La Nation Bénin...
À l’occasion du colloque international sur la régulation
médiatique à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, le
professeur Tahirou Djara a insisté sur la nécessité d’investir dans la
recherche et de former les cadres des instances de régulation à une utilisation
éthique et évolutive des outils technologiques. Pour lui, seule une approche
proactive et innovante permettra de relever les défis posés par l’Intelligence
artificielle dans le monitoring des médias et la régulation des processus
électoraux.
Durant deux jours, experts, membres du Réseau des
instances africaines de régulation, représentants d’institutions et
personnalités politiques se sont réunis autour d’un thème majeur: « Régulation
médiatique des élections à l’aide du numérique et de l’intelligence
artificielle ». Parmi les intervenants, le professeur Tahirou Djara, professeur
titulaire du Cames et chef du département Génie informatique et télécommunications
à l’Université d’Abomey-Calavi, a apporté un éclairage particulier sur les
défis et perspectives liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA)
pour le monitoring des médias. Dans sa communication, le professeur Djara est
revenu sur l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans le
processus électoral et plus globalement dans la régulation de l’espace
médiatique. Selon lui, l’IA offre des opportunités considérables pour améliorer
l’efficacité et la réactivité des instances de régulation, notamment dans la
surveillance des contenus et la détection des dérives. « J’ai eu l’opportunité
d’entretenir les participants sur les enjeux du monitoring des médias à l’aide
de l’intelligence artificielle et de formuler des recommandations fortes pour
une régulation intelligente de l’espace médiatique béninois, et au-delà,
africain », a-t-il confié.
Au cœur de ses recommandations, le professeur Djara
plaide d’abord pour un investissement conséquent dans la recherche et le
développement. « Ces outils ne vont pas tomber du ciel. Les instances de
régulation doivent intégrer dans leurs budgets des lignes spécifiques pour
soutenir l’innovation et développer des solutions adaptées à nos réalités »,
a-t-il insisté. Il a également mis l’accent sur la nécessité de former les
cadres des organes de régulation à une utilisation éthique et responsable de
l’intelligence artificielle. «Aujourd’hui, nous parlons de l’IA, mais demain,
ce seront d’autres technologies. Les systèmes adoptés doivent donc être
évolutifs pour faire face aux tentatives de contournement et rester efficaces
», a-t-il souligné. Dans le cadre de sa présentation, le professeur Djara a
salué l’engagement de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication
(Haac) du Bénin. Il a qualifié la présence et l’action de cette institution de
« fusée éclairée », affirmant qu’elle s’est lancée dans une dynamique
irréversible de régulation modernisée et intelligente de l’espace médiatique
national.
Confiant, il estime qu’avec l’impulsion du président actuel de la Haac et la mobilisation des experts, des solutions concrètes verront le jour très rapidement. «Je ne vais pas parler à sa place, mais je pense qu’à très court terme, des réponses appropriées seront mises en place pour renforcer la régulation et garantir un espace médiatique plus sain et plus fiable », a-t-il conclu. Ce plaidoyer du professeur Tahirou Djara rappelle l’urgence, pour les acteurs institutionnels et scientifiques, d’agir de concert pour anticiper les mutations technologiques et préserver l’intégrité des processus démocratiques, notamment à travers une régulation proactive, éthique et innovante.
Professeur Tahirou