La Nation Bénin...
Dans
le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le
ministère des Affaires sociales a mis en place l’initiative « Les hommes s’engagent
», vendredi 29 novembre dernier à la mairie de Calavi, en présence des
autorités locales et des cadres du ministère.
«
Riposter et se reconstruire après les violences ». Tel est le thème de la
campagne engagée dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
Cette lutte séculaire met l’accent sur la responsabilité collective et
individuelle pour la prévention des violences et le soutien aux victimes. Une dynamique
dans laquelle les hommes s’engagent pour un mieux-être de la gent féminine dans
la commune d’Abomey-Calavi. Présentant l’initiative, Nadège Ahoga, directrice
générale des Affaires sociales, fait savoir que « Les Hommes s’engagent » est
un programme lancé par le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance
avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la Population (Unfpa). Ce
programme vise à inclure les hommes dans la lutte contre les Vbg en
transformant leur rôle traditionnel, pour en faire des acteurs de changement. Angelo Ahouandjinou, maire d’Abomey-Calavi,
a, quant à lui, salué les efforts déployés pour réduire les violences basées
sur le genre et appelé à des solutions innovantes pour inverser la tendance.
Les hommes engagés proviennent de divers horizons (enseignants, agriculteurs,
leaders traditionnels, etc.) et sont formés sur des thématiques telles que la
prévention des violences, les lois protectrices et la gestion pacifique des
conflits. Leur mission est de sensibiliser les communautés, soutenir les
victimes et promouvoir une culture de respect et d’égalité.
Dans
le département de l’Atlantique, le programme a pris une ampleur considérable
depuis sa création en 2021, avec un nombre croissant de comités d’hommes
engagés (296 en 2023 contre 85 initialement). Ces comités ont animé près de 2
000 séances de sensibilisation touchant plus de 100 000 personnes et ont
orienté environ 1 500 cas de Vbg vers des structures compétentes.
Les
statistiques alarmantes des Vbg
Les chiffres recueillis entre janvier 2023 et octobre 2024 dans le département de l’Atlantique révèlent l’ampleur des Vbg au Bénin, notamment 32 610 cas enregistrés, dont 26 731 concernant des femmes. Les violences psychologiques (8 851 cas) et économiques (2 316 cas) prédominent, suivies des violences physiques (3 839 cas) et sexuelles (385 cas). Par ailleurs, les filles subissent des formes graves de violences, comme les mariages précoces (657 cas) et les grossesses précoces (3 273 cas). Ces chiffres ne représentent qu’une fraction de la réalité, car de nombreux cas ne sont pas signalés. Face à ce sombre tableau, l’engagement des acteurs communautaires est crucial. Richmond Tiémoko, représentant Unfpa et chef de file des partenaires techniques et financiers, a salué les efforts des comités «Les hommes s’engagent » et du gouvernement béninois. Il a souligné que la lutte contre les Vbg nécessite une synergie d'actions, car les conséquences de ces violences affectent profondément les victimes, leur santé mentale et physique, ainsi que leurs droits fondamentaux. Il a relevé une progression encourageante dans les dépôts de plaintes, ce qui témoigne d'une prise de conscience croissante grâce à des initiatives comme cette campagne. Néanmoins, il a insisté sur la nécessité de continuer à mobiliser les ressources pour faire face aux défis persistants.
Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a exprimé sa gratitude envers tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les Vbg, mettant en lumière les avancées réalisées grâce aux efforts collectifs. Elle a évoqué les initiatives gouvernementales, notamment l'amélioration des taux de scolarisation des filles et leur réussite dans les filières scientifiques, comme un levier pour réduire les inégalités et prévenir les violences. La ministre des Affaires sociales a salué les résultats positifs obtenus par les comités « Les Hommes s’engagent », notamment leur capacité à sensibiliser les communautés, orienter les victimes et influencer positivement leurs pairs.