Journée de l’artisan béninois 2025: Les festivités officiellement lancées

Le Bénin célèbre, depuis vendredi dernier, la Journée de l’artisan béninois, un rendez-vous devenu incontournable pour valoriser les métiers manuels, repenser les défis du secteur et affirmer l’importance stratégique de l’artisanat dans le développement économique du pays.

Organisée par la Chambre des métiers de l’artisanat du Bénin (Cma-Bénin) avec l’appui du Fonds de développement de l’artisanat, cette journée prendra fin le 22 juillet prochain. Pour cette édition 2025, la Cma-Bénin a donné une dimension stratégique et festive à la Journée : expositions artisanales, animations culturelles et un concours national mettant à l’honneur quatre branches spécifiques. Il s’agit des branches B2 ( Mines et carrières, construction et bâtiment ), B5 ( textile, habillement, cuirs et peaux ), B6 ( Audiovisuel et communication ) et enfin B7 ( Hygiène et soins corporels ). Parmi 271 candidatures reçues, 109 ont été jugées éligibles et huit ont été nominées pour la phase finale.

Dans son intervention empreinte d’émotion et de fierté, Soufiyanou Imorou, président de la Chambre des métiers de l’artisanat du Bénin (Cma-Bénin), a mis en exergue l’importance de cette journée qui, selon lui, est bien plus qu’une simple commémoration. « Ce moment n’est pas seulement une célébration, mais une reconnaissance nationale de la valeur de celles et ceux qui façonnent notre quotidien, notre économie et notre identité», a-t-il soulilgné. Pour lui, l’artisan béninois incarne une « force silencieuse mais puissante » qui, à travers chaque geste et chaque création, transmet un savoir-faire ancestral et nourrit l’économie nationale. Conformément aux recommandations du ministre Modeste Kérékou lors de l’édition précédente, la Chambre a revu à la hausse les gratifications afin de motiver et soutenir davantage les lauréats. Le premier prix s'élève désormais à 3 millions francs Cfa (contre 1,5 million l’an dernier), le deuxième prix passe de 700 000 à 1,5 million francs Cfa, et le troisième prix monte de 300 000 à 1 million francs Cfa. Ces efforts financiers sont complétés par un renforcement du plateau technique destiné aux finalistes pour améliorer leurs conditions de production et de prestation.

Des réformes structurantes en cours

Soufiyanou Imorou a fourni des détails sur les réformes engagées par la Cma-Bénin. Parmi elles, figurent la digitalisation et la stabilisation du Certificat de qualification professionnelle (Cqp), l’introduction prochaine de nouveaux titres professionnels dont le titre d’excellence professionnelle (Tep), le titre de maître artisan et des attestations de spécialités ainsi que la valorisation des acquis de l’expérience (Vae). Ces outils visent à améliorer la reconnaissance des compétences et à fluidifier le parcours professionnel des artisans. Autre projet phare concerne la création d’un registre biométrique des métiers et de l’apprentissage, qui doit permettre une meilleure traçabilité, une organisation renforcée du secteur et une planification stratégique plus efficace. À cela s’ajoutent des programmes de formation continue pour accroître la compétitivité des artisans béninois sur les marchés local, régional et international.

Modeste Kérékou, ministre des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi, a exprimé toute sa reconnaissance au chef de l’État et au gouvernement pour les réformes engagées qui donnent aujourd’hui un nouveau visage à l’artisanat béninois. Il a également salué le leadership de la Cma-Bénin et du Fonds de développement de l’artisanat (Fda). « Vous êtes les bâtisseurs de nos rêves, les créateurs de valeur ajoutée et les passeurs vivants de notre savoir-faire », a dit le ministre à l’adresse des artisans. Tout en insistant sur la nécessité d’adaptation face aux exigences du marché et aux nouvelles technologies, il a assuré que le gouvernement poursuivra les efforts de modernisation et de professionnalisation du secteur.

Modeste Kérékou a aussi mis l’accent sur des initiatives majeures, telles que la facilitation de l’accès aux certifications, le registre biométrique des métiers pour identifier et protéger les artisans, ainsi que le développement de partenariats stratégiques pour ouvrir de nouveaux marchés, y compris au-delà des frontières du Bénin. Cette journée, au-delà de sa dimension festive, a permis de dresser un état des lieux et de définir des perspectives claires, celles de renforcer la formation initiale et continue, de digitaliser les outils, de promouvoir l’innovation tout en préservant l’authenticité du savoir-faire béninois. Avec la dynamique enclenchée par la Cma-Bénin, l’accompagnement constant du gouvernement et l’engagement des artisans eux-mêmes, le secteur semble plus que jamais prêt à relever les défis et saisir les opportunités pour transformer durablement le paysage économique et culturel du Bénin.