La Nation Bénin...
Les
dernières données du Bulletin d’information et d’alerte précoce sur la Sécurité
alimentaire (Biap-San) de la Cellule technique de Suivi et d’appui à la gestion
de la sécurité alimentaire du ministère de l’agriculture (Ct-Sagsa) révèlent
des pluies irrégulières et crues inquiétantes au Bénin.
Entre
excès d’eau au Nord et déficit hydrique au Sud, le mois d’août 2025 a mis à
rude épreuve les équilibres climatiques et agricoles du Bénin. Les dernières
données du Bulletin d’information et d’alerte précoce sur la sécurité
alimentaire (Biap-San) révèlent un tableau contrasté: fortes pluies et
inondations dans les bassins du Niger et de l’Ouémé, sécheresse persistante
dans plusieurs zones méridionales. Cette situation crée une dynamique
contrastée dans la campagne agricole 2025-2026, entre bonnes perspectives au
Nord et inquiétudes dans les zones méridionales. Selon le Bulletin
d’information et d’alerte précoce sur la Sécurité alimentaire (Biap-San), la
pluviométrie du mois d’août a oscillé entre extrêmes: à Matéri, dans l’Atacora,
on a enregistré jusqu’à 228,7 mm d’eau en quatre jours, tandis qu’à Ouidah,
dans l’Atlantique, les précipitations n’ont pas dépassé 1,5 mm. Ces écarts
illustrent le déséquilibre climatique entre les zones agroécologiques.
Les cumuls pluviométriques décadaires révèlent un excédent dans le Nord et le Centre, notamment à Parakou, Kandi et Savè, mais un déficit persistant à Cotonou, Bohicon et Natitingou. Selon les dernières données du Bulletin d’information et d’alerte précoce sur la sécurité alimentaire, les effets sont déjà visibles. Alors que les champs du Nord profitent d’une croissance vigoureuse, les cultures du Sud montrent des signes de stress hydrique. Les analyses du Biap indiquent par ailleurs que le mois d’août a été moins pluvieux que juillet, mais avec un pic record de 501,5 mm à Matéri. Les longues séquences sèches, parfois supérieures à vingt jours, ont aggravé la situation au Sud, ralentissant le développement du maïs, de l’arachide et du niébé.
Dégâts dans plusieurs localités
A l’inverse, dans le Nord, la persistance des pluies a entraîné des crues alarmantes dans les bassins du Niger et de l’Ouémé. Les communes de Malanville, Karimama, Parakou, Pèrèrè et Zagnanando figurent parmi les plus touchées. Le niveau du fleuve Niger a atteint 938 cm à Malanville, soit 88 cm au-dessus du seuil d’alerte. Dans le Zou, à Zagnanando, le fleuve Ouémé a débordé à 885 cm, dépassant également le seuil critique. Les dégâts sont considérables, des hectares de manioc, de riz et de cultures maraîchères ont été engloutis, des habitations envahies, et des familles déplacées. Les autorités locales, appuyées par le ministère de l’Intérieur, ont enclenché un dispositif de veille et d’assistance, tandis que les mairies procèdent au recensement des sinistrés. Ces épisodes traduisent la fragilité croissante du système agro-climatique. Entre déficit hydrique au Sud et excès d’eau au Nord, les agriculteurs font face à des défis multiples. Les experts du Biap préconisent un renforcement des dispositifs de prévention, la promotion de cultures tolérantes aux excès d’eau et la mise en œuvre d’un appui d’urgence aux producteurs sinistrés. C’est dire que la gestion durable de l’eau reste au cœur de la sécurité alimentaire nationale.