La Nation Bénin...
Cotonou s’apprête dès le 1er décembre prochain à vibrer au rythme des fourneaux et de la fierté nationale. Jeudi 27 novembre, la cheffe Keith Sonon a officiellement annoncé sa tentative de battre le record Guinness du plus long marathon culinaire. Un défi hors normes, mêlant performance, passion, patriotisme et engagement social.
Ce n’est ni un simple défi gastronomique, ni une démonstration ordinaire de savoir-faire. C’est une aventure où la sueur, le feu et la détermination s’unissent pour écrire une page inédite de l’histoire béninoise. Keith Sonon, cheffe d’origine béninoise, se lance dans la tentative de battre le record mondial du plus long marathon culinaire et inscrire le Bénin au panthéon du Guinness World Records. Les quelque treize jours de record actuellement valide lui semblent bien surmontables. Quinze jours de cuisine au moins. C’est le défi que s’est imposé la jeune cheffe qui jure d’y arriver. Pendant que le monde cuisine ordinairement, elle autre s’apprête à défier le temps, la fatigue et l’impossible. Un talent incandescent qui vogue entre assurances et sérénité avec pour toute ambition de rentrer dans l’arène des géants et faire du Bénin une référence mondiale en matière d’endurance culinaire. Face aux médias et partenaires, l’émotion était palpable. Mais Keith Sonon ne cache pas son ambition de porter haut les couleurs du Bénin sur la scène mondiale.
Une Amazone déterminée, zen et prête à tenir 15 jours
Sereine, confiante et entourée d’une équipe multidisciplinaire, la cheffe ne laisse transparaître aucun signe de trac. « Il n’y a pas de stress. Ça ne sert à rien. Je suis zen et bien entourée », affirme-t-elle avec assurance. Avec une rigueur presque militaire dans l’organisation de ses performances, elle assure que rien ne devrait l’ébranler. « J’ai droit à cinq minutes de pause par heure et deux heures par jour. Je peux cumuler mes pauses. Je vais beaucoup m’hydrater, consommer des fruits et rester disciplinée», explique-t-elle. Préparée physiquement par un coach sportif, suivie par un médecin, un psychologue et même un spécialiste en réflexologie, Keith affirme être prête à affronter ce marathon exigeant, tant sur le plan physique que mental. «Mon esprit sera aussi fort que mon corps. Je vais tenir les quinze jours et même plus», promet-elle. Née au Bénin et formée en France, Keith Sonon se définit comme une cheffe de la fusion, du goût et du partage. « Ma cuisine est fusionnelle, savoureuse et généreuse. Chaque plat raconte une histoire, entre traditions et modernité. »
Durant ce marathon, elle proposera un véritable voyage culinaire, mettant à l’honneur principalement les spécialités béninoises, revisitées avec créativité et finesse. Elle prévoit de cuisiner entre mille et 1 500 plats par jour, sans pour autant dévoiler à l’avance son menu. « Je ne mettrai pas le menu à disposition. Je veux que chaque plat reste une surprise, une émotion ». Pendant son marathon, aucun plat ne sera vendu. Tous seront redistribués au public présent, conférant à ce défi une dimension sociale et humanitaire forte.
Mobilisation nationale pour une cause collective
Pour Michelle Kouassi, présidente du comité d’organisation, ce projet dépasse largement le cadre d’une performance individuelle. « Accompagner l’Amazone en cheffe dans ce marathon, c’est accompagner une femme qui a besoin de soutien de tous. Elle va charbonner pendant quinze jours. Nous voulons faire de ce moment un moment de joie, de mobilisation populaire pour révéler et élever le Bénin», souligne-t-elle. Ensuite, lancera-t-elle un appel vibrant à tous les Béninois pour venir l’encourager, partager cette aventure et faire de ce marathon un événement national. Représentant le groupe Empire, Virginie Bulu a salué une initiative porteuse d’image et d’espoir. «Ce projet incarne le courage, la persévérance et l’excellence. C’est une vitrine exceptionnelle pour le Bénin», assure-t-elle. De son côté, Prince Viode, manager Go to Market Mtn Bénin, insiste, sur l’engagement de l’entreprise en faveur de la jeunesse. « Mtn accompagne les jeunes depuis des années dans la création et l’innovation. Soutenir Keith Sonon, c’est encourager une première tentative historique au Bénin et donner un coup de pouce à la jeunesse ambitieuse», laisse-t-il entendre. Au-delà du record, Keith Sonon veut transmettre un message. «Je veux célébrer la cuisine béninoise et africaine, souvent méconnue mais si riche », car « chaque plat est un hommage à ma culture et à toutes les personnes qui me soutiennent». Pour elle, la performance passera, mais l’inspiration restera. « La satisfaction de relever le défi est éphémère. L’histoire, elle, demeure. Je veux montrer qu’on peut repousser ses limites et honorer ses racines ».
Lorsque après le 15 décembre prochain, les flammes s’éteindront et que les fourneaux retrouveront le silence, il ne restera pas seulement un record à célébrer, mais l’image indélébile d’une femme qui aura prouvé que le génie béninois sait repousser les frontières du possible.
Keith Sonon veut célébrer la cuisine béninoise et africaine, souvent méconnue mais si riche