La Nation Bénin...
Avant ce jeudi 28 septembre, dans la cité impériale de Nikki, la sortie
des tambours sacrés devant une foule de festivaliers enthousiastes, mercredi 27
septembre, a annoncé le démarrage effectif de la célébration
Le mystère autour des tambours sacrés reste entier à chaque
célébration de la Gaani, dans la cité impériale de Nikki. L’édition 2023 n’a
pas dérogé au cérémonial organisé, à la sortie des tambours de leur emplacement
secret, ce mercredi 27 septembre. C’est sous l’autorité du Sinaboko, Son
Altesse impériale Sero Torou Touko Sari et des dignitaires de sa cour.
En effet, les tambours sacrés ont été sortis, mercredi,
pour annoncer que l’édition 2023 du festival culturel et cultuel de la Gaani
aura bel et bien lieu ce jeudi 28 septembre à Nikki. C’est un cérémonial vécu
dans une ambiance solennelle, caractérisée par un symbolisme autour des
tambours sacrés.
« La veille de la célébration de la Gaani, il est procédé à
la sortie des tambours sacrés accompagnés des trompettes. C’est l’acte qui
confirme que l’évènement aura lieu. Il symbolise aussi bien son effectivité que
la voix de ralliement de tout le Barutem », explique le sociologue et
consultant culturel baatonu, Koto Séro Simin. « Ce n’est pas dans une case que
ces tambours se jouent, mais publiquement en un lieu consacré et conçu pour
cela», poursuit-il.
C’est aux environs de 17h 37 min que la foule massée dans
l’arène de la cour de la Gaani a été témoin de la sortie des tambours sacrés et
des trompettes de leur emplacement secret. Mais avant, un initié a reçu l’ordre
d’étaler une large peau d’animal à l’emplacement habituellement réservé pour
accueillir les tambours sacrés. Quelques instants après, c’est un enfant qui
apparaitra du palais, en compagnie d’un homme plus âgé. Dans leurs mains, ils
tenaient chacun un petit tambour femelle communément appelé Barapiibu. Suivront
enfin les deux grands tambours, tambours mâles ou Barabakaru portés par
d’autres personnes initiées. Ils seront rejoints par les trompettes.
Les tambours sont disposés de façon significative. Trois
solides pieux en fourche fixés depuis des années permettent de soutenir les
deux plus grands. Le tout, sous le regard avisé des membres de la cour qui
avaient déjà pris place devant la case ronde (sinko). Ils veillaient au respect
des pratiques recommandées pour la circonstance. Ils ont été rejoints plus tard
par l’Empereur Sero Toru Tuko Sari qui a pris place à l’intérieur de la case,
aux côtés de la Gnon Kogui. Après lui avoir fait allégeance, le premier
ministre a fait transmettre des colas aux joueurs de tambours et de trompettes.
Le temps de se les partager entre eux et que les oracles soient consultés, ils
se mettent à faire résonner les tambours et trompettes, à un rythme cadencé.
Le public n’a pas eu le temps de s’ennuyer avec les
cavaliers qui se sont livrés à quelques cavalcades et autres tableaux.
Tout le temps que ces tambours seront exposés, une petite
lampe traditionnelle dont la mèche est trempée dans du beurre de karité restera
allumée sur les lieux toutes les nuits. C’est pour veiller sur les tambours.
Seul, confie le premier ministre ou Sina Dounwirou, le
Sinaboko a leur garde. « Dans l’aire culturelle Baatombou
et Boo, c’est à Nikki seulement que ces tambours sont détenus. Ils sont dotés
d’un pouvoir mystique », prévient-il. N’importe qui, avertit-il, ne peut se
présenter devant eux, au risque de récolter des malédictions. Il n’y a que les membres
relevant de la lignée impériale qui peuvent s’offrir ce privilège. En dehors de
la Gaani, leur sortie annonce également un malheur qui vient de frapper
l’empire. Par rapport aux matières ayant servi à les fabriquer, le mystère
reste entier