infractions prévues par le droit pénal électoral ; clarifier les
questions de compétence juridictionnelle en ce qui concerne les infractions
commises en période préélectorale et électorale ; et favoriser une application
juste et rigoureuse de la loi, afin que la justice soit rendue avec
transparence. Car, faut-il le rappeler, la crédibilité de la justice est
tributaire de son indépendance et de son impartialité. Il était spécifiquement
question de renforcer les capacités juridiques des participants à travers une
meilleure connaissance des textes, d’approfondir les méthodes de constatations
et de qualification des infractions et de favoriser un partage d’expériences et
de bonnes pratiques entre praticiens pour une réponse plus efficace.
Pour Hilaire Badjagou, directeur des services et
professions judiciaires, cette formation à l’intention des juges
correctionnels, juges d’instruction, procureurs et substituts, s’inscrit dans
le souci de garantir un scrutin transparent notamment à travers le respect du
cadre juridique. «Cette formation vient rappeler aux magistrats, en
l’occurrence de la chaîne pénale, les infractions édictées par le législateur
en ce qui concerne les élections. Il s’agit de renforcer les capacités des
juges chargés d’appliquer les textes et d’aider les parquetiers à mieux
apprécier les dispositions prévues, pour leur permettre d’appréhender mais
aussi de faire réprimer les infractions », va renchérir le directeur adjoint de
cabinet du ministre de la Justice et de la Législation, Gilbert Ulrich
Togbonon, magistrat et formateur.
Outiller les acteurs de la chaîne pénale sur la gestion des infractions prévues par le droit pénal électoral