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Fin de formation au sein de la société Admec-Ctib: 474 jeunes reçoivent leurs attestation et contrat de travail

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Leurs attestations remises par les autorités,... Leurs attestations remises par les autorités,...

La société Admec-Ctib, spécialisée dans la fabrication, l’assemblage, la réparation et la maintenance des lampadaires et autres produits dérivés, a reçu en stage et en formation dans ses locaux, 500 jeunes. Ceci, dans le cadre du Projet d’inclusion des jeunes (Prodij) initié et financé par le gouvernement du Bénin avec l'appui de la Banque mondiale. Au terme du processus, 474 ont été admis à recevoir leurs parchemins. Ils ont donc reçu leurs attestations, mercredi 14 février au palais des Congrès de Cotonou. En plus de la formation, la structure s’est engagée à les recruter tous. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 16 févr. 2024 à 03h12 Durée 4 min.
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Invités au palais des Congrès de Cotonou pour recevoir leurs attestations de fin de formation, reconnues par l’Etat au terme de huit mois de mise en stage et de formation au sein de la société Admec-Ctib, 474 jeunes  ont eu l’agréable surprise de se voir annoncer la signature de leur premier contrat de travail en entreprise. Enorme surprise pour cette première cohorte de jeunes venus des quatre coins du pays, retenus dans le cadre du Projet d’inclusion des jeunes (Prodij) initié et financé par le gouvernement du Bénin avec l'appui de la Banque mondiale. Des quatre composantes du projet, la première est mise en œuvre par l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe). Ceci, à travers «Azoli», un dispositif intégré pour accroître l'inclusion économique et améliorer l'employabilité des jeunes vulnérables. Son objectif est de réduire le chômage et le sous-emploi des jeunes par l'insertion professionnelle dans l'emploi salarié ou dans l'emploi indépendant des peu ou pas instruits. Y sont pris en compte, des jeunes garçons et filles en chômage ou sous-emploi âgés de 18 à 30 ans et ayant un faible niveau d’instruction (maximum Bepc). Le dispositif pourvoit à leur formation dans des secteurs comme l’agriculture ou l’agribusiness, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les Btp-Infrastructures, l’artisanat et l'industrie, l’économie numérique et les énergies renouvelables.

Admec-Ctib, entreprise installée dans la ville de Ouidah et spécialisée dans la fabrication, l'assemblage, la réparation et la maintenance des lampadaires et autres produits dérivés a accueilli au total 500 stagiaires qui, pendant huit mois, ont acquis des compétences techniques avérées dans le domaine des énergies renouvelables. Sur cet effectif, 474 bénéficiaires sont venus à bout du processus de stage/apprentissage. Parchemins en main, ils sont désormais sur le marché de l’emploi, prêts à déployer leurs compétences et connaissances. Mais, l’entreprise formatrice, face à la forte demande en main-d’œuvre à laquelle elle fait face sur le marché, a décidé de leur offrir une chance. Elle a promis d’en prendre deux cents pour les intégrer à ses équipes, mais, in fine, elle les a retenus tous et leur a signé des contrats de travail à cet effet. La raison de cette option, explique le directeur général de Admec-Ctib, c’est qu’ils sont tous bons et on ne peut en prendre quelques-uns et laisser le reste. 

474 chômeurs en moins, 474 familles heureuses

« Fierté et satisfaction ». Ce sont là, les mots de la deuxième adjointe au maire de Ouidah, Sabine Fourn au terme du processus qui extirpe ces jeunes gens des affres du chômage pour en faire des produits prisés sur le marché du travail. Leur fin de formation doublée de signature de contrat de travail est une source de satisfaction pour la ville de Ouidah, lieu hôte de leur formation, mais aussi pour toute la communauté, reconnait l’élue. Cette initiative lancée au mois d’avril 2023 vient ainsi de livrer ses premiers résultats et donne toutes les raisons d’y croire et d’y investir davantage, soutient-elle. Ce qui satisfait davantage Sabine Fourn, c’est le taux impressionnant de jeunes filles engagées dans le projet et même leur pourcentage dans la vague recrutée pour cette première cohorte. « L’Etat béninois change le cours du destin de 474 jeunes. Ouidah se réjouit d’avoir contribué à cette formation pour ces jeunes à qui s’ouvrent de nouvelles portes professionnelles », apprécie-t-elle.

