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Nutrition des enfants: Patrice Talon exhorte à l’action

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Patrice Talon, président de la République du Bénin Patrice Talon, président de la République du Bénin

La conférence internationale sur la nutrition, tenue samedi 27 septembre dernier à Cotonou, a été marquée par le discours de Patrice Talon, président de la République. Cette intervention réitère l’engagement du gouvernement qui place la nutrition au centre des enjeux de développement humain, économique et sociétal. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 29 sept. 2025 à 09h12 Durée 3 min.
#Nutrition des enfants

Plus qu’un discours, c’est un véritable manifeste pour l’avenir du Bénin, voire de l’Afrique, qu’a livré Patrice Talon, président de la République, à l’ouverture de la Conférence internationale sur la nutrition. Le chef de l’Etat a lancé un appel clair, sans ambiguïté, à prendre conscience de ce que la nutrition des 1000 premiers jours de vie détermine le potentiel cognitif, la santé et, par conséquent, le développement d’un individu, d’une communauté et d’une nation entière. Selon lui, le développement individuel et collectif ne dépend pas uniquement de notre environnement, mais de ce que nous sommes capables d’en faire. Cette capacité d’action, a-t-il poursuivi, est directement liée aux capacités cognitives qui constituent « l’élément le plus précieux de notre nature humaine ».

« Si la richesse principale, voire exclusive d’une Nation est sa ressource humaine, que la qualité de cette ressource réside principalement dans son potentiel cognitif et que ce potentiel dépend des conditions de constitution de chaque individu, pourquoi ne devrons-nous pas chercher par tous les moyens, ce qui permet ou ne permet pas la constitution effective et conséquente de ce potentiel ? Cette question qui constitue l’objet de notre conférence, mesdames et messieurs, paraît désormais sans intérêt puisque la science nous a révélé avec certitude que le plein potentiel cognitif se construit au cours des 1000 premiers jours de la vie, soit du 3e mois de gestation jusqu’à l’âge de deux ans et que la qualité de la nutrition durant cette période en est un facteur déterminant », a déclaré le chef de l’Etat. Son discours replace ainsi la nutrition au cœur de la transformation du continent africain. « En nourrissant correctement nos enfants, nous bâtissons une Afrique plus forte, plus résiliente et plus autonome », a poursuivi le président de la République.

Exit la malnutrition !

Le chef de l’Etat a également évoqué une réalité souvent passée sous silence : la malnutrition, qui est un facteur majeur de transmission de la pauvreté entre générations. Une mère malnutrie donne naissance à un enfant fragile, qui, à son tour, s’il est malnutri, sera limité dans son développement et sa capacité à saisir les opportunités offertes par la société. Ce schéma, reproduit à grande échelle, constitue le socle silencieux mais puissant de la pauvreté chronique des pays africains. « Cette chaîne, si elle n’est pas brisée, finira par faire de la pauvreté une fatalité. Et cette fatalité est

inacceptable », a martelé le chef de l’Etat.

Le discours présidentiel a été aussi bien un cri d’alarme qu’un appel à l’action collective. « Ma conviction est qu’il nous faudra une mobilisation générale sans ambages. Celle des Etats qui doivent inscrire la nutrition au cœur de leurs politiques publiques. Celle des partenaires techniques et financiers dont le soutien sera décisif. Celle enfin des familles, premières gardiennes de la santé et de l’avenir des enfants », situe le chef de l’Etat.

Pour lui, la nutrition ne doit plus être une option, mais un impératif stratégique. Il a ainsi encouragé les participants à considérer cette conférence comme plus qu’un simple cadre d’échanges, mais un moment charnière pour renforcer les convictions, stimuler les engagements et tracer une nouvelle voie pour l’Afrique.

L’Afrique face à sa responsabilité

L’Afrique, a reconnu le chef de l’État, est la région la plus concernée par la malnutrition, avec des conséquences désastreuses sur le plan sanitaire, éducatif et économique. Pourtant, c’est le continent qui détient en lui-même les leviers de sa transformation. En investissant dans la nutrition, il peut réduire considérablement les inégalités, accroître sa productivité, améliorer la performance scolaire et construire des sociétés plus prospères. Patrice Talon a également exprimé sa foi en l’Afrique, en sa capacité à se libérer du piège de la dépendance aux ressources minières ou à l’aide internationale. « Nous pourrons nous passer sans regret de ressources minières et de l’aide au développement », a-t-il soutenu, si nous investissons massivement et intelligemment dans le développement de notre ressource la plus précieuse qu’est l’intelligence humaine.