La Nation Bénin...
Le chef de l’État, le président
Patrice Talon a sacrifié au devoir constitutionnel de présenter l'état de la
Nation à la Représentation nationale.
Occasion pour lui, ce vendredi 20 décembre de dresser le bilan de ses
actions à la tête du pays.
A nouveau,
je me fais le devoir et le plaisir de venir ici, dans le temple de la
contradiction politique (constructive), vous entretenir sur l’état de notre
nation.
Honorables
députés, alors que le monde
s’enfonce globalement dans un cycle d’incertitude et d’instabilité, que les
foyers de tensions se multiplient ici et là, déstabilisant l’économie mondiale,
que la démocratie, l’ordre mondial, la coopération internationale et le climat
paraissent plus que jamais mal en point, le Bénin continue sans tapage,
d’avancer sur le chemin de son développement et de la consolidation de son unité.
Nos succès
sont incontestables dans tous les domaines, même si leurs effets ne sont pas
toujours immédiatement perceptibles.
Le seul
domaine dans lequel nous sommes toujours à la peine, reste celui de la lutte
contre le terrorisme sur la frontière nord du territoire.
Malgré nos
efforts qui nous permettent de contenir le mal, voire de le faire reculer, nos
forces de défense et de sécurité positionnées sur nos lignes de frontière nord
continuent d’être éprouvées par des terroristes en totale liberté dans des pays
voisins.
Cependant,
je peux vous affirmer que les investissements qui sont en cours, tant en
matériels, en infrastructures, qu’en ressources humaines, nous permettront sous
peu, de tenir les terroristes loin de notre territoire.
La cherté
de la vie et le faible pouvoir d’achat du plus grand nombre d’entre nous,
demeurent eux aussi pour moi, un point d’insatisfaction et de peine.
Mais en
vérité, un pouvoir d’achat suffisant pour chacun de nous tous, n’est-il pas
l’objectif final de notre action commune ?
Est-il
réaliste que, venant de si loin, nous soyons déjà tous, satisfaits de tout
?
Nous n’y
sommes pas encore, mais ensemble nous
construisons jour après jour le pays, afin qu’il offre à chacun, à terme, les
meilleures opportunités d’épanouissement en fonction des efforts fournis.
C’est ainsi
que, dans chacun des domaines fondamentaux permettant au pays de parvenir à
cette étape, nos progrès sont continus et incontestables.
Depuis 2016, notre pays progresse par notre travail à nous tous.
Les
observateurs avisés affirment qu’on n’a jamais vu autant de chantiers ouverts à
la fois au Bénin.
L’eau
potable n’arrête pas de gagner de plus en plus de localités et s’établit en
cette fin d’année à 80% de taux de pénétration de la population contre 42% en
2016.
Le retard
que nous avons pris en raison des nombreux échecs de forage dans les régions
difficiles est en train d’être rattrapé.
Il en est
de même dans le secteur de l’électricité où nous sommes victimes de notre
propre succès en ce que l'explosion du branchement des ménages et l'arrivée
d'un grand nombre d’industries gourmandes en énergie électrique, dépassent
largement nos prévisions et planifications.
Mais nous serons au bout de nos peines dans les 24 mois à venir.
Dans le
secteur des infrastructures, la cité ministérielle, la cité administrative
d’Abomey-Calavi, les cités départementales, les multiples édifices
administratifs et d’institution, les innombrables marchés modernes ruraux et
urbains qui font de plus en plus notre fierté comme jamais, et j’en passe,
témoignent de nos prouesses sans pareilles.
Le secteur
de la santé n’est pas en reste et le meilleur s’annonce déjà.
Le Centre
Hospitalier International d’Abomey-Calavi, l’hôpital de zone de Savè ou celui
de Tchaourou sont autant d’exemples qui nous donnent l’avant-goût de ce qui est
en cours.
Dans le
secteur productif, notre dynamisme reste soutenu et enviable.
L’industrie,
l’agriculture, le commerce, les services et l’artisanat progressent de manière
remarquable.
