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Fonds de développement des arts et de la culture: Des balises qui rassurent

Culture
Le Fdac pour redonner de la joie aux acteurs culturels en manque de financement Le Fdac pour redonner de la joie aux acteurs culturels en manque de financement

L’écosystème culturel béninois retrouve un nouveau jour à la faveur de l’avènement du Fonds de développement des arts et de la culture (Fdac). Ce nouvel outil de financement et d’appui à la production culturelle sous toutes ses formes fait la joie des acteurs et s’annonce comme un maillon fort pour la promotion des industries culturelles et créatives. Pour y arriver, il faut préserver le joyau des maux et handicaps qui ont eu raison de ses aînés.

 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 30 oct. 2024 à 01h49 Durée 2 min.
#arts et de la culture

Ce n’est pas la première fois que le Bénin marque un engagement fort en faveur du secteur culturel à travers un fonds de soutien/financement. Des initiatives similaires ont germé par le passé, sous diverses appellations. Des guichets aux objectifs divers ont été consacrés au secteur des arts et de la culture sans pour autant combler les attentes. Le fameux milliard culturel qui a alimenté diverses initiatives de soutien au secteur reste l’une des expériences les plus décevantes. A l’instar du Burkina qui, à partir d’un projet similaire, a fait décoller son industrie cinématographique, on voyait le Bénin sur la pente ascendante avec cette cagnotte qui aura finalement fait plus de mal au secteur que de bien. Le Bénin n’est pas parvenu à tirer son épingle du jeu, ni même à booster le secteur. La raison, c’est que les nombreuses entités qui se sont succédé pour la gestion de cette cagnotte ont laissé de côté les objectifs à elles assignés pour d’autres fins. Conséquence, le fonds, du moins l’ex-fonds consacré aux arts et à la culture a été dissous par le gouvernement. Cet autre fonds qui a vu le jour sous le pouvoir Talon sur les cendres des autres initiatives du genre portées par le régime Yayi n’a pas comblé les attentes. Le décret n° 2022-577 du 19 octobre 2022 portant dissolution du Fonds des arts et de la culture et nomination de son liquidateur est venu signer son arrêt de vie. Le Conseil des ministres tenu à la même date a décortiqué les maux qui ont obligé le gouvernement à décider de l’arrêt de ce qui était considéré comme une bouée de sauvetage pour les acteurs culturels. « Au niveau du gouvernement, nous n'avons pas l'impression que les actions du Fac ont impacté la scène culturelle béninoise, au niveau principalement des Industries culturelles créatives (Icc) », avait expliqué dans la foulée de la dissolution, Jean-Michel Abimbola, ministre en charge du secteur. Il a reconnu qu’il y a des « insuffisances ». Lesquelles fondent la décision de l’Exécutif de refonder le fonds et de lui donner un nouveau contenu. L’une des raisons principales de cette dissolution est le mécanisme de financement. Au bout du rouleau, il n’aura produit aucun résultat. Il ne reposait sur aucune base solide. En vrai, le service était à la tête du client. Favoritisme et corruption ont eu raison des vrais projets culturels dont la plupart des porteurs n’ont pas eu accès au guichet.

L'Exécutif a fait l’option d’un nouveau mécanisme de financement plus souple et efficace pour la production culturelle et artistique en cohérence avec le Programme d'action du gouvernement. La finalité, créer une économie culturelle au Bénin qui valorise et promeut le potentiel du secteur. L’ossature du nouveau Fonds dissipe les doutes quant à sa crédibilité. Certains projets peuvent obtenir jusqu’à trente millions de francs Cfa, ce qui suppose des projets pertinents, bien structurés avec de réels impacts sur le développement du secteur. Autre élément, la contribution est limitée à 70 % du budget global. La mise en place d’organes de contrôle rigoureux, tels qu’un Conseil artistique, des assesseurs indépendants, garantissent la transparence des processus de sélection et d’attribution des ressources aux demandeurs, de même qu’un suivi post-financement. Enfin, aucune discipline n’est laissée en rade. Arts plastiques, design, art urbain, mode, cinéma, littérature, théâtre, danse, cirque, musique, humour… Tout l’écosystème est visé et tout besoin de financement dans le secteur est comblé par ce nouveau fonds■