Jean Claude Codjia, préfet de l’Atlantique se dit lui aussi dans une grande joie. Assister à la fin de formation de près de cinq cents jeunes et les voir signer leur contrat de travail est quelque chose d’inédit. Ce projet phare du gouvernement pour l’épanouissement des jeunes répond à un besoin crucial, appuie-t-il. Jean Claude Codjia invite aussi à y voir une « volonté de changer de paradigme en ce qui concerne l’emploi des jeunes notamment ceux des milieux défavorisés». Le large et diversifié éventail des bénéficiaires témoigne aussi  de la neutralité du processus de sélection, poursuit-il. Ce qui le réjouit davantage, c’est le domaine de formation. Les énergies renouvelables sont un secteur d’avenir et le fait d’y introduire autant de jeunes illustre l’attachement du gouvernement et des responsables en charge du projet au « hautement social » promu par le chef de l’Etat. Le directeur général de l’Anpe, Urbain Amègbédji, coordonnateur du Prodij et directeur général de l’Anpe, rappelle à l’occasion que le projet, tel que mis en œuvre, émane des orientations du chef de l’Etat lui-même. Il invite à y lire sa vision pour l’emploi des jeunes. Aux jeunes prêts à prendre les contrats pour aller en entreprise, il a prodigué de nombreux conseils. « Azoli vous a donné le travail. Le reste est dans vos mains. Il n’est plus question de stage mais de productivité, du travail. Travaillez avec sérieux, mettez-vous à la tâche pour aider à réaliser les objectifs de l’entreprise », exhorte-t-il. 

Main-d’œuvre de qualité pour les énergies renouvelables

Admec-Ctib est connue pour son expertise dans la fabrication, l’assemblage, la réparation et la maintenance des lampadaires et autres produits dérivés. Babacar Bathiery, son directeur général est assez émerveillé par l’entrain des jeunes qui sont passés dans ses locaux. « Ce qui m’a le plus satisfait, c’est qu’ils sont tous bons. Ils ont été techniquement bons, humainement bons et surtout résilients », témoigne-t-il. Selon lui, la formation a été longue mais ils ont tenu et ont donné le meilleur d'eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle, la structure a décidé de les garder tous. «Nous les recrutons tous parce que le besoin, c’est le triple. Le besoin technique est là et réclame de la compétence, de la discipline et de l’engagement. Je vous fais confiance », lance-t-il à ses futurs collaborateurs. «Nous sommes suivis par tout le monde y compris par le président de République… Je sais qu’au Bénin on n’aime pas avoir honte. Il ne faut pas qu’ils aient honte de nous », exhorte-t-il. Babacar Bathiery soutient que l’Afrique a besoin de main-d’œuvre pour affronter les enjeux des énergies renouvelables. Et si par le passé, la compétence faisait défaut, elle existe aujourd’hui et on n’a plus besoin d’aller la chercher ailleurs. « Nous sommes là et nous allons faire le job. Nous misons sur la qualité pour que ce que nous construisons soit durable. Vous vous déploierez au Bénin et au-delà. Je compte sur vous », assure-t-il.

D’une voix pleine d’émotions, la représentante des récipiendaires, Inayath Loka peine à réaliser ce qui se joue dans sa vie et celle de ses pairs. Comment sont-ils parvenus à s’offrir une formation que leurs moyens «ne peuvent payer en raison de leur situation»? Mieux, ils en repartent avec un contrat de travail. Eux qui, rappelle-t-elle, semblaient vivre en exclusion au sein de la société, sans évolution au plan scolaire, livrés pour la plupart au chômage et à la précarité. L’avant et l’après Azoli constituent deux moments incomparables, laisse entendre la jeune fille.

Grâce à ce programme, il est prévu au total de changer le sort de 25 000 jeunes à insérer grâce au programme, indique Modeste Kérékou, ministre des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi. Offrir des opportunités d’emploi à tous les jeunes, c’est bien le challenge que s’est fixé le gouvernement à travers les nombreux programmes et projets déployés, s’est réjoui le ministre qui, lui aussi, a prodigué de nombreux conseils aux néo-travailleurs. De leur comportement sur le marché du travail, dépendra la suite, a-t-il averti.