La
mécanisation agricole est en train de connaître un succès et une pénétration
dépassant toutes les prévisions.
Il en est
de même pour l’industrialisation du pays dont la vitesse surprend tout le monde
avec ses exigences de matières premières agricoles suscitant quelques
controverses et justifiant ainsi que le progrès nécessite souvent des
sacrifices.
Quant au
bon fonctionnement de notre administration publique, le constat reste éloquent
même si beaucoup d’efforts restent à faire.
Elle se
dépolitise complètement pour être plus efficace, et le seul critère pour y
accéder est définitivement le mérite.
Nos
services publics se dématérialisent et sont de plus en plus accessibles aux
usagers faisant reculer les tracasseries et la corruption.
L’école
béninoise a oublié les années scolaires irrégulières émaillées de grèves
sauvages.
Le
microcrédit s’est définitivement débarrassé de l’allégeance politique et du
rançonnement et le nombre de bénéficiaires ne cesse de croître.
Le secteur
judiciaire s’améliore de plus en plus, même si l’effectif de magistrats
nécessaire reste largement insatisfait faute de postulants qualifiés.
Mais l’Etat
met les bouchées doubles pour combler le déficit et assurer la formation.
Quant à la bonne gouvernance, notre pays continue de se distinguer et vient d’être classé 2ème en Afrique et 1er de l’espace francophone d’Afrique en matière de transparence budgétaire.
Enfin, il
n’échappe à aucun regard que le Bénin s’impose de plus en plus comme un pays de
rayonnement artistique, culturel et touristique.
Tout ceci
est possible parce que nous mobilisons davantage de ressources financières au
plan interne et en assurons une gestion rigoureuse pour financer les projets
structurants afin d’améliorer nos infrastructures, développer nos secteurs
productifs, créer des emplois et améliorer le bien-être de nos
populations.
Tout cela
permet au Bénin d’être plus crédible sur la scène internationale et de rassurer
les partenaires qui lui font confiance.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Vous
l’aurez remarqué, je ne suis pas venu vous abreuver de chiffres évocateurs ou
d’une liste impressionnante de nos réalisations.
Vous êtes
acteurs et co-auteurs, au même titre que l’ensemble de nos concitoyens, de
toutes ces réalisations ; vous qui nous donnez les moyens législatifs et qui
contrôlez notre action pour nous pousser à performer davantage.
Au
demeurant, vous avez été témoins de la tournée de reddition de comptes que le
Gouvernement a entreprise cette année dans nos 77 communes.
Cette
démarche qui célèbre la démocratie participative a ainsi offert l’occasion
d’échanges directs avec les populations dans tout le pays.
Partout,
elles ont exprimé leur satisfaction pour les réalisations visibles et ont
surtout demandé que la dynamique qui les porte se poursuive et s’amplifie.
Et au cas
où nous-mêmes, Béninoises et Béninois, acteurs au quotidien de ces avancées, ne
les remarquons pas parce que nous avons encore des attentes insatisfaites ou
parce que nous restons parfois enfermés dans le déni de nos propres succès, il
y a des regards extérieurs qui nous observent, nous félicitent, nous envient et
nous rassurent que nous sommes sur le bon chemin.
A titre
illustratif, le Bénin vient d’être classé par les organismes spécialisés, parmi
les 25 destinations touristiques les plus prisées au monde pour l’année
2025.
Cette
performance inédite n’est autre que le résultat de notre action résolue pour le
développement touristique et il est clair qu’elle va s’améliorer encore avec
l’achèvement de nombreux chantiers en cours dans le pays.
C’est le
signe que nous avons eu raison de commencer à révéler notre riche patrimoine touristique créateur d’emplois et de
richesse.
Dans la
même veine, suivant le classement du Forum économique mondial, le Bénin est
aujourd’hui 5ème en Afrique pour la qualité de son réseau
routier.
S’il est
vrai qu’on ne mange pas la route, il est pourtant vrai que la route fait
manger.
