La Nation Bénin...
Les hôpitaux et centres de santé fonctionneront désormais
de manière à garantir la sécurité des patients. Le gouvernement a validé,
mercredi 23 juillet en Conseil des ministres, le dispositif mis en place par
l'Autorité de régulation du secteur de la santé.
Les réformes dans le secteur de la santé se poursuivent, toujours avec l'élan d'offrir des soins de qualité aux patients dans un environnement adéquat. En Conseil des ministres, mercredi 23 juillet, le gouvernement a adopté le dispositif pour la sécurité des patients en République du Bénin.
Ce dispositif, initié par l’Autorité de Régulation du
secteur de la Santé, participe de la volonté du gouvernement d’améliorer sur la
durée, la qualité des soins au niveau de l’ensemble du secteur sanitaire du
Bénin.
Son application favorisera la diminution des préjudices
causés aux patients à l'occasion des soins, l’amélioration de la qualité du
service et le regain de la confiance des populations qui devra se traduire par
une augmentation de la fréquentation des établissements de santé.
Dans son contenu, le texte prend en compte l’ensemble des
mesures institutionnelles, réglementaires et pratiques à mettre en place pour
garantir la sécurité des patients.
Il fixe les normes à respecter qui seront évaluées
suivant une série de critères essentiels, opposables à tous les acteurs
exerçant au niveau des formations sanitaires publiques et privées.
Selon Dr Lucien Dossou-Gbété, président de l’Ars, qui
expliquait les contours de l'initiative, le dispositif est « l’ensemble des
dispositions politiques et pratiques dont la présence dans l’établissement de
santé témoigne que la sécurité des patients y est une priorité et que l’établissement
et les professionnels de santé recourent aux meilleures pratiques à l’occasion
des soins ». Dans une approche méthodique et rigoureuse, il sera déployé sur
tout le territoire national pour rehausser le niveau de sécurité des patients.
Ainsi, deux manuels sont édités et seront mis l’un à la disposition des
établissements de santé de premier contact et l’autre à la disposition des
établissements hospitaliers.
Il poursuit en faisant comprendre que la construction du dispositif s’est inspirée des documents tirés de la bibliothèque de l’Organisation mondiale de la Santé. Ensuite, l’Ars a procédé à une lecture approfondie desdits documents puis à un ajustement de leur contenu à l’écosystème sanitaire du Bénin, aux cibles des Objectifs du développement durable, à l’objectif de la couverture sanitaire universelle et au changement de paradigme souhaité par les réformes.
De manière concrète, explique le président de l’Ars, la
construction s’est appuyée sur quatre principes.
Le premier principe, c’est la co-construction. Elle a
permis d’impliquer toutes les parties prenantes et d’obtenir un document
conforme à la vision du secteur de la santé. Ainsi, des groupes techniques de
travail incluant les acteurs aussi bien du secteur public que du secteur privé
ont été constitués pour amender les domaines, les normes, les critères, les
éléments mesurables, les procédures d’évaluation, la cotation et le classement
des établissements hospitaliers.
Ensuite, il y a eu la pré-évaluation, la phase test et le
réajustement. Ce dernier ayant permis de prendre en compte les amendements
proposés par les différents acteurs.
Par ailleurs, trois repères logiques ont gouverné la mise
en place du dispositif. En fait, les domaines permettent de répartir les
activités au sein de l’établissement de santé et ses relations avec les
patients et la communauté en cinq domaines que sont la direction et la gestion,
l’implication des patients et de la communauté, les pratiques cliniques
sécurisées, un environnement sécurisé et un apprentissage continu.
Méthode
En ce qui concerne les normes, elles sont au nombre de 21
pour les établissements hospitaliers et 19 pour les établissements de santé de
premier contact. Quant aux critères, ils sont 134 pour les établissements
hospitaliers et 125 pour les établissements de santé de premier contact. Ils
sont subdivisés en critères essentiels, fondamentaux et avancés.
Ce dispositif qui servira d’outil de classement des
établissements de santé sera opérationnalisé sans aucun répit. « Tous les trois
ans, des évaluations seront organisées », promet le président de l’Ars. Mais
avant, les entités sanitaires devraient disposer de 12 mois pour se mettre à
jour par rapport au contenu du dispositif.
Au plan fonctionnel, la loi n° 2020 - 37 du 3 février
2021 portant protection de la santé des personnes en République du Bénin
confère un large éventail de compétences à l’Autorité de régulation du secteur
de la santé.
Conformément à cette loi, le décret n°2019-417 du 25
septembre 2019 fixe ses attributions. Selon l’article 5 de ce décret,
l'Autorité de régulation du secteur de la santé est chargée de veiller à une
offre de soins de qualité sur toute l'étendue du territoire national, de
définir les normes de qualité pour le secteur de la santé et de conduire les
processus d'accréditation des praticiens médicaux et paramédicaux. Elle doit
aussi conduire les processus de certification des établissements sanitaires et
assurer leur suivi puis veiller au respect des pratiques médicales et
paramédicales validées.