La Nation Bénin...
La maison des jeunes de Lokossa a accueilli, dans l’après-midi d’hier jeudi 27 novembre, une délégation conduite par le député Augustin Ahouanvoèbla dans le cadre de la tournée explicative de la révision de la Constitution adoptée depuis quelques jours par l’Assemblée nationale. Cette séance a regroupé des jeunes, femmes et autres groupes sociaux de la ville de Lokossa.
La tournée explicative de la révision de la Constitution a mobilisé autour de Augustin Ahouanvoèbla, à la maison des jeunes de Lokossa, plusieurs élus de la circonscription électorale dont Dakpè Sossou ainsi que le préfet du Mono, Bienvenu D. Milohin. L’objectif de cette tournée, révèle le chef de la délégation, est de présenter les grandes innovations que porte la modification constitutionnelle, adoptée le 14 novembre dernier par l’Assemblée nationale. D’entrée le député Augustin Ahouanvoebla a tenu à rassurer l’assistance sur ce que la révision constitutionnelle ne proroge guère le mandat du président Talon qui, dit-il, doit passer la main dans quelques mois. L’ensemble de ces dispositions entrera en vigueur à partir des élections générales de 2026. A l’en croire, le président Talon a certes beaucoup fait en dix ans, mais il devra passer la main au candidat de la majorité qui fera mieux que son maitre. D’ailleurs, l’élève a le devoir de mieux faire que son maître. Il poursuit en invitant les populations de Lokossa à suivre le mouvement en cours et dont l’objectif est de porter un des leurs à la tête du pays.
En ce qui concerne les nouveautés dans la Constitution révisée, c’est Thierry M. Adankanhoundé de la direction départementale du Développement du Mono-Couffo qui s’est chargé de les présenter en kotafon (langue locale). Il a évoqué cinq nouveautés. Il s’agit du Sénat, une nouvelle institution, qui est composé de membres de droit, incluant les anciens présidents de la République, de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle, ainsi que les chefs d’État-major des forces de défense et de sécurité. Désignés par le président de la République et le président de l’Assemblée nationale, des membres nommés complèteront cette liste, sans dépasser un cinquième du total des membres. La taille de cette chambre devrait se situer entre 25 et 30 sénateurs et des limites d’âge ont été prévues pour garantir le renouvèlement des instances.
Du septennat
Thierry Adankanhoundé a ensuite abordé la réforme des mandats électifs notamment l’institution du septennat. Il s’agit d’un mandat de 7 ans pour le président de la République, les députés, les maires… Les mandats des députés et des conseillers communaux passent également à sept ans, renouvelables. S’agissant de la trêve politique, elle sera décrétée pour 6 ans. Désormais, c’est à la fin du mandat que les oppositions pourront se faire entendre; ceci pour favoriser un climat apaisé propice pour l’exercice des mandats. Le cadre de la direction départementale du Développement du Mono-Couffo a également évoqué la fin de la transhumance politique. Ainsi, toute démission d’un député de son parti entraînera désormais la perte automatique de son siège, dans le but de limiter le nomadisme politique.
Pour ce qui est du parrainage, il demeure une exigence mais ne sera plus nécessaire pour le président en exercice, qui voudrait rempiler, et son colistier.
Après les présentations, les échanges avec les populations ont été francs. Si certains saluent les innovations, d’autres ont exprimé des craintes surtout en ce qui concerne les ambitions des jeunes qui seront étouffées parce que tout semble désormais fait pour que ceux qui seront élus soient réélus sans contestation et sans parrainage. Pendant ce temps, les nouvelles ambitions qui naitront ne pourront pas s’éclore. Des réponses ont été données aux préoccupations des uns et des autres par les membres de la délégation.
La délégation conduite par le député Augustin Ahouanvoèbla a présenté aux populations de Lokossa les grandes innovations que porte la modification constitutionnelle