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Le Salon des Industries musicales d’Afrique francophone (Sima) revient pour une deuxième édition ambitieuse. Du 10 au 15 novembre 2025, Cotonou accueillera artistes, experts et décideurs pour explorer les leviers de financement et de valorisation de la musique francophone africaine. En prélude à ce grand rendez-vous continental, les organisateurs ont tenu une conférence de presse, vendredi 17 octobre dernier à Cotonou.
Cotonou s’apprête à vibrer au rythme de la créativité africaine. Du 10 au 15 novembre 2025, la capitale économique du Bénin accueillera la deuxième édition du Salon des industries musicales d’Afrique francophone (Sima), une rencontre internationale majeure dédiée à la structuration, au financement et à la promotion des industries culturelles et créatives du continent. Avant cette grande célébration, les organisateurs ont convié, vendredi 17 octobre dernier, médias, acteurs culturels, artistes et partenaires à une conférence de presse. Moment choisi pour dévoiler le contenu et les ambitions de cette édition placée sous le thème «Faire rayonner et financer les musiques d’Afrique francophone: du potentiel aux preuves ». Le Sima se veut plus qu’un simple salon professionnel. C’est un espace de dialogue, d’affaires et de créativité où se croisent artistes, institutions, investisseurs, bailleurs de fonds, producteurs, médias et décideurs publics. Depuis sa première édition, l’événement s’impose comme une plateforme stratégique pour faire émerger une économie musicale francophone compétitive, inclusive et durable et pour la consolidation des industries culturelles et créatives africaines. A Cotonou cette année, l’événement ambitionne de renforcer la structuration, le financement et la valorisation du secteur musical en Afrique francophone.
« En deux éditions seulement, le Sima a su s’imposer comme un véritable creuset de rencontres et de partages autour des industries culturelles et créatives. Ce sont des initiatives dont l’Afrique francophone a besoin pour attirer l’attention, mobiliser des ressources et faire rayonner le talent africain », assume fièrement Diomandé Mamby, commissaire général du salon. «Si le Sima arrive au Bénin, c’est une opportunité extraordinaire pour mettre en lumière nos artistes, nos créateurs, nos producteurs et tous les maillons de la chaîne de valeur musicale. Le Bénin est un terreau fertile en matière de création, et nous voulons en faire une vitrine du dynamisme culturel africain », poursuit-il.
Rayonnement des industries musicales francophones
Cette édition s’articulera autour de plusieurs moments forts, répartis sur une semaine. Une résidence artistique est prévue au centre Eya à Cotonou, du 10 au 12 novembre. Une session d’immersion réunira de jeunes artistes, musiciens et producteurs autour de projets collaboratifs. Suivra un salon professionnel, puis, les 13 et 14 novembre, deux journées de panels, d’ateliers et de rencontres dédiées aux défis et opportunités du financement culturel. Un grand concert viendra célébrer la richesse des musiques francophones contemporaines. Les panels prévus aborderont des thématiques majeures telles que « Cadre légal et financement: sécuriser l’investissement culturel», « le rôle des médias dans le rayonnement des industries musicales francophones », «la musique comme colonne vertébrale des industries culturelles et créatives». Chaque session réunira des intervenants issus du monde institutionnel, du secteur privé et de la scène musicale, afin de croiser les regards et formuler des solutions concrètes.
La grande innovation de cette édition, le workshop B2G (Business to Government) entend créer un pont direct entre les acteurs culturels et les décideurs publics. Ce cadre de dialogue inédit réunira des représentants de ministères, de bailleurs de fonds, de la Boad, du programme Canex (Afreximbank), des institutions régionales et des experts internationaux. Objectif, produire un Livre blanc contenant des propositions concrètes en matière de régulation, d’accès au financement et de formation. Parmi les invités attendus figurent Françoise Remarck, ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie, son homologue béninois, ainsi que plusieurs personnalités du monde musical africain.
Le Bénin, un choix stratégique et symbolique
Si Cotonou a été choisie pour abriter cette deuxième édition, ce n’est pas un hasard. Depuis quelques années, le Bénin s’affirme comme un pays pionnier dans la valorisation des Icc. À travers des réformes ambitieuses et la mise en œuvre d’une politique culturelle proactive, le pays entend faire de la culture un levier majeur de croissance et de rayonnement international. Pour Sedjro Giovanni Houansou, représentant de l’Agence de développement des arts et de la culture à la conférence de presse, l’organisation du Sima au Bénin s’inscrit pleinement dans cette vision. « L’État béninois a fait du secteur culturel un pilier du développement économique et social. Le Sima arrive donc au bon moment pour renforcer la dynamique existante, professionnaliser nos acteurs et consolider les écosystèmes créatifs. ». Il ajoutera que « l’Adac est en parfaite cohérence avec les ambitions du Sima », pour dynamiser les industries culturelles, accompagner les créateurs et faire du Bénin une plateforme de création et de diffusion à l’échelle régionale. La tenue du Sima à Cotonou représente également un atout majeur pour le tourisme béninois. Selon Cynthia Aïssy, représentante du directeur général de Bénin Tourisme, « la musique, comme le tourisme, est un vecteur d’identité, d’apprentissage et de développement. Accueillir le Sima à Cotonou, c’est affirmer que le Bénin est une destination de création, d’affaires et d’inspiration. Pour elle, cet événement cadre avec la stratégie nationale de promotion du Bénin comme destination de congrès, de festivals et d’événements internationaux. « Le Sima entre dans cette trajectoire. C’est un Bénin qui connecte, un Bénin qui croit au pouvoir des industries culturelles pour transformer l’économie. Nous croyons que ce rayonnement commence ici, par la mise en valeur de nos talents, nos partenariats et notre créativité», soutient-elle. En accueillant cette deuxième édition, le Bénin vise un triple objectif, renforcer son positionnement de leader culturel en Afrique francophone, accélérer la structuration et la professionnalisation de son industrie musicale et stimuler le développement du tourisme culturel et des opportunités d’affaires.
Le Sima 2025 entend ainsi offrir une vitrine à la créativité béninoise, tout en facilitant la rencontre entre acteurs publics et privés. C’est aussi une invitation à penser la musique non plus comme un simple divertissement, mais comme un vecteur de développement durable, de cohésion sociale et d’intégration régionale.
Sima 2025 à Cotonou