La Nation Bénin...
25 ans après l’historique conférence des forces vives de la nation, l’hôtel PLM Alédjo, berceau de la démocratie béninoise continue de végéter dans un état de décrépitude totale. Cette situation qui n’honore point le Bénin a suscité des interrogations chez deux jeunes Béninois, le journaliste Léonce Gamaï et le consultant en communication Romaric Banon. De leurs investigations et réflexions est sorti le livre intitulé : «Hôtel PLM Alédjo : Gloire et déclin du berceau du renouveau démocratique béninois». Il a été lancé samedi 21 février dernier à Cotonou.
Face à l’oubli et à l’abandon dans lequel sombre depuis des années, l’hôtel PLM Alédjo, et convaincus que chacun peut apporter un souffle nouveau à la communauté, Léonce Gamaï et Romaric Banon ont décidé de crever l’abcès. Ils soulèvent un débat, qui au-delà du sort de ce vestige de la démocratie béninoise, aborde la problématique de la préservation du patrimoine culturel et politique du Bénin en général. Par le livre «Hôtel PLM Alédjo : Gloire et déclin du berceau du renouveau démocratique béninois», ils voudraient lancer un cri de cœur face à une situation qui devrait interpeler tout un chacun. Conscients du fait qu’on ne peut bâtir un Etat nation en laissant de côté la préservation du patrimoine culturel, ils lancent par cet ouvrage un appel à la mobilisation générale pour sauver l’Hôtel PLM Alédjo ou du moins ce qu’il en reste encore.
Témoignage de Robert Dossou
La cérémonie de lancement samedi dernier s’est ouverte par le témoignage d’un acteur clé de la Conférence nationale des forces vives, Maître Robert Dossou. Il a rappelé le contexte de la révolution du 26 octobre 1972 qui, selon lui, avait suscité beaucoup d’espoir mais un espoir éteint avec la proclamation du Marxisme-léninisme. Pour l’ancien président de la Cour constitutionnelle, la décision d’une assise nationale n’est pas venue ex nihilo.
Le président Mathieu Kérékou, selon Robert Dossou, serait déjà prédisposé à corriger les choses. Et il en veut pour preuve le séminaire de révolutionnarisation du secteur agricole tenu à Ouando le 1er avril 1975 et qui est venu atténuer la déclaration de Goho. A l’endroit des auteurs du livre «Hôtel PLM Alédjo : Gloire et déclin du berceau du renouveau démocratique béninois», il se dit heureux de constater qu’au-delà de tant d’amertumes et de déceptions, il y ait des jeunes qui s’accrochent à maintenir la flamme et raviver l’espoir.
A la suite de l’ancien président de la Cour constitutionnelle, le député Eric Houndété s’interroge sur la responsabilité de tout un chacun face à la préservation du patrimoine culturel béninois. Il prédit que l’hôtel PLM Alédjo serait probablement rasé les jours à venir pour laisser place à un autre Hôtel et que de ce fait, c’est une partie de l’histoire du Bénin qui partirait en fumée. Quant au parrain de l’événement le professeur Honorat Aguessy, il se dit particulièrement fier de constater que pour une fois ce soit des jeunes qui montrent l’exemple. A l’endroit de la jeunesse, il donne comme conseil : «Que les vagues battent sans cesse, la fureur des flots finira par disparaître».
Présentation du livre
Le livre «Hôtel PLM Alédjo : Gloire et déclin du berceau du renouveau démocratique béninois» porte les trois couleurs du drapeau national. Pour le présentateur, le journaliste et chroniqueur Fawaz Ayah, la couleur verte du livre représente les herbes qui envahissent et étouffent l’hôtel PLM Alédjo. Le jaune or, couleur dominante du livre est un symbole d’espoir et le rouge montre que le PLM Alédjo est en danger et que seuls les Béninois peuvent le sauver. C’est un livre de 108 pages subdivisé en trois parties et préfacé par le journaliste Wilfried Léandre Houngbédji et postfacé par Wenceslas Mahoussi.