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21 ans après sa disparition: Gnonnas Pedro, l’immortel !

Culture
Gnonnas Pedro, l’immortel ! Gnonnas Pedro, l’immortel !

Tout concourt à l’immortalité de Gnonnas Pedro. Roi il était, artiste il fut. Et comme ni l’un ni l’autre ne meurt jamais, le pape de la salsa béninoise vit encore et continue de faire danser ici et ailleurs.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 13 août 2025 à 11h15 Durée 3 min.
#Gnonnas Pedro, l’immortel ! #Pedro #Salsa #Africando #Musique #Bénin

Sossou Pierre Gnonnan Kouassivi à l’état civil, son identité musicale est plus connue. Gnonnas Pedro n’en finit pas de faire danser par ses compositions, 21 ans après son décès. Le 12 août 2004, la voix chaude et inimitable de Gnonnas Pedro s’éteignait à Cotonou, au Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga. Vaincu à 61 ans par un cancer de la prostate, l’homme laissait derrière lui un héritage musical immense, façonné par des décennies de créativité et de passion. Vingt-et-un ans plus tard, ses chansons résonnent encore dans les mariages, les bars, les cérémonies officielles et sur toutes les plateformes numériques, confirmant que Gnonnas Pedro n’a jamais vraiment quitté la scène.


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Un artiste aux mille couleurs

 

Polyglotte musical, il chante en mina, adja, yoruba, français, anglais et espagnol. Cette richesse linguistique lui permet de toucher un public diversifié, au Bénin comme à l’international. Dans les années 1960 et 1970, il évolue au sein de formations prestigieuses comme l’orchestre Poly-Rythmo de Cotonou ou les Dadjes, avant de rejoindre l’African All Stars. C’est en 1973 qu’il compose « Feso Jaiye », chanson devenue l’hymne officiel des Jeux panafricains cette année-là.

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De Cotonou aux scènes du monde

 

Mais le tournant majeur de sa carrière reste sans aucun doute son affiliation à Africando, collectif international réunissant les meilleurs salseros africains. Un club de papitos bien rodé dont il deviendra le chanteur principal. La bande à Pedro continue encore de faire bouger sur les pistes de danse aux rythmes de ces nombreuses mélodies inspirées par ses talent, mais aussi par sa fibre africaine aux influences cubaines. « Gnonnas Pedro n’était pas seulement un musicien, c’était un pont entre les cultures, un homme qui faisait voyager nos racines à travers des rythmes universels », se souvient Alain Boco, promoteur culturel.

Un héritage toujours vivant

 

Sa discographie, riche et variée, continue d’inspirer les nouvelles générations. La chanteuse béninoise Faty a récemment repris l’un de ses titres à succès, prouvant que son œuvre traverse les époques. Au-delà de la salsa, Pedro est aussi l’inventeur du Lintin, danse inspirée des traditions béninoises, et l’un des artisans du rapprochement entre musiques africaines et afro-cubaines. « Comme beaucoup de musiciens d’Afrique de l’Ouest, Pedro regardait du côté de Cuba. Mais lui y a ajouté sa touche béninoise unique », témoigne Ulrich Avognon, un passionné de sa musique. « Quand on écoute ses chansons, on ressent la joie, l’élégance et la fierté d’être béninois », ajoute-t-il.

Et comme nul n’est censé être prophète chez lui, malgré son aura internationale, peu d’initiatives officielles rappellent aujourd’hui son parcours. Plusieurs acteurs culturels plaident pour la création d’un festival ou d’un prix musical à son nom, afin de graver son héritage dans la mémoire collective. « Pedro mérite un hommage national à la hauteur de son talent. Sa musique a fait rayonner le Bénin sur les scènes du monde, il ne faut pas que les jeunes l’oublient », insiste Ulrich Avognon.  

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