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Forum national sur la nutrition: Une réponse collective pour éradiquer la malnutrition au Bénin

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Forum national sur la nutrition Forum national sur la nutrition

Construire un capital humain sain et productif .Telle est l’ambition gouvernement en organisant du Forum national sur la nutrition (Fnn), mardi 12 novembre à Cotonou. Ces assises ont également permis le lancement du Projet de supplémentation nutritionnelle des mille premiers jours, pour la période de 2024 à 2028. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 13 nov. 2024 à 06h24 Durée 3 min.
#Forum national sur la nutrition

« Bâtir un Bénin où chaque enfant peut grandir, s’épanouir et même rêver grand, sans craindre les entraves de la malnutrition et carences nutritionnelles », c’est l’objectif du gouvernement, rappelé par le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané au lancement du Forum national sur la nutrition (Fnn). La mesure phare de cette politique est le Projet de supplémentation nutritionnelle des mille premiers jours, qui s'étend de 2024 à 2028, informe-t-il. La malnutrition chronique expose les enfants à des risques accrus de maladies et au retard de croissance. L'état de malnutrition augmente non seulement le risque de mortalité infantile, mais aussi les coûts de santé pour les familles et l'État. De même, les carences en nutriments essentiels affectent gravement le développement cérébral des enfants, ce qui se traduit par des limitations cognitives à vie. Les enfants dont la capacité d'apprentissage est réduite, ont des performances scolaires moindres, diminuant ainsi leurs chances d'accéder à des opportunités économiques futures. Ce cercle vicieux contribue à la persistance de la pauvreté. Bien plus qu’un challenge, la lutte contre la malnutrition est un enjeu de développement. C’est pourquoi, le Bénin part en croisade contre ce fléau. Le Forum national sur la nutrition (Fnn) qui a connu la participation des membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, des préfets, des maires des 77 communes, des représentants de la société civile et des décideurs à divers niveaux sonne la mobilisation pour en finir avec les retards de croissance qui plombent le développement cognitif chez l’enfant et donc le développement du pays. Un enfant affamé est souvent un adulte sans ambition et les carences durant les mille premiers jours de vie impactent durablement le développement cérébral des enfants, avec des conséquences difficiles à corriger plus tard, rappelle-t-il.

Le Bénin est à l’heure des réformes et celles touchant à l’alimentation et à la nutrition préoccupent tout particulièrement le président de la République, indique pour sa part, Alain Hinkatin, directeur général de l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan). Cette agence créée en juillet 2023 constitue le bras opérationnel du gouvernement dans ce domaine, agissant comme l'instrument de coordination et de suivi de la politique nationale d'alimentation et de nutrition, selon lui. Politique dont la finalité est de faire de l’alimentation et de la nutrition un pilier fondamental du développement humain au Bénin, en garantissant un accès équitable et durable à une alimentation saine et nutritive pour tous. « Le défi que nous devons relever est d'investir différemment dans la petite enfance, afin de préparer une nouvelle génération de citoyens dotés de capacités mentales et physiques adéquates, et ainsi, capables de contribuer de manière significative au développement économique et social de notre pays », plaide-t-il.

« Une belle initiative du gouvernement »

Une telle ambition impose des soutiens de taille que les partenaires techniques et financiers se disent prêts à apporter. En leur nom, Ousmane Niang, représentant résident de l’Unicef et chef de file des partenaires techniques et financiers de la nutrition « salue une belle initiative du gouvernement », celle d’avoir su réunir toutes les parties prenantes autour d’une même table. « Aucune institution ne peut parvenir, seule, à réduire la malnutrition chronique chez les enfants », soutient-il, appréciant « le leadership du gouvernement du Bénin qui a décidé d’en finir avec la malnutrition, mettant un focus sur la fenêtre des mille premiers jours afin de maximiser l’impact et créer ainsi un continuum avec le programme des cantines scolaires qui a déjà fait ses preuves ». Cette action vient s’ajouter aux importants progrès déjà réalisés en matière de santé maternelle et infantile et de lutte contre la malnutrition. 

Malgré tout, le challenge reste élevé. Un enfant sur trois au Bénin est à risque d’avoir un développement physique et cérébral non optimal, ce qui affecte leurs capacités intellectuelles et scolaires et, plus tard, leur contribution à la société. « Ces enfants peuvent souffrir de difficultés de mémoire, d’apprentissage, et plus tard, d’une faible productivité. A l’échelle d’un enfant et d’une famille, c’est dramatique», alerte Ousmane Niang. Selon lui, plusieurs études montrent combien le retard de croissance chez les enfants impacte aussi le développement économique d’une nation, provoquant des pertes de trois à huit pour cent du Produit intérieur brut. « Investir dans la nutrition n’est donc pas une dépense, et encore moins une charge sociale. C’est un investissement pour un avenir meilleur », assure le chef de file des Ptf. Aussi, assure-t-il que l’ensemble des partenaires techniques et financiers s’engage à soutenir le gouvernement du Bénin dans son effort de faire de la nutrition, en particulier celle des mères et des enfants, une priorité transversale qui améliorera les conditions de vie de la population, en lien avec sa vision de développement à l’horizon 2030 et les Objectifs de développement durable. 

Quid du Projet de supplémentation nutritionnelle?

D’un coût global de 155 milliards, le projet est conçu à partir d'une expérience pilote réalisée dans une zone sanitaire au Bénin, qui a permis de tester son acceptabilité par les populations. Les activités du projet sont complémentaires aux interventions existantes dans le secteur. Grâce à cette initiative portée en personne par le président Patrice Talon, des suppléments nutritionnels seront fournis gratuitement aux cibles et les consultations prénatales seront gratuites. Une approche de mise en œuvre graduelle a été retenue pour assurer la prise en compte adéquate des difficultés opérationnelles à l'étape de sa généralisation. Ce qu’ambitionne ici le gouvernement, c’est de contribuer à l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants de 0 à 23 mois et de travailler à prévenir les carences nutritionnelles chez les enfants au cours des mille premiers jours. L’expérience pilote de supplémentation nutritionnelle a été menée dans la zone sanitaire Akpro-Missérété, Avrankou et Adjarra pour évaluer la faisabilité de cette intervention en vue de modéliser son extension à plus grande échelle■