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FESTINVOCAL/troisième édition: Faire de la voix, le premier instrument des artistes

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 20 mai 2015 à 03h57

La troisième édition du Festival international des voix de femmes du Bénin (FESTINVOCAL) démarrée le 12 mai dernier a pris fin, samedi dernier sur une note de satisfaction générale. Initiateur, organisateurs et participants se sont séparés sur des notes d’espoir, fiers d’avoir une fois encore travaillé à l’avènement d’artistes aux talents purs qui s’écartent de la tricherie et du jonglage.

Deux grands spectacles ont permis aux artistes participants à la troisième édition du Festival international des voix de femmes du Bénin (FESTINVOCAL) de révéler au public et surtout à leurs fans, l’utilité et le bien-fondé de ce festival qui n’en est qu’à sa troisième édition. Le premier a eu lieu, vendredi 15 mai dernier au «Yes papa» et le second, au théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. A chacune de ces occasions, les festivaliers qui ont évolué sur scène ont épaté plus d’un avec leur timbre vocal. Elles ont en effet démontré que l’objectif de FESTINVOCAL qui est de faire de la voix, le premier instrument des artistes, se concrétise d’année en année. Sur les deux jours de spectacles, Koudy, Faty, Chokki, Jenny Jellah, Nicole du groupe Karavan … ont presté. En dehors de ces voix, Anna Téko qui passe pour être l’une des plus belles voix de la musique béninoise a été également appréciée par le public. Malgré son jeune âge, Anna Téko totalise bientôt 30 ans de vie musicale, sans pour autant que sa voix ait pris des rides. Et c’est la raison pour laquelle elle a été invitée, non seulement à prester, mais aussi à partager son expérience avec ses consœurs. Le souci de brassage intergénérationnel et une confrontation d’expérience entre la vieille école, disons plutôt celle traditionnelle et l’actuelle classe des musiciens justifie par ailleurs, l’invitation à cette troisième édition de FESTINVOCAL de la griotte Gnon Yérékou de Tchaourou. Et à y voir de près, cette présence, en tout cas aux dires de Serge Ologoudou s’est révélée bénéfique pour les autres participantes qui ont su profiter de son expérience.

Apprendre à communiquer avec son public

En trois ans seulement, cette initiative rêvée et concrétisée par Serge Ologoudou, a aidé plus d’un artiste à entrevoir autrement sa carrière. Malgré cette avancée notée au niveau des participants, l’initiateur lui se refuse toute autosatisfaction.
«Un telle entreprise nécessite peut-être une dizaine d’années, mais l’essentiel c’est de commencer d’abord et d’y aller étape par étape. Ainsi, on finira par atteindre l’objectif fixé», expliquait Serge Ologoudou, samedi dernier à l’Institut français de Cotonou, en marge du spectacle de clôture de son festival. Lequel objectif vise pour l’essentiel à aider les artistes à se départir un peu des facilités offertes par les nouvelles technologies. Fort de son expérience de manager d’artistes, Serge Ologoudou soutient que c’est «la voix qui devrait être le premier instrument des artistes» et tout le reste suivra. «On ne peut faire la musique qu’avec la machine, la programmation…», interdit-il, soutenant que l’artiste a besoin de sa voix pour partager une émotion et communiquer avec le public. «Sans prétention, en trois éditions, on ne pourra pas tout réussir, mais l’idée est soutenue et les gens apprécient de plus en plus la démarche de FESTINVOCAL qui leur crée le cadre, l’environnement et l’opportunité de perfectionner leur voix», souligne-t-il. Eu égard à ces avancées, Serge Ologoudou entrevoit la prochaine édition avec plus de sérénité. L’engouement observé autour de la troisième édition et les appréciations des spectateurs qui disent avoir suivi des prestations de bonne facture augurent selon lui, de ce que la prochaine édition se veut mieux que celle-ci, une autre fête de la musique béninoise autour des voix féminines d’artistes du Bénin.