La Nation Bénin...
La deuxième édition des consultations médicales foraines dans les maisons d’arrêt et prisons a été officiellement lancée, mardi 17 décembre à la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi. Pendant plusieurs jours, les détenus bénéficieront de manière particulière des soins de santé grâce aux équipes de médecins qui iront vers eux sur leurs lieux de détention.
Ambiance particulière à la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi, ce mardi 17 décembre. Dans des locaux temporaires implantés dans la cour principale, des agents de santé reçoivent, tour à tour, avec toutes les précautions requises, les détenus. Une preuve que même détenus dans les maisons d’arrêt et prisons, les citoyens doivent continuer à jouir des droits humains, y compris celui d’avoir un libre accès à des soins de santé adéquats. Les articles 8 et 26 de la Constitution béninoise garantissent ce droit à tous les citoyens quels que soient leurs origine, statut social et autres. Pour ce faire, le gouvernement reste dans la logique du respect strict de cette obligation et s’emploie à mettre en branle tout le mécanisme institutionnel et opérationnel nécessaire. C’est du moins le sens à donner au lancement, mardi 17 décembre à la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi, de la deuxième édition des consultations médicales foraines en faveur des détenus.
En
effet, la santé des détenus dans les prisons béninoises, comme dans de nombreux
autres pays, soulève des défis majeurs, notamment en raison de conditions de
détention souvent précaires. Pour pallier ces difficultés et offrir un accès
équitable aux soins médicaux, les autorités béninoises ont mis en place des
consultations médicales foraines spécifiquement destinées aux détenus. Ce
dispositif, tout en répondant à un besoin urgent de prise en charge médicale
dans les établissements pénitentiaires, représente aussi un exemple
d’innovation dans le secteur de la santé publique.
Les
consultations médicales foraines pour les détenus sont des initiatives qui
permettent d’amener les services de santé directement dans les prisons, mais
aussi dans les zones éloignées ou difficiles d’accès. Ce modèle de soins est
particulièrement adapté aux détenus, souvent confinés dans des lieux où les
infrastructures de santé sont insuffisantes ou inexistantes.
Le
principal objectif de ces consultations est de garantir un accès aux soins de
santé pour tous les détenus, indépendamment de leur statut socio-économique. En
amenant les médecins dans les prisons, le gouvernement fait bénéficier aux détenus une prise en charge immédiate sans
avoir besoin de se déplacer ou d'attendre des mois pour une consultation.
Pour
Dr Chastine Chabi N’dah Sékou, coordonnatrice de la zone sanitaire
Abomey-Calavi -Sô-Ava, ce sont 16 médecins appuyés par 16 infirmiers qui vont
parcourir les maisons d’arrêt pour des consultations médicales gratuites. Elle
a aussi rappelé l’importance de cette expérience unique.
Pour
soutenir la pertinence de cette campagne en faveur des détenus, François
Hounkpè, directeur de l’Agence pénitentiaire du Bénin (Apb), donne les
statistiques de la première édition. Selon lui, en 2023, 10 087 détenus ont été
consultées sur 18 172 personnes ciblées. Sur cet effectif, 29 patients ont
donné des signes de situation critique qui ont conduit les autorités à décider
de leur prise en charge médicale immédiate par des médecins compétents. De la
même manière, 1 857 autres détenus ont été orientés vers des médecins
spécialistes pour des soins particuliers selon leurs besoins spécifiques. «
L'organisation de cette activité est nécessaire en raison de la vulnérabilité
dans laquelle se trouvent les détenus... La vulnérabilité est favorisée par le
poids de la détention et le choc», a expliqué le directeur de l’Apd qui estime
que c’est une preuve du respect des droits des détenus à travers l'offre de
soins de santé de qualité.
Il
importe de préciser qu’en dehors de ces consultations foraines, les maisons
d’arrêt et prisons disposent d’équipes médicales permanentes pour les premiers
soins aux détenus■