La Nation Bénin...
L’animation
de la vie politique reprend de plus belle suite à une certaine léthargie. Plus
de week-end où les états-majors des partis politiques n’investissent l’arène,
pour les uns défendre les actions du gouvernement et les autres, dénoncer le
mode de gouvernance actuel et promettre ciel et terre, une fois le pouvoir
conquis.
Toutes
les communes ou presque vibrent désormais au rythme de l’action politique. Les
groupes de jeunes et de femmes, les mouvements et associations de divers ordres
font l’objet d’une attention particulière. Le Bénin mis sur orbite, les actions
de développement du régime du président Talon conjuguent au passé des années de
tâtonnement, et l’espoir est permis. Des infrastructures routières au
renforcement du tissu industriel sans oublier les réformes dans le secteur de
l’emploi et de l’entrepreneuriat, rien n’échappe aux soutiens du chef de
l’Etat. Pas de répit pour le Bloc républicain et l’Union progressiste le
renouveau qui ne se sont d’ailleurs pas fait prier pour accompagner la campagne
de reddition de comptes en cours, tout en initiant leurs propres actions en vue
de la vulgarisation et de la consolidation des acquis. Dans les départements du
Mono-Couffo, le président Joseph Djogbénou de l’Union progressiste le renouveau
(Upr) invitait au cours de la tournée d’installation des cellules de base du
parti, les militants à s’organiser pour mieux gérer le pouvoir d’Etat. ‘’ Si
vous n’êtes pas organisés, comment allez-vous gérer le pouvoir quand il vous
sera transmis ?’’, s’est-il interrogé. C’est dire que l’après Patrice Talon est
bien présent dans les esprits et ses soutiens entendent conserver le pouvoir,
pour, disent-ils, poursuivre l’œuvre de développement au sommet de l’Etat. S’il
n’est aucun doute que l’Upr et le Bloc républicain se retrouvent en pole
position pour la défense de ces acquis, d’autres formations politiques telles
que Moele Bénin, le Rassemblement national (Rn) ainsi que des mouvements et autres
associations d’acteurs politiques s’illustrent dans ce registre. Des communes
aux arrondissements en passant par les quartiers de ville et villages, aucun
effort n’est ménagé pour occuper le terrain et faire passer des messages. ‘’Je
veux que des jeunes se réunissent, forment un bureau, un président, un
secrétaire et un trésorier, et nous passerons dans votre quartier pour mieux
vous expliquer les enjeux et les politiques mises en œuvre sous Patrice Talon”,
suggérait un député du Bloc républicain, lors d’une séance d’échanges avec les
populations dans la commune de Parakou. Nul besoin de spécifier que peu à peu,
la fièvre électorale monte, certes lentement mais sûrement dans les
états-majors des formations politiques.
Il
ne saurait en être autrement quand on sait que conformément aux dispositions du
code électoral en vigueur, le dépôt de candidatures, pour le compte de la
présidentielle de 2026, se fera en 2025, c’est-à-dire dans pratiquement 12
mois, et il faudrait bien avant, à défaut des primaires qui tardent à rentrer
dans les habitudes sous nos cieux, jauger, voire influencer les populations. La
classe politique se réclamant de l’opposition se prête d’ailleurs au jeu. “Nous
aurons désormais au moins quatre organes de masse sur lesquels nous avons
travaillé dans la perspective des prochaines élections générales. Il s’agit du
réseau des élèves et étudiants qui sont représentés dans toutes les communes du
Bénin, le réseau des artisans représenté dans tous les arrondissements, et le
réseau des enseignants qui s’ajoutera au réseau des femmes de la Nouvelle force
nationale qui s’est déjà enraciné”, a déclaré Apollinaire Avognon, reconduit à
la tête du parti d’opposition Nouvelle force nationale, lors du congrès
ordinaire tenu en juillet dernier.
Au
niveau du plus grand parti d’opposition à savoir Les Démocrates, représenté au
parlement et dont l’ancien président Boni Yayi est désormais le maître
incontesté, l’heure est également à la mobilisation et aux opérations de charme
à l’endroit des militants et sympathisants. De l’installation des cellules de
base ou de coordination du parti aux soutiens à des militants affectés de
diverses manières, le parti affiche une certaine proximité avec les
populations, qui le moins qu’on puisse dire, n’est pas anodine par les temps
qui courent. Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et le Mouvement
populaire de libération (Mpl), tous deux de l’opposition, tentent vaille que
vaille d’occuper le terrain dans l’espoir de se faire une place dans l’arène
politique aux élections générales de 2026. En effet, au-delà de ce que les
prochaines échéances électorales constituent un tournant décisif dans
l’histoire politique du Bénin, elles pourraient sceller le sort de certaines
formations politiques qui ne réussiraient pas à se faire un chemin. L’enjeu est
de taille et les acteurs en prennent la mesure. Ainsi, très vite, chacun prend
son destin en main en vue d’une bataille qui s’annonce très rude.