La Nation Bénin...
L’édition 2025 du Festival des masques bat
déjà son plein depuis ce samedi 2 août à Porto-Novo. Les festivités ont débuté
par le lancement d’un colloque scientifique international de deux jours pour
réfléchir de façon approfondie sur les aspects théoriques et pratiques du Fâ.
« Ifá Òrúnmìlà : introduction à une
épistémologie ». Ce thème est au cœur d’un colloque scientifique international
qui s’est ouvert, ce samedi 2 août, à l’Ecole du patrimoine africain (Epa) à
Porto-Novo, dans le cadre de l’édition 2025 du Festival des masques.
Ces échanges marquent la première activité
du Festival. Ils mobilisent une soixantaine de participants composés d’hommes
de sciences et de culture dont des chercheurs qui enseignent théoriquement le
Fâ dans les universités et des praticiens communément appelés Babalawo ou
Bokonon. Les participants sont venus du Togo, du Nigeria et du Bénin.
Le Fâ dans tous ses aspects
Les participants mènent une réflexion
approfondie sur trois axes notamment « Ifa orunmila : une gnoséologie fondée
sur le primat de l’être » ; « Figures de la femme dans les pratiques du Fâ » et
« Les différents rites du Fâ et leurs caractéristiques ». Les travaux ont été
officiellement lancés, au nom du gouvernement, par le ministre du Tourisme, de
la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola. Selon lui, ce colloque
scientifique dans le cadre du Festival des masques, qui est à sa deuxième
édition cette année, ne constitue pas seulement un événement académique. Il est
un acte de reconnaissance, un geste politique fort, qui affirme avec clarté que
les savoirs traditionnels ne sont pas des vestiges du passé, mais des sources
vivantes de pensée, de régulation sociale et de créativité contemporaine.
Dépasser les clivages
« En accueillant ce colloque, nous
engageons une réflexion de fond sur la place des savoirs endogènes dans les
politiques publiques, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la
recherche et de la culture. Il s’agit de dépasser les clivages stériles entre
tradition et modernité, entre science occidentale et pensée africaine, entre
oralité et rationalité », a indiqué Jean-Michel Abimbola. "Nous saluons
l’ouverture inédite de ce dialogue entre chercheurs et praticiens de Fâ, entre
ceux qui théorisent dans les universités et ceux qui incarnent, dans les
temples et les familles, les pratiques ancestrales. Cette alliance est
précieuse, nécessaire, urgente", a ajouté le ministre.
Le maire de Porto-Novo, Charlemagne
Yankoty se réjouit de la pertinence du thème de ce colloque scientifique, après
celui de l’édition 2024 portant sur les traces du vodun dans les arts et
cultures des sociétés post-esclavages. Il a remercié le président Patrice Talon
dont la vision et l'engagement ont permis d'institutionnaliser le Festival des
maques, offrant ainsi l’occasion unique de s’immerger dans l’authenticité de la
ville de Porto-Novo et de découvrir les trésors qu’offre cette commune. Le
professeur Mahougnon Kakpo, coordonnateur du colloque scientifique et président
du comité national des rites Vodun du Bénin, a vanté les merveilles du Fâ.
Lequel procure, selon lui, la grâce et la clairvoyance. « En tant que sagesse
universelle, savoir encyclopédique et loi morale, le Fâ enseigne, renseigne et
éclaire sur tout, notamment sur le passé, le présent et l’avenir. Le Fâ est
l’identité remarquable des pays vivant dans le golfe de Guinée », a précisé le
coordonnateur du colloque scientifique.
Festival des masques à Porto-Novo