Plus que
jamais, nous pouvons affirmer que le chemin du développement passe par le
développement de la route.
La preuve
est que partout, nos concitoyens en réclament davantage en précisant, que c'est
bien de la nouvelle qualité de routes qu'ils parlent.
Cette qualité qui caractérise
désormais notre action comme l’illustre notre réseau routier, est devenue la
marque de la gouvernance publique du Bénin et celle de sa signature, de sorte
que la notation de notre pays ne cesse de s’améliorer.
Récemment
d’ailleurs, notre notation est passée de B à 2B dans un environnement pourtant,
globalement difficile.
Ainsi,
notre pays se positionne parmi les meilleures signatures d’Afrique
sub-saharienne et peut emprunter à des taux de plus en plus bas.
Un autre
exemple par lequel la communauté internationale cite notre pays comme modèle,
est notre programme de cantines scolaires grâce auquel nous donnons par jour un repas chaud à plus de 1,3
million d’écoliers dans plus de 80% de nos écoles primaires publiques dont 95%
d’écoles en milieu rural.
De fait,
d’autres pays viennent de plus en plus s’inspirer de notre modèle.
Un dernier indicateur et pas des moindres, Cotonou vient d’être classée
première ville la plus propre de l’Afrique de l’Ouest et sixième de toute
l’Afrique.
Cela est
certes flatteur, mais notre volonté est de faire toujours mieux car nous avons
vocation à être les meilleurs en tout.
Tout ceci
devrait nous convaincre que notre Bénin se construit grâce à nos propres
efforts, et c’est cela le secret de tout développement socio-économique durable
: savoir compter sur soi avant le soutien des autres.
Mais à quoi
devons-nous une telle dynamique qui nous vaut les prouesses remarquables que le
monde relève et apprécie ?
Dans un
contexte où nous n’avons encore mis en évidence aucun gisement minier,
l’ampleur et la qualité de nos réalisations tiennent de notre volonté de
changer de destin, de notre ardeur au travail, mais davantage de l’état d’esprit
qui nous caractérise désormais.
Cet état
d’esprit, c’est celui d’avoir pris conscience que seul notre travail peut nous
sortir de la pauvreté et nous offrir les conditions de vie auxquelles nous
aspirons tous.
Cet état
d’esprit, j’en ai la conviction, a inspiré nos Guépards dans leur campagne de
qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations de Football édition
2025.
Il leur a
permis de surmonter les difficultés même lorsque cela paraissait impossible, pour revenir sur le devant
de la scène continentale.
J’ose
croire qu’ils y puiseront désormais les ressources pour s’y maintenir et viser
encore plus haut.
Monsieur le Président,
Viser plus
grand et plus haut, au-delà des individus et des petits groupes, doit être
aussi le leitmotiv de notre pays dans son ensemble.
C’est cela
qui va accroître nos performances, les densifier, les porter à échelle afin
qu’elles impactent de plus en plus et durablement la qualité de vie.
Pour y
parvenir, nous avons besoin, aujourd’hui et surtout à l’avenir, de ressources
humaines aptes, capables d’exploiter au mieux leurs capacités au service de la
nation.
Or, il est
un fait que le retard de croissance affecte particulièrement les enfants au
cours des 1000 premiers jours de leur vie, c’est-à-dire du 3ème mois de gestation jusqu'à l'âge de 2 ans,
période durant laquelle le cerveau de l'enfant se développe pour l’acquisition
du potentiel cognitif nécessaire à la construction du capital humain.
Le
Gouvernement a-t-il initié le projet de supplémentation nutritionnelle des 1000
premiers jours qui vise à préserver nos enfants des préjudices irréversibles
des carences nutritionnelles durant cette période et, ainsi, leur permettre de
grandir en bonne santé avec la préservation de tout leur potentiel cognitif et
intellectuel.
Grâce à ce
projet dont la phase pilote est déjà en cours et qui sera bientôt généralisé
dans tout le pays, nous fournirons gratuitement des suppléments nutritionnels
aux femmes enceintes, aux femmes allaitantes et aux enfants de 6 à 24
mois.
