La Nation Bénin...
Les
dignitaires de la communauté peule étaient au palais de la Marina, vendredi 27
décembre dernier, où ils ont échangé avec le président de la République. Cette
rencontre qui leur a permis d’exprimer leur désarroi et amertume contribue à
renforcer la cohésion nationale et intégrer tous les acteurs sociaux au
processus de développement.
Le Bénin est un et indivisible. La loi fondamentale le stipule expressément. De ce fait, toutes les communautés s’équivalent et ont le droit d’apporter leur contribution, selon leurs spécificités, au développement du pays. En tout cas, Patrice Talon, président de la République, veille à ce qu’aucune communauté ne soit marginalisée ou stigmatisée. Il continue ainsi d’œuvrer au renforcement de la cohésion nationale. C’est ce qu’on retient de manière concrète des échanges qu’il a eus avec les dignitaires peuls, vendredi 27 décembre, au palais de la Marina. « Heureux de recevoir les dignitaires et divers responsables de la communauté. Ce n’est pas souvent qu’un tel privilège m’est donné », a introduit le chef de l’Etat, se réjouissant de ces discussions qui revêtent pour lui une importance capitale. En lançant les échanges, il se doutait certainement que les membres de cette communauté vivaient diverses frustrations et ne cherchaient que des oreilles attentives comme les siennes pour avoir un soulagement et espérer une meilleure considération dans la société. « La communauté peule est en danger. Il faut qu’on vous le fasse savoir. Chaque fois qu’on nous attaque, on dit que c’est sur ordre du chef de l’Etat… Nous subissons également des arrestations basées sur de fausses informations ou des dénonciations abusives ou calomnieuses basées sur des querelles interpersonnelles et des adversités politiques, l’abattage systématique des animaux en transhumance même dans des zones autorisées, des représailles collectives suite à des actes isolés commis par des individus », ont laissé entendre, parfois en larmes, des dignitaires peuls face au premier citoyen. L’illustration concrète de ces difficultés a été donnée par une femme de la communauté. « Le domaine a été offert à nos maris par le défunt roi. Mais à la mort de ce roi, l’actuel roi et ses fils ont déclenché une procédure judiciaire nous demandant de quitter les lieux. Après quatre ans de procès, le verdict allait dans le sens du déguerpissement », témoigne cette dame, la cinquantaine révolue. La conséquence immédiate, c’est que toutes les familles ont dû s’installer sur un hectare avec impossibilité de cultiver, ni d’entreprendre quoi que ce soit. Dans le désarroi, ces populations appellent le chef de l’Etat au secours pour que désormais on évite les amalgames dans les opérations de sécurisation. Les Peuls voudraient également que leur communauté ne soit plus stigmatisée et que les procédures judiciaires soient accélérées pour plus d’équité.
La communauté peule ne s’est pas trompé d’interlocuteur dans sa démarche
Assurance
La communauté peule ne s’est pas trompé d’interlocuteur dans sa démarche. Ses desiderata ont été bien notés par le chef de l’Etat qui promet d’y trouver des solutions adéquates. « La manière dont nous avons discuté me donne encore plus de force pour mettre les pieds sur l’accélérateur », a-t-il rassuré. Il s’engage ainsi à œuvrer pour que cette frange de la population ne soit plus victime des maux dénoncés. Ainsi, la lutte contre l’insécurité ne sera plus utilisée pour abuser des individus de la communauté. Il ne sera plus contesté aux Peuls et aux éleveurs la propriété partagée de la terre et l’employabilité des jeunes sera améliorée. De la même manière, il faudra faire en sorte que l’élevage produise de la richesse.
« Ce
n’est pas parce qu’une communauté a un mode de vie nomade qu’elle n’a pas la
propriété partagée de l’espace de vie. Au début, l’homme était nomade. Et
d’ailleurs, on observe combien la quête de bien-être nous amène à quitter notre
territoire de naissance. C’est pour dire que la vie, quels que soient ses
différents modèles, permet aux communautés humaines de trouver chacune son
compte. Il n’en demeure pas moins que la terre est un bien partagé à la fois
par ceux qui restent au même endroit pour leur mode de vie socioculturel ou
leur travail ainsi que ceux qui choisissent de bouger pour leurs activités
professionnelles », estime le président de la République. La preuve de
l’engagement du chef de l’Etat, c’est que le Bénin a adhéré au code pastoral qui
est une disposition internationale et promeut la sédentarisation des éleveurs■