Système partisan béninois: Ces changements auxquels Moele-Bénin appelle (Créer une 25e circonscription électorale ?)
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Jacques Ayadji, président du parti Moele-Bénin
Au-delà d’une simple réunion statutaire, le congrès ordinaire tenu récemment par Moele-Bénin a été sanctionné par des résolutions fortes, si fortes qu’on n’est pas loin de parler de petites révolutions.
Par
Isidore GOZO, le 03 oct. 2023
à
06h26
Durée 3 min.
#Système partisan béninois
Réunis en Congrès ordinaire, samedi 2 septembre dernier au palais des Congrès de Cotonou, militantes, militants et responsables du parti Moele-Bénin ont relevé le défi de tenir, à bonne date, les rendez-vous statutaires du parti, comme c’est le cas depuis le 28 juillet 2018, date de sa création. Placé sous le thème « Moele-Bénin résolument en marche »,
ce tout premier congrès ordinaire de l’histoire du parti, a permis à ses militants de juger de sa bonne santé, de son enracinement, de sa résilience, des valeurs fortes qu’il porte, des ambitions et de la qualité du militantisme depuis sa création. Mais s’il est apparu aux congressistes que leur parti est aujourd’hui plus que jamais fort de l’intérieur, l’occasion du palais des Congrès de Cotonou a été saisie pour l’approbation du nouveau logo du parti, mais aussi et surtout pour prendre des résolutions fortes.
Des lauriers
Au cours du congrès, il y a eu la reconduction de Jacques Ayadji en qualité de président de Moele-Bénin à la suite d’une élection, conformément aux statuts et règlement intérieur du parti. Il aura la lourde responsabilité de diriger le parti pour les cinq prochaines années, à la tête du Bureau politique national. Des résolutions portant sur des problématiques d’actualité ont été également adoptées. D’où la motion de félicitations adressée au Bureau politique national sortant. Le congrès a salué « le travail titanesque abattu au cours de ces cinq dernières années » par le président Jacques Ayadji, « principal artisan de la réussite collective, en dépit des nombreux vents contraires qui se sont dressés sur le chemin ».
Le congrès a reconnu « son leadership, ses convictions et valeurs républicaines désormais partagées à tous les niveaux du parti », mais aussi « sa vision éclairée pour un Bénin inclusif, et lui renouvelle toute sa confiance ».
Des résolutions prises, on note également celle relative à la nécessité de la clarification de l’idéologie politique des partis politiques au Bénin. Dans son esprit, il apparait important pour Moele-Bénin qu’à la lumière des différentes idéologies, les Béninoises et Béninois puissent aisément se retrouver dans les aspirations réelles portées par chaque formation politique afin de permettre aux électeurs, de pouvoir opérer des choix éclairés. Moele-Bénin estime qu’un parti politique sans idéologie clairement affichée n’en est pas un. Le parti demande par conséquent au gouvernement et à l’Assemblée nationale de prendre les dispositions pour la relecture, en conséquence, de la charte des partis politiques.
Relecture progressiste
Tout en appelant à mettre fin ou à mieux encadrer la transhumance politique en République du Bénin, Jacques Ayadji et les siens ont adopté une résolution de soutien au chef de l’Etat dans la perspective d’une réflexion sur un mode de gouvernance adapté aux réalités socio-culturelles et cultuelles du Bénin. Selon eux, les modèles et concepts démocratiques, même s’ils font leurs preuves ailleurs, ne peuvent être efficacement importés d’un pays à un autre. Ils doivent être contextualisés et correspondre aux besoins réels de gouvernance, de développement sociopolitique, économique et d’efficacité.
Moele-Bénin invite également la classe politique nationale et les pouvoirs publics à se rendre à l’évidence des imperfections flagrantes du nouveau système partisan et à œuvrer pour son amélioration. A cet effet, le parti appelle à une réforme plus juste, qui mettra tous les partis politiques sur le même pied d’égalité au départ des joutes électorales et qui règlera efficacement le problème de la transhumance politique et celui de l’absence d’idéologie affichée par les formations politiques. Sur la même lancée, une résolution est prise et porte sur la création d’une vingt-cinquième circonscription électorale au profit de la diaspora béninoise. Toutes choses qui permettront de donner à la représentation nationale, un visage beaucoup plus réel, à travers la prise en compte des voix, des besoins et des expériences des compatriotes vivant à l’extérieur du pays. Ce plaidoyer s’inscrit dans l’optique d’une amélioration du système partisan et d’une meilleure participation des filles et fils du Bénin à la gestion de la chose politique. Jacques Ayadji et ses camarades seront-ils suivis sur ces voies de relecture de la charte des partis politiques ?
Tant les points sur lesquels ils appellent à un renouveau affectent l’Adn du système partisan tel qu’il évolue jusqu’à présent.