Mieux, les
frais de consultations prénatales dans les centres de santé publics seront pris
en charge par l’Etat pour faciliter l’accès aux suppléments nutritionnels au
plus grand nombre de femmes
enceintes ciblées par le projet.
C’est l’une
des raisons d’être de l’Agence nationale de l’Alimentation et de la Nutrition.
Associées à
cela, la pertinence et la qualité de l’éducation et de la formation constituent
des prérequis indispensables dans le processus de développement
socio-économique.
C’est
pourquoi, et vous le savez déjà, le
Gouvernement a fait le choix d’une refonte totale de notre système éducatif en
vue de donner la primauté à l’enseignement technique et la formation
professionnelle.
Là-dessus,
parce que les travaux de construction proprement dits n’ont pas commencé, je
sais que certains doutent encore de la réalité du programme de mise en œuvre de
30 lycées techniques agricoles, de 8 écoles de métiers dans les secteurs de
l’énergie, du numérique, des bâtiments et travaux publics, de la menuiserie du
bois et de l’aluminium, de l’eau et de l’assainissement, de la maintenance des
véhicules et des équipements industriels, du tourisme, de l’hôtellerie et de la
restauration, de la mode et du textile.
Je
comprends les impatiences mais je voudrais faire observer que les études
techniques ont pris plus de temps que prévu, en raison des standards que nous
exigeons désormais au Bénin.
Elles sont
maintenant achevées et les travaux de construction et d'équipement de ces
écoles, de ces lycées techniques de métiers, démarreront dans les tout prochains mois, sachant que les
ressources financières nécessaires sont déjà disponibles à plus de 440
milliards de francs CFA.
Ces
programmes permettront notamment à tous les apprenants, quels que soient leurs
profils, d’acquérir des compétences en temps réel selon leurs besoins et ceux
du marché du travail.
Il est à
rappeler que, dans la perspective de cette révolution qui s’annonce pour notre
secteur éducatif, le Gouvernement finance depuis quelques années déjà, la formation, sur place et à
l’étranger, de plus de 700 nouveaux enseignants devant servir dans le
sous-secteur.
De même, un programme de recyclage et
de perfectionnement est en cours de préparation à l’endroit des enseignants en
situation de classe.
Enfin, pour
être complet sur ce sujet, je voudrais rappeler que le Gouvernement a entrepris
de mettre en place pour la rentrée scolaire 2026, six lycées scientifiques et
deux écoles normales supérieures scientifiques de référence
internationale.
C’est dire,
mesdames et messieurs, que l’année
2024 qui s'achève a consolidé nos acquis et poursuivi la dynamique au-delà de
nos attentes.
Fort de ce
constat, je m'en voudrais de ne pas vous exprimer, honorables députés toutes
tendances politiques confondues, ma conviction largement partagée par la
plupart de nos concitoyens et qui se résume comme suit :
Le Bénin
notre pays a trouvé son chemin et cela est irréversible, peu importe l'opinion
et le souhait des nostalgiques en quête d'un retour à notre passé honteux.
Finie,
finie l'usurpation du pouvoir politique par des vendeurs d'illusions
incompétents et mal intentionnés.
Aucune
supplication, aucun râlement, aucune menace ne nous fera reculer.
Honorables députés, aucun compromis politique
préjudiciable à notre développement ne sera concédé, pour plaire à qui que ce
soit ou pour satisfaire un quelconque consensus politique.
Le Bénin
est au-dessus de tout ; la démocratie et la compétition politique devront,
désormais, être exclusivement et absolument au service de notre développement.
Vive le progrès !
Vive le Bénin !
Je vous remercie
Le chef de l’État, le président Patrice Talon a sacrifié au devoir constitutionnel de présenter l'état de la Nation à la Représentation nationale. Occasion pour lui, ce vendredi 20 décembre de dresser le bilan de ses actions à la tête du pays.