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Sommet sur la transformation numérique en Afrique de l'ouest et du centre: Accélérer les réformes et investissements pour l'emploi des jeunes

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Ces assises pensent le futur numérique de l’Afrique qui réduit les fractures numériques, accélère le développement et accroit l’employabilité de la jeunesse africaine Ces assises pensent le futur numérique de l’Afrique qui réduit les fractures numériques, accélère le développement et accroit l’employabilité de la jeunesse africaine

L’Afrique ne compte pas rater le rendez-vous  de la révolution numérique. Les efforts se multiplient pour faire du continent un acteur majeur de cette quatrième révolution mondiale. C’est dans cette dynamique que se tient à Cotonou, les 17 et 18 novembre, le sommet régional sur la transformation numérique en Afrique de l’ouest et du centre, permettant aux acteurs de faire le point de la marche numérique du continent et d’identifier des pistes pour accélérer la transformation. L’événement est coorganisé par le gouvernement béninois et le groupe de la Banque mondiale.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 18 nov. 2025 à 08h43 Durée 3 min.
#Transformation numérique

Le sommet régional sur la transformation numérique en Afrique de l’ouest et du centre, qui s’est ouvert à Cotonou, est la symbolique d’une Afrique qui bouge et qui prend une part active dans la transformation numérique et l’innovation dans le monde. Pour les acteurs, il n’est pas question que le continent rate le train de la révolution numérique comme ce fut le cas notamment pour la révolution agricole et la révolution industrielle.

La rencontre de Cotonou se veut une plateforme d’échanges stratégiques et de débats d’idées qui pourraient aboutir à des politiques publiques transformatrices.

Ces assises pensent ainsi le futur numérique de l’Afrique, ce futur qui réduit les fractures numériques, accélère le développement et accroit l’employabilité de la jeunesse africaine.

« Le sommet régional sur la transformation numérique en Afrique de l’ouest et centrale est un moment clé pour faire le point sur les objectifs de transformation numérique de l’Union africaine à l’horizon 2030», affirme le groupe de la Banque mondiale. A terme, il aboutira à une déclaration commune pour accélérer les réformes et investissements dans le secteur numérique, en vue de favoriser la création d’emplois dans la sous-région.

La rencontre permettra également d’identifier un ensemble d’engagements et de mesures concrètes pour encourager l’investissement du secteur privé dans le numérique, tout en offrant une plateforme de partage des bonnes pratiques et d’harmonisation des politiques et réglementations, dans le but de créer des marchés numériques régionaux. En organisant la rencontre de Cotonou, les dirigeants africains et l’institution de Bretton woods souhaitent réduire la fracture numérique pour connecter davantage de personnes en Afrique de l’ouest et du centre, développer les capacités nécessaires en intelligence artificielle en Afrique de l’ouest et du centre, et créer davantage d’emplois numériques dans la sous-région grâce à l’accélération de la numérisation et au marché unique du numérique.

Incontournable

« Le numérique n’est plus un choix. C’est une obligation économique, sociale et stratégique », affirme Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation. Elle rappelle l’importance des infrastructures numériques, ajoutant que la transformation numérique du continent ne peut réussir sans une vision partagée, des cadres réglementaires robustes, des échanges transfrontaliers de données, des talents formés en quantité et en qualité, et une collaboration régionale assumée.

Pour Ousmane Diagana, vice-président pour l’Afrique de l’ouest et du centre de la Banque mondiale, l’Afrique est à un moment charnière, et il est important que sa jeunesse, qui a très bien saisi l'opportunité qu'offre le digital, puisse contribuer à accélérer la dynamique de transformation digitale de sorte que dans les marchés, les villages, où le téléphone portable est devenu l'outil le plus utilisé, que l'ensemble de l'économie puisse être portée par le numérique, afin d’ériger le continent au rang des nations qui ont réussi leur transformation. « Lorsque l'innovation rencontre les besoins, les vies changent », s’exclame le vice-président. Mais attention, le saut de grenouille n’est pas automatique, dit-il, rappelant la nécessité de travailler à relever en amont certains défis.

« L'adoption du numérique et de l'intelligence artificielle récompense la détermination dans la préparation et la focalisation sur les objectifs à atteindre. Nous devons être lucides sur nos défis à surmonter. L'accès aux infrastructures reste inégal, notamment dans les zones rurales et enclavées. Le coût encore élevé des services et équipements freine l'adoption du numérique, surtout par les micro, petites et moyennes entreprises, et les populations vulnérables, qui ont encore le difficile choix à opérer entre leurs besoins quotidiens et la nécessité d'avoir un outil si vital. Le déficit de compétences pour un usage productif du numérique est également préoccupant, en particulier chez les jeunes et les femmes. Les risques sociaux et économiques d'une intelligence artificielle mal encadrée sont également très importants et peuvent être dommageables », renseigne-t-il.

D’après lui, pour transformer la promesse numérique et de l'intelligence artificielle en progrès réels, et se donner des objectifs à atteindre avant la fin de la décennie sur les chantiers prioritaires, il est important de retenir certaines choses qu’il cite, partant de la réduction de la fracture numérique à la canalisation des capitaux vers les entreprises qui créent un impact, passant par le cadre juridique, les infrastructures et la création du marché unique du numérique.

Mutualiser les efforts

Seuls dans leurs coins, les pays africains vont émerveiller, mais ensemble, ils pourront créer l’exploit d’une Afrique dont les secteurs vitaux respirent par le numérique. C’est en tout cas de cette Afrique qui parle d’une seule et même voix et qui accélère sa transformation, que rêvent les dirigeants réunis à Cotonou.

« Le temps des projets isolés est passé. Nos pays doivent mettre en place des synergies telles que la mutualisation des câbles sous-marins, la construction d’infrastructures numériques transfrontalières ou encore la mise en commun de solutions d’intelligence artificielle. Ce sommet n’est donc pas un sommet régional de plus. C’est pourquoi, le Bénin est honoré d’être le lieu de formulation de cette vision commune de transformation numérique pour l’Afrique de l’ouest et du centre, dans la diversité des contextes nationaux », affirme la ministre béninoise du numérique.

« Il est temps pour nous de renforcer nos partenariats», appuie Abdoulaye Bio Tchané, ministre d'État chargé du Développement et de la Coordination de l'action gouvernementale, représentant le chef de l’Etat Patrice Talon. Ce qui commence par, « premièrement, l’accélération de la diffusion du haut débit ; deuxièmement, il faut consolider la gouvernance numérique ; troisièmement, soutenir massivement les talents, les entreprises technologiques... Et enfin, garantir que la transformation digitale bénéficie à tous et que nul ne soit laissé de côté. Nous avons donc une opportunité unique… Si nous mobilisons nos compétences, nos ressources et nos partenariats, le numérique deviendra l'un des fondements majeurs de la prospérité de l'Afrique de l'ouest et du centre », assure Abdoulaye Bio Tchané.

Après l’ouverture officielle des travaux, une keynote, des panels et le huis clos des ministres du numérique des pays d’Afrique de l’ouest et du centre ont meublé la journée d’hier. Aujourd’hui, un troisième panel discutera de la création d’emplois en Afrique de l’ouest et du centre grâce à la digitalisation accélérée et au marché unique du numérique. La cérémonie de clôture viendra boucler la boucle. mais avant, les dirigeants africains vont adopter la déclaration de Cotonou visant à accélérer les réformes et investissements dans le secteur